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336 DUVERiVOY

DUVERIVOY(GEOBCES-Loms), professeur d’hi^li^ircnaturclle an ColU’ge (le France et d’anatoniic comparée au Muséum , occupant ainsi les deux chaires de GeofKes Cuvicr, son ami et son parent. Né, comme le grand naturaliste, à MontWliard, et vers le même temps que lui, M. Duvcrnoy se fit recevoir médecin, après quoi Cuvier l’appela près de lui, à Paris, dès que la renommée rendit ses forces insuffisantes pour les nombreux travaux qu’il avait dès lors projeté d’accomplir, c’est à-dire vers la fin du siècle dernier. M. Duvernoy s’unit i M. Duméril.alin de publier les leçons dWndtomie comparée que Cuvicr donnait publiquement au Jardin des Plantes. Les trois derniers volumes de cet ouvrage sont entièrement de M. Duvernoy, sauf quel(|ues paires consacrées à des vues générales, à des considérations l’icvées, dont Cuvicr ne voulait iHre redevable qu’à ses méditations et à sa plume. Quand une fois l’ouvrage fut achevé, M. Duvernoy s’en alla sans bniit, et peut-être même sans be ;iuc up de regrets, exercer modestement la médecine à Strasbourg, là, il eut pour dédommagement dans sa rclialti- la correspondance affectueuse et instructive et pour égide le crédit croissant de son illustre cousin : on le somma professeur à la l’acuité des sciences de Strasbourg. Quand Cuvier mourut ( 1832), M. Duvernoy fut aux premiers rangs de ceux ti déplorèrent publiquement cette porte irréparable, et qui furent chargés du soin de mettre en ordre ses papiers et de terminer ses travaux. C’est surtout à lui et à teu Lanrillard, le secrétaire et l’ami fidèle de Cuvier, que la science est redevable de la 2’ édition de cette Anatomie eomparée , <lont H avait déjà en grande partie rédigé le thème dès la 1" édition. Au lieu de cinq volumes, cette seconde iditioncn comprend neuf (1835-1845), grâce à de nombreuses additions qui ont valu à M. Duvernoy peut-être moins d’amis que d’adversaires. Entre antres reproches, on a ilit qu’il aurait Ait retracer dans le nouvel ouxTage les opinions contraires ft celles de Cuvier aussi bien que les siennes propres, et cette critique nous parait manquer de justice comme de justesje, M. Duvernoy en effet ne s’étjiit point proposé de laire l’histoire complète et impartiale de la science anatomique. Son but , en complétant l’ouvrage de son célèbre maître et ami, a drt être d’exposer les acquisitions de la .science contemporaine au point de vue des idées plus ou moins systématiques de l’auteur original. Exiger qu’aux opinions de Cuvier il oppose celles de ses adversaires, c’est perdre devue son objet, faire oubli de son mandat ; c’est lui imposer une indifférence et une neutralité que ne sauraient comporter ni sa juste admiration pour Cuvier, ni le but exprès de l’ouvrage qu’il achève , ni ses anciens souvenirs de collaborateur sympathique, ni peut-être même la nature humaine. f,tonnez-vous donc que M. Duvernoy n’ait pas compinisammcnt introduit dans les œuvres de son maître les idrésque ce maître avait déclarées spéculatives et paradoxales, ou qu’il avait convaincues de futilité ! Quant à celles qui lui semblaient d’une justesse incertaine, le moyen d’y donner l’hospitalité aux idées d’analogie universelle de Geolfroy-Saint-Hilaire, lorsque Cuvier avait ouvertement contredit ces idées en présence de l’Institut assemblé ! Et d’ailleurs, Geolfroy Saint-Hilaire est ordinairement si obscur, et toujours si peu certain de ce qu’il exprime, qu’on lui fait dire ce qu’on veut, absolument comme aux cloches, parce que, comme elles, il n’articule rien de distinct. On ne doit pas non plus oublier que Cuvier avait surtout en vue de fonder la zoologie sur de solides Imses de classilication : aussi le voy :iil-on toujours en quête de quelques différences nouvelles, et jamais il ne se préoccupait de ces fictives analogies qu’on reproche si durement à M. Duvernoy d’avoir négligées, l’.n i !<47, M. Duvernoy est devenu membre libre <le l’Académie des Sciences en remplacement de M. lîcnj fclf’^sert. D’ Isidore Bourbon.

DUVET. On ilé-igne sons ce non) , en langage ordinaire ; r la menue plume des oiseaux ; 2" dans le sljlc

— DUVET

figuré, le premier poil qui vient au menton et aux joue» lies adolescents ; 3° l’espèce de coton qui vient sur diveraw parties des plantes. Suivant Ménage, ce nom est dérivé du latin barbare Iti/etum, fait de lu/a ou lyplia, plante dont les épis femelles fournissent des poils très fins, que les anciens employaient pour garnir leurs matelas. Comme on le voit, on groupe sous cette dénomination commune diverses substances tirées des animaux et des végétaux, qui sont composées de filaments très-déliés, dont l’agglomération en masses plus ou moins considérables, forme un corps très-léger, doux au toucher, retenant dan» ses interstices beaucoup d’air, ce qui lui donne une plus grande légèreté, une élasticité particulière et la propriété de retenir la chaleur ou de garantir du froid. Cest en raison de cette propriété si importante que les diverses sortes de duvet sont employées dans la confection des objets de couchage ou de vêtements. , Dans le commerce, on appelle laine ploc ou poil d’autruche le duvet de cet oiseau, et on en distingue deux sortes, celui dit^n d’autruche , qui est employé dans la fabrication des chapeaux communs, et celui nommé gros d’autruche, qui sert à faire les lisières des draps fins destinés à la teinture en noir.

En histoire naturelle, il est utile de conserver la signification générale que le mot duvet semble avoir acquise dans le langage usuel. Sans attacher trop d’importance à son sens étymologique, on peut reconnaître cependant que les poils ’ fins des épis femelles du typha ont servi à former le pre-’ micr duvet employé par les anciens. Les botanistes regardent le coton comme un duvet composé de poils longs, crépus, entre-croisés, qu’on retire de diverse parties d’un grand nombre de végétaux. En raison de ce que ce duvet est susceptible d’être filé et tissu, l’industrie humaine s’en est «nparée. Plusieurs plantes offrent sur leurs tiges et leurs feuilles des poils fins et cotonneux qu’on désigne aussi sous le nom de duvet.

Le duvet des oiseaux se compose de petites plumes dont la tige est très-faible et qui sont garnies de barbes allongées, plus ou moins crépues et non attachées ensend)le. On les distingue en duvet caduc ou du jeune âge, qui est remplacé

! par les plumes, et en duvet permanent, qui persiste avec 
les plumes. D’après les observations de Frédéric Cuvier, 

les plumes qui paraissent après le premier duvet ne seraient ’ que la continuation de celui-ci. Le premier duvet formerait alors l’extrémité de la plume. Mais on observe que la partie cachée des plumes des oiseaux adultes est toujours sous forme de duvet. Les filaments qui le constituent peuvent donc se former à l’extrémité et à la base de la lame d’une plume, ^’ieillot fait remarquer que les petits des oiseaux qui naissent nus ( pies-grièches, la plupart des fauvettes, etc.) n’ont jamais de duvet, et que leurs plumes poussent plus promplement que chez les autres oiseaux. On sait que les petits de ceux qui après leur sortie de la coquille de l’œuf ne doivent point rester dans un nid (gallinacés, canards. ’ pluviers ), naissent avec nn duvet très-fourré. Vieillot a aussi

! constaté que plusieurs espèces d’oiseaux qui après l’éclosion 

’ sont élevés dans le nid , ont cependant un duvet plus ou moins épais. Le d uvet le plus recherché est celui de l’ c i d e r ( voyez ÉDREDON ).

j Les fauconniers arrachent en partie le duvet aux oiseaux de proie pour les empêcher de trop s’éle«er dans les régions de l’air. Le duvet est plus épais en général chez les oiseaux qui sont exposés à passer très-rapidement d’une température chaude à un froid plus ou moins vif, .soit qu’ils volent à de grandes hauteurs, soit qu’ils habitent la surface des eaux et qu’ils y plongent plus ou moins. Il nous parait évidemment destiné non-seidement à entretenir la chaleur du corps, mais encore à rendre beaucoup plus léger à l’extérieur tout l’organisme de l’oiseau et à le préserver des chocs légers. >’oHS venons de voir ce que la plume et le duvet de plume sont à la peau des oiseaux ; nous aurons a l’aire !c>