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ACCOSTER
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Har. de M. d’Aubray (p. 284). — Elle estoit fort aceostable, et qui gagnait bien le cœur des per- sonnes pour les belles partyes qu’elle avoit en elle. BRANTômE, de.5.Daile-es, part. I, Marguerite reine de Navarre (Vin, 122). Mai accostabir_ — Et fut si bien chas- tià ce peuple feian et mal accostahle, que sur le champ de bataille y demeurcrent plus de cent cinquante mille des ennemis. Cosmogr, 11, 1, Accoster, Être à coté de, — Il ny aura aucun qui teme.raire.ment attaque ce riche en debat q’uand il apperce\rra cestuy cy qui l’accoste.. BR I i 2 r,.rad. de LuelE ri, du Cercheur de repue franche, 59. Être accosté dr. Avoir près de soi. — Aptes es- toient ordonnez Trezeniens, acostez de deux cens Lepreates, que quatre cens Myceneens et Tirynthiens adossaient. SALUT, trad. di HÉ Ro- DoTE, IX, 28.

Accoster qqn de.. Lui donner pour compagnon. — Pour me guider en ces lieux inconnus II m’accosta d’un homme de Lycie Qui me servoit de seure compagnie. Am. JAMY N Poesies, L. V, 57 Te.

isi’accoeter de.. S’approcher de, aborder. — Ayant rencontré par le chemin un. gentilhomme Fia- mend allant en Angleterre, et s’en estant accosté, en se disant. entre der mesme pays, picqua avec luy jusques au lieu où il fallait passer la Liner. FI. Es. TrENNE5 Apol. pour lier., ch. 15 (I, 235). — En nous en retournant ce gentilhomme s’accosta do moy, et nie dict : « Jésus ! cappitaine Monluc, en quel pull a esté ceste bataille d’estre perdue ! 1) Momiue, Comment., L. Il (I, 282). —Junia, verve de Scribonianus, s’est.ant accostée d’elle famille- renient, pour la societé de leurs fortunes, elle la repoussa rudement avec. ces parolles. 1VioNTAlc. "MT H, 35 (III, 180). — D’une ville qui peut jetter trois mille soldats en une sortie, Ion ne s’en peut accoster pres qu’avec peril. LA N E r Disc. Foi. et mil., XXVI 1 (p. 692). Nostre nouveau venu s’accoste d’un vieillard, Et pour en prendre langue il. le tire à I’escarl. AuBTGNÉ, Tragiques, (IV, 105). — [Bradamante I tira son es- pée pour se tuer ; mais un meilleur esprIt s’ac- costa soudain d’elle, et. la fist recoudre de s’en aller au camp. Bp„fracrômE, Cap. franç., le roy Charles (V, 264).

Entrer en relations avec., se lier avec. — Si tu veulx vivre en Court (Dilliers) souvienne toy De t’accoster tousjours des mignons de ton maistre. Lira BELLAY1 Regrets, 13.9 — Depuis estant venu à Paris s’a.ccosta d’un prestre nommé messire Hector" ESTIENNE, AFol. pour Her., II, 61. — Je m’accosto.y des principaux du peuple et leur monstray co qu’il failloict fere. Moriurc, Com-- L. IV (il, 170). — M’ayant deiaissee, il s’acosta de Tais, l’amie de Larnprias. F. BRETirq, trad. de Lova EN, Devis amoureux, 3. Commencer à con.naitre. — A peine encor, du vulgaire écarté, Je m’acostoy de Virgile et d’Ho- race, Quand la beaulté d’une quatriesme Grade Emprisonna ma franche liberte. N Y,’ous- Fies, S. 126.

S"aceoster à Accoster, aborder> — J’avois grand desir ce matin de m’accoster vous, pour entre participant de vos devis. L CARON, Dtalopee..5, 2 (44 ra).

S’accoster avec. Entrer en relations avec. — Ayant eu l’interpretation des Grecs insulaires, avec lesquels je m’accostais tousjours, pour avoir l’intelligence des mots. THEFET, Cosme XV III, Accoster est un mut à la mode. — A celle fin d’estre estimé mieux parlant, il ne cherchera autre chose qu’à trouver le moyen de faire venir à. propos aucun de ces mots, comme foleitre, accoster, aborder. TAHUREAU, ler Dial. du Demcritic, p. 34.

Accostoyer. Placer à côté. — Cestuy qui pendent sa faveur avoit pris la hardiesse d’accostoyer sa statue de celle d’un Roy de France, au Palais Royal de Paris. E. Pasquier, Recherches, VI, 43.

Accoter. Soutenir. — Ce fut le propre jour que le Retail nerveux Accota de son bras tout un mur ruinoux, Comme on voit accoter à Paccotte puis. sa_nte D’une vieille maison la muraille pendante.. Ane. Poés. franç., VI, 31 4.

S’accoter. S’appuyer. — Car heurtant une porte en pensant m’accoter, Ainsi qu’elle obeit je viens à culbuter. REG-NIER, Sag. 10.

Accotte, v. Accoter.

Accouarder. Rendre couard. — Et. du front m’a.s ost6 L’honneur, la honte et Pa.u.dace pre miere, Acou.hardant mon ame prisonniere, Serve à ta volonté. RONSARD} Amours de Marie (1, 191). S’accouarder. Devenir couard. — me fe- roi L. beau voir ores rn’accoua_rder, Et contre Go- liat ne m’oser bazarder. P. DE BRACirl, Poe mes et Meslanges, L. 1, Mononuichie de David et de Go- nfla. — C’est la gayeté et ale vesse qu’eut Saül, allant combatre contre Iiennemy, d’avoir moins de courage qu’une femme… de donner place en son cœur au desespoir pour faire clesesperer et acon. harder les siens. LE LovEn, Hist. des Spectres, VII, 13.

Accouardir. Rendre couard. — Vrayment la Françoise noblesse Fait tort à la belle jeunesse Dialorrer des Muses le fruit:Croyant à sa honte et dornage, Qu’elles abatent le courage, Acouhar- dissant qui les Suit. BAÏF, Fasseterres, L. V (IV, 44 2). S’accouardir. Devenir couard. — A fin— que par tel moyen ils s’acouardissent et desesperassent de leur victoire. TIIEVET, Cosmogr., XIX, 8. Accouardi. Devenu couard. — Les Troyens ac- couardiz pour l’inutilité de ceux qui les condui- saient, rompirent leurs ordres… et tournerent le dos. LEMAIRE DE BELGES, LitliStP., 11, 19. — Pe- Mort, Enfer, jadis Feurent hardis De nous assaillir et. prendre; Or sont ilz aceuardis. MARG. DE NAlLt les Ilikieguerites, Chansons spiritueiies (III, 146).. — Car ce n’est moins entre les pots D’enhardir par vineux propos Un homme pares- seux à boire, Que pour gaigner une victoire, Rendre à la bataille hardi Un’Capitaine acou- hardi> ItorisA RD, Odes, V, 15. — Vost.re vertu à nulle autre seconde, Jadis l’effroi et de Home, et du monde, Vous lairra elle ainsi accouardis ? BuT- TE’T's l’Amaltkide, 154.— 0 peuple dIsrael ! ô gent accouardiel Est-il nu] entre vus d’emprise si hardie, Qui m’ose regarder ? DES MALSURE2r David combattant, 285, — Alors des Lyciens mesme les plus hardis Ne tindrent plus, ainçois fuyoient acouardis. Am. JANY :’q", Iliade XVI (92). Rendre acouardi. — Ou bien si le desir genereux et hardy, En tieschaufrant le sang, ne rend acouar- dy Ton cœur à mespriser les perils de ! a terre, Pren les armes au poing, et va suivre ! a guerre. RON- SARD, Poerne L. Il (V, 176). — FIeureuse aussi la voix qui rend accouardis Les propos plus hautains bis parleurs plus hardis. VAUQUELIN DE LA ARES* NATE 5 Divers Sonnets, 49.

Accoubler, v. Accoupler.