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1903
1904
OS — OSAÏAS


presque indéfiniment, quand tous les autres tissus ont été décomposés par le travail de dissolution qui suit la mort.

1° Au sens propre. — 1. Dieu a tissé le corps de l’homme d’os et de nerfs. Job, x, 11. Mais on ignore comment les os de l’enfant se forment dans le sein de la mère. Eccle., xi, 5. Dieu seul le sait. Ps. Cxxxix (cxxxviii), 15. Un esprit pur n’a ni os ni chair. Luc, xxiv, 39. Les os de l’hippopotame sont comme des tubes d’airain. Job, xl, 13. Quand les accusateurs de Daniel furent jetés dans la fosse, les lions leur brisèrent les os. Dan., vi, 24. Dans les grandes épreuves, le corps s’amaigrit tellement que la peau semble adhérer aux os mêmes. Job, xix, 20 ; Ps. en (ci), 6 ; Lam., iv, 8. Le Messie devait être si cruellement torturé qu’il aurait pu compter tous ses os. Ps. xxii (xxi), 18. — 9. La loi défendait expressément de briser aucun des os de l’agneau pascal. Exod., xii, 46 ; Num., îx, 12. Saint Jean, xix, 36, signale le respect de cette défense à l’occasion du supplice de Jésus-Christ, le véritable agneau pascal.

— 3. Joseph mourant recommanda instamment aux Israélites d’emporter avec eux ses ossements dans la Terre promise. Ses intentions furent scrupuleusement exécutées. Exod., xiii, 19 ; Jos., xxiv, 32 ; Eccli., xlix 18 ; Heb., xi, 22. Les habitants de Jabès, I Reg., xxxi, 13 ; I Par., x, 12, et ensuite David, II Reg., xxi, 12-14, inhumèrent honorablement les ossements de Saül et de ses fils. Le prophète de Béthel, contemporain de Jéroboam, commanda à ses fils de placer ses os, quand il serait mort, près des os du prophète de Juda qu’il avait trompé et qui avait été tué par un lion. III Reg., xiii, 31. Un mort jeté dans le sépulcre d’Elisée ressuscita au contact des os de ce prophète. IV Reg., xiii, 21. Dans une de ses visions, Ézéchiel, xxxvii, 1-11, décrit comment, à la fin des temps, les os des morts reprendront vie sur l’ordre de Dieu et se retrouveront à leur place dans les corps ressuscites. — 4. Au lieu d’être inhumés, les os des adorateurs des idoles, rois, princes, prêtres, prophètes et simples Israélites, seront exposés sur le sol et engraisseront la terre. Jer., viii, 1-3 ; Bar., il, 24. — 5. D’après la Loi, Num., xix, 16, les ossements humains étaient une cause d’impureté pour ceux qui les touchaient. Afin de souiller et de déshonorer l’autel schismatique élevé par Jéroboam à Béthel, des ossements humains y furent brûlés. III Reg., xiii, 2 ; IV Reg., zxiii, 18. Josias employa le même moyen pour rendre abominables les lieux où avait été pratiqué le culte des idoles. IV Reg., xxiii, 14-20 ; II Par., xxxiv, 5 ; Ezech., vi, 5. Sous le procurateur Coponius, pendant les fêtes de la Pàque, des Samaritains s’introduisirent dans le Temple au milieu de la nuit et répandirent partout des ossements humains, ce qui obligea à faire sortir du Temple tous ceux qui s’y rassemblaient alors en grand nombre. Cf. Josèphe, Ant. jud., XVIII, il, 2. NotreSeigneur compare les scribes et les pharisiens, pleins d’iniquité au fond du cœur, à des sépulcres remplis d’ossements, c’est-à-dire de choses impures. Matth., xxiii, 27.

2° Au sens figuré. — 1. Adam appelle sa femme l’os de ses os, Gen., ii, 23, c’est-à-dire un être tiré du plus intime de sa substance et étroitement uni avec lui. Être l’os de quelqu’un, c’est en conséquence lui être uni par des liens étroits de parenté ou d’affection. Gen., xxix, 14 ; Jud., ix, 2 ; II Reg., v, 1 ; xix, 12, 13 ; IPar., xi, 1 ; Eph., v, 30. — 2. Comme les os constituent la partie solide et résistante du corps humain, briser les os, c’est réduire à l’impuissance. Dieu brise les os des ennemis d’Israël, Num., xxiv, 8, et les disperse, Ps. lui (lu), 6, tandis qu’il garde les os des justes pour qu’aucun ne soit brisé. Ps. xxxiv (xxxiii), 21. La maladie, comme un lion, a brisé les os d’Ezéchias. Is., xxxviii, 13. Nabuchodonosor a brisé les os d’Israël, Jer., l, 17, et les persécuteurs brisent les os de leurs

victimes. Ps. xliii (xlii), 11 ; Lam., iii, 4. Les magistrats infidèles arrachent la chair des os du peuple et brisent ces os. Mich., iii, 2, 3. Le coup de la mauvaise langue brise les os, Eccli., xxviii, 21 ; par contre, une langue douce brise aussi les os, c’est-à-dire triomphe de toutes les résistances. Prov., xxv, 15 ; cf. xvi, 24. — 3. Les os sont encore considérés, surtout dans les textes poétiques, comme le siège des sensations et des sentiments causés par les choses extérieures. Satan demande à toucher les os et la chair de Job, c’est-à-dire à lefaire souffrir dans tout son être physique et moral. Job, ii, 5. Sous l’empire de la douleur, les os sont mis à nu, c’est-à-dire exposés à toutes les atteintes, Job, xxxiii, 21 ; ils sont desséchés, Ps. xxii (xxi), 15 ; xxxi (xxx), 11 ; Prov., xvii, 22, et comme dévorés par un feu intérieur. Job, xxx, 30 ; Ps. xxxii (xxxi), 3 ; en (ci), 4 r 6 ; Jer., xx, 9 ; Lam., i, 13. Pour donner une idée des calamités du siège de Jérusalem, Ézéchiel, xxiv, 4, 5, 10, représente la ville sous la figure d’une chaudière dans laquelle le feu consume de la chair et des os. La frayeur agite et fait trembler les os. Job, iv, 14 ; Ps. vi, 3 ; Jer., xxiii, 9. Les os du malheureux appellent le trépas. Job, vii, 15. Les ossements du persécuté sont comme semés au bord du sche’ôl, Ps. cxli (cxl), 7, parce que la mort le menace sans cesse. Une femme sans honneur, Prov., xir, 4, l’envie, Prov., xiv, 30, la crainte, Hab., iii, 16, sont comme la carie dans les os ; elles démoralisent et ôtent toute énergie. — 4. Les os sont parfois pris pour la conscience. Le serviteur de Dieu confesse qu’il n’y a rien de sauf dans ses os à cause de ses péchés. Ps. xxxviii (xxxvii), 4. Les iniquités des méchants sont sur leurs os, Job, xx, 11 ; Ezech., xxxii, 27, c’est-à-dire remplissent leur âme. Aussi la malédiction pénètre comme l’huile dans leurs os. Ps. Cix (cvin), 18. Voir Huile, t. iii, col. 776. — 5. Les os sont encore pris comme le siège de la vigueur, de la joie, etc. Les méchants ont souvent la moelle des os remplie de sève, Job, xxi, 24, ce qui signifie qu’ils prospèrent. Une bonne nouvelle engraisse les os, Prov., xv, 30 ; une femme intelligente met la vigueur dans les os de son mari, Eccli., xxvi, 16, et Dieu donnera la vigueur aux os de son peuple, à l’époque messianique. Is., lviii, 11. Alors, les os des Israélites reprendront vigueur comme l’herbe, Is., lxvi, 14, et un jour les os des saints refleuriront dans leur tombeau. Eccli., xlvi, 14. Les os que Dieu a brisés par le châtiment se réjouiront au jour du retour en grâce, Ps. lu (li), 10, et ils diront dans leur reconnaissance : « Jéhovah, qui est semblable à toi ? » Ps. xxxv (xxxiv), 10. — 6. Baruch, . VI, 42, représente les femmes de Babylone offrant à leurs divinités et brûlant en leur honneur toc Tcitupa, . ce que la Vulgate traduit par ossa olivarum, « os, » c’est-à-dire noyaux « d’olives ». Le traducteur parait avoir lu itituptSec, « petites olives. » Le ntnipov est le son, la partie la plus grossière du blé moulu. Baruch désigne sans doute ici les offrandes que les Babyloniennes faisaient à ; la déesse Istar, la Vénus assyrienne ; d’après son texte, elles brûlaient du son devant son image en guise de parfums. Cf. Hérodote, i, 199 ; Strabon, xvi, 1 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1895, t. i, p. 640. En. somme, il n’est pas question d’os ni de noyaux en cet

endroit.

H. Lesêtre.
    1. OSAIAS##

OSAIAS (hébreu : Bôsa’eydh, « (celui) que sauvfr Yâh ou Jéhovah » ), nom de deux ou trois Israélites.

1. OSAIAS (Septante : ’Qsoua), un des princes du. peuple, qui marcha après les princes de Juda, lorsqu’ils se dirigèrent vers la porte du Fumier, lors de la procession par laquelle on célébra la dédicace des murs de Jérusalem relevés par Néhémie. II Esd. » xii, 32.