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l’extension forcée qu’on lui a dounée depuis ua dcmi-siçeie. Originairenienl destiné, comme nous l’avons dit, à exprimer un acte passager, il a été appliqué à de longs écrits et à des collections yoliimineuses , telles que le Bulletin des Lois, et le Bulletin jmiversel desSciences et de l’Industrie, créé en 1S24 par le baron de Férussac, et qui pendant quatre ans, à partir de 1S28, ne publia pas moins de vingt-cinq volumes par année. Fondé dans le but d’offrir nn lien universel aux savants de tous les pays , et de faire pour l’étude spéciale de chacune’ des branclies des connaissances humaines ce que la Reiue Encyclopédique avait fait avec succès, de 1S19 à 1S30, pour leurs applications générales, ce vaste répertoire subit lemème sort que son aine ; et la révolution de Juillet porta un coup funeste à ces deux belles entreprises. Le Bulletin Universel était divisé en huit sections , consacrées chacune à l’examen d’une ou de plusieurs branches spéciales des connaissances humaines, et avait pour but d’enregistrer, d’analyser et de faire tonnaitie sommairemenl à ses lecteurs tous les travaux des savants, tous les essais, toutes les combinaisons nouvelles de la science et de l’industrie, consignés dans les divers recueils généraux et spéciaux qui se publiaient en France et à l’étranger. L’imprimerie nationale, qui publie le Bulletin des Lois, fait paraître, en outre, un Bulletin des Arrêts de la Cour de Cassation, divisé en pai-tie civile et en partie criminelle ; un Bulletin officiel de la Marine et un Bulletin des Comités historiques.

BULLETIX DES LOIS. C’est le recueU officiel des lois, ordonnances et règlements qui nous régissent. Il a été institué par la loi du 14 frimaire an II, et ne commença à paraître que quelques mois après ; car il débute par la loi du 22 prairial an II. 11 doit son existence au Bulletin de Correspondance qu’avait créé l’Assemblée constituante, et que la Convention avait conservé ; mais ce procès-verbal quotidien des séances législatives n’était pas réuni en recueil et ne servaitd’ailleurs à lapromulgation des lois que dans lestas d’urgence. C’est pour remédier à ces deux inconvénients que fut créé le Bulletin des Lois, destiné tout à la fois à promulguer les lois et à en conserver le texte. Ne devant d’abord renfermer que les lois d’intérêt public ou d’une exécution générale, il fut bientôt chargé par la loi du 12 vendémiaire an IV de faire connaître aussi les proclamations et actes du gouveraemenl.

Le Bulletin des Lois se divise en autant de séries que la France a eu de gouvernements différents depuis sa création. La première comprend les lois de la Convention , depuis le 22 prairial an II jusqu’au mois de fructidor an 111 ; la seconde , les actes du Directoire, de fructidor an III à brumaire an VllI ; la troisième, les actes du Consulat, de brumaire an YIII à floréal an Xil ; la quatrième, les actes du couvernemcnt impérial, de floréal anXII à mai 1S14 ; lacinquième, les actes de la première Restauration, de mars IS14 ù mars 1S15 ; la sixième, les actes des Cent-Jours ; la septième, les actes du règne de Louis XVin, de juillet 1S15 à septembre 1 S24 ; la huitième, les actes du règne de Charles X, de septembre 1824âjuillct 1S30 ; la neuvième, les actesdu règne dcLouis-Pbilippe, depuis juillet 1S30 jusqu’à février ls4S ;enlinla dixième se compose des actes du gouvernement républicain. Cette immense collection est distribuée gratuitement à un grand nombre de fonctionnaires publics ; elle est adressée à toutes les communes de France. Ce recueil, le plus intéressant de tous les recueils historiques, n’est pas à l’abri de quelques critiques. Les recherches y sont d’une grande difctilté, à cause de la confusion déplorable qui y règne. Jus- (lu’en ls.10 les actes les plus importants s’y trouvent comme perdus au milieu d’une multitude d’actes d’intérêt privé. L’ordre chronologique n’y est pas plus respecté. Ce n’est souvent iiu’npi’ès plusieurs mois et même après plusieurs années que ccrUins actes y ont été inséré.-, et plus d’une loi s’y trouveaiilrciiicnl qu’elle n’a été votée. .piès la révolution BULUON

de juillet, on divisa ce recueil en deux parties , ayant chacune uue série de numéros. La première contient les lois ; la seconde, qui se subdivise en deux sections, comprend les ordonnances d’un intérêt général et les mesures d’un intérêt local où individuel.

BULUARD ( Pierre) , botaniste , né à Aubepierre en Barrois, vers 1742, mort en septembre 1793, s’adonna de tVès-bonne heure à l’étude des sciences naturelles. 11 a écrit entre autres ouvrages : Flora Parisiensis ( Paris 1774 , 6 vol m-s’ ) ; Herbier de la France [Pirii, 17S0i» 1793), etc., et sourtout une remarquable Histoire des Champignons de la France, dont les planches sont imprimées en couleur par un procédé que BuUiard employa le premier et qui a reçu depuis tant d’extension.

BULLI AUDE. Trois genres botaniques différents ont été ainsi nommés, en l’honneur de Pierire Bulliard. Mais le nom de bulliarde semble être resté de préférence au genre établi par De CandoUe et démembré du genre tillœa de Linné. .insi compris, le genre bulliarde appartient à la famille des crassulacées. Il a pour caractères : un calice à quatre divisions ; quatre pétales ; huit étamines, dont quatre stériles. Bulliarde est aussi le nom que l’on a donné à une des taches de la lune , qui est la quatorzième du catalogue qu’en a fait le P. RiccioU,et qui lui vient de l’astroncme Ismael Eouillard ( Bulliardus).

BULLLXGER (Henri), l’ami de Zwingle, à qui il succéda comme président du consistoire de Zurich , l’un des hommes qui contribuèrent le plus à la propagation des doctrines de la réformation en Suisse , naquit le IS juillet 1504, à Bremgarten, dans le canton d’.Argovie, d’un père qui était prêtre. Après avoir étudié la théologie à Cologne, il devint professeur dans le couvent de Kappel. La lecture des ouvrages de Luther l’avait préparé à suivre , en 1527 , les prédications et les conférences de Zwingle. 11 assista, en 152S, avec lui à Berne au célèbre colloque qui eut pour résultat l’établissement de la réforme dans ce canton. En 1529 il se maria avec une religieuse, Anna .dlischwyler, dont il eut douze enfants. Un sermon qu’il prononça, en 1529, le jour de la Pentecôte, à Bremgarten, décida cette commune à embrasser les doctrines de la réforme, et il fut son premier pasteur évangélique. Toutefois, la malheureuse is.sue de la bataille de Kappel , dans laquelle le parti catholique de ce canton eut le dessus, le força , en 1531 , à prerwlre la fuite. Il se réfugia alors à Zurich, oii le grand conseil l’élut à la cure de la cathédrale. Lors de la discussion de Zwingle avec Luther, au sujet de la communion , et encore à l’occasion des querelles avec les anabaptistes, Bullinger se distingua par sa loyauté et sa modération ; il réussit également à terminer les démêles religieux survenus enti"e Berne et Genève.

Il mourut le 17 septembre 1575, et avait été en 1543 l’éditeur des écrits de Zwingle. Indépendamment d’un grand nombre d’ouvrages publiés de son vivant , il laissait en manuscrit uue Histoire de la Confédération et une Histoire de la Réfonnntion, donl une édition a été publiée en 1S3S-40 par les soins de la société patriotique et historique de Zurich. BULLIOX ( Cl.lde he ) , sieur de Bonelles, surintendant des linances et ministre d’État sous Louis XUI, était le fils d’un mailre des requêtes ; sa mère était une Lamoignon. Sous Henri IV il obtint le même poste que son père avait eu sous Henri 1 II, et fut employé dans diverses négociations. En IGll Marie de Medicis l’envoya en qualité de cominissaiic auprès de la fameuse assemblée des calvinistes à Sauniur, que présidait Duplcssis-Mornay. Quoique porteur d’ordres rigoureux, il y lit preuve de prudence et de modération. En IGlA il assita aux conférences deSoissons. Dix ans plus taid il entra au conseil du gouvernement, composé du duc de la Viciiville , du caiilinal de La Rochefoucjiuld, du duc de Lcsdigiiièrcs et du garde des sceaux d’Aligre ; il fui faitsurintciidanl des linames en lC :î2. La même année il négocia le raccoiunioJemeiit de Gaston , duc d’Orléans,