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osmis

OSORIO

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cette opinion. D’après ces critiques, il faudrait ainsi couper et ponctuer les mots du texte : nn nma » nba TDN, Bèlti kara’af, haf 'osir, c’est-à-dire : Bellis est tombée, Osiris est brisé. Inutile aux Israélites de se fier dans les divinités des Phéniciens, elles ne leur seront d’aucune utilité ; car elles ne se sauveront pas elles-mêmes de la ruine. Il n’est pas étrange de trouver ici Osiris associée à Beltis. Beltis ou Baaltis est une déesse phénicienne, spécialement honorée à Gebal ou Byblos, dont le culte a beaucoup emprunté à celui de l’Isis égyptienne, comme la légende d’Osiris a pénétré le mythe de Baal ou d’Adonis. Gh. Vellay, Le culte et

501.

Statuette d’Osiris. Musée du Louvre.

les fêtes d’Adonis Thammouz dans l’Orient antique {Annales du musée Guimet, t. xvi), in-8°, Paris, 1904, p. 9, 52, 65, 167, 172. On sait d’ailleurs que l’influence égyptienne s’est fait sentir le long des côtes phéniciennes : la légende faisait aborder à Byblos le corps d’Osiris. Les inscriptions araméennes donnent aussi bien iDNiba, milkosiris que byrcbn, Milkbaal Corpus Inscript. Semit, 123 ; M. J. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, in-6, Paris, 1903, p. 103. Des Israélites, habitant près de la Phénicie, auraient mis leur confiance dans Isis et Osiris, hpnorés dans ces régions, et Isaïe, x, 4, leur reprocherait la vanité de leurs espérances. Cf. Amos, v, 25.

Comme Baal est le dieu solaire des Araméens, Osiris est aussi pour les Égyptiens le dieu soleil, mais dans sa révolution nocturne, tandis qu’il se nomme Ra lorsqu’il parcourt les douze heures du jour. Set, le dieu des ténèbres et de la nuit, veut tuer le dieu soleil,

mais c’est en vain, celui-ci reparaît le lendemain sous la forme d’Horus, ou soleil levant. Comme pour Osiris, l’existence de chaque homme était comparée à celle du soleil : sa naissance « st comme le lever du soleil à l’Orient, sa mort, comme la disparition du soleil à l’Occident. Par la mort, chaque Égyptien devenait un Osiris et descendait dans la nuit du tombeau et du royaume inférieur jusqu’au jour où il devra renaître à une autre vie comme Hor-Osiris.

Ce mythe solaire, qui joue un si grand rôle dans la religion égyptienne a été humanisé dans la légende suivante : Osiris et Set étaient frères. Ce dernier, jaloux d’Osiris, l’avait assassiné, avait coupé son corps en morceaux qu’il renferma dans un coffre et jeta à la mer. Après de multiples recherches, Isis avait retrouvé le corps de son mari et frère, par ses larmes et ses baisers elle avait ranimé son cadavre au point qu’elle avait pu en avoir un fils Horus, qui n’est qu’Osiris réincarné. Cette légende était reçue en Phénicie, puisque, comme on l’a vii, les Phéniciens faisaient aborder à Byblos le corps d’Osiris. Tout ceci peut servir à autoriser la lecture et la traduction nouvelle de ce passage d’Isaïe, sans que cependant, tout bien considéré, elles paraissent devoir l’emporter sur le sens communément reçu.

E. Levesque.

    1. OSMA DELGADO##

OSMA DELGADO (Rodrigue d'), théologien espagnol, né à Badajoz le 21 juillet 1533, mort dans cette même ville en 1607. Prêtre et chanoine, cet auteur très versé dans la théologie et les langues orientales a laissé de nombreux écrits parmi lesquels : De auctorilate S. Scriptural librilll, in-4°, Valladolid, 1594 ; Opéra ad sanctorum IV Evangeliorum cognitionem spectantia, scilicet IV Evangeliorum recens recognita translatio, cuie regione vêtus et vulgata editio respondet. Prsecedit chronographia ab O. C. ad excidium Hierosolymitanum : Topographia locorum ad sacras Literas pertinentium ; de consensu et ordine Evangelistarum liber. Sequuntur IV Evangélicse Historiée coagmentatse libri ; paraphrasis Evangélicse Historias libri IV, 2 in-f°, Madrid, 1601 ; Expositio sive paraphrasis in sacros et Psalmos et in Cantica Canticorum cum annotationibus et scholiis, in-4°, Madrid, 1601. — Voir N. Antonio, Biblioth. Hispana nova, t. ii, p. 265.

B. Heurtebize.
    1. OSORIO Jérôme##

OSORIO Jérôme, théologien catholique portugais, né à Lisbonne en 1506, mort à Tavilla, le 20 août 1580. Il appartenait à une famille illustre, qui prit grand soin de son éducation : à treize ans, on l’envoya à Salamanque pour y étudier le latin et le grec ; à dix-neuf ans, il vint à Paris, où il étudia la philosophie ; mais il y demeura peu, et passa de là à Bologne, où il suivit avec autant d’intérêt que de profit les leçons d’hébreu et d'Écriture sainte. Revenu en Portugal, il fut chargé par le roi Jean III d’un cours d’exégèse biblique : aussi savant qu'éloquent, il expliqua avec grand succès le prophète Isaïe et l'épître de Saint-Paul aux Romains. Ordonné prêtre peu de temps après, il fut, grâce à la protection de l’infant Louis de Portugal, nommé curé de Tavara ; mais bientôt le cardinal Henri, frère du roi Jean et évêque d’Evora, le fit archidiacre de ce diocèse. Enfin Catherine d’Autriche, veuve du roi Jean et régente du royaume pendant la minorité de Sébastien son petitfils, le fit nommer évêque de Silves. Il chercha vainement à détourner le roi Sébastien de l’expédition d’Afrique qu’il méditait. Il fit à Rome un court séjour, pendant lequel il fut traité avec la plus grande faveur par le pape Grégoire XIII, qui estimait singulièrement son savoir et sa vertu. De retour dans sa patrie, il employa l’autorité morale qu’il avait sur les populations à les empêcher, de se mêler aux troubles qui agitèrent le pays après la mort du roi. Dès lors, il demeura dans son diocèse jusqu'à sa mort. Ses œuvres complètes ont été publiées par son neveu, appelé comme lui Jérôme