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ONAM — ONCTION


2. ONAM (Septante : ’Oçôu), de la tribu de Juda, fils de Jéraméel et d’Atara, et père de Séraéi et de Juda.

I Par., ii, 26, 28. Voir Jéraméel 1, t. iii, col. 1256.

ONAN (Hébreu : pi « , Ôndn, « fort ; » Septante : AOvâv), second fils de Juda et de sa femme chananéenne Sué. Gen., xxxviii, 2-4 ; xlvi, 12 ; Num., xxvi, 19 ;

II Par., ii, 3. Son frère aîné, Her, étant mort sans enfants, la coutume du lévirat l’obligea à prendre Thamar, sa belle-sœur, pour femme, mais Onan l’empêcha criminellement de devenir mère et il fut pour cela frappé de mort par le Seigneur. Gen., xxxvi, 7-10. Voir Lévirat, col. 213.

    1. ONCTION##

ONCTION (hébreu : mishâh, de mâsab, « oindre, consacrer ; » famrûq, de mâraq, « polir, purifier ; » Septante : ^pîujJLa, XP’"^ SXetnna ; Vulgate : unctio), action qui consiste à frotter ou à arroser d’huile. — Le premier mot hébreu n’est employé qu’à propos des onctions liturgiques et est toujours joint au mot sémén : « huile d’onction, » Exod., xxv 6 ; xxix-, 7, etc., « huile sainte d’onction, » Exod., xxx, 25, 31 ; Lev., x, 7. Le second mot, rendu vaguement par les versions, se rapporte aux onctions de toilette. Esth., ii, 3, 9, 12. Cf. Prov., xx, 30. — La Sainte Écriture mentionne différentes espèces d’onctions.

1° Onctions liturgiques. — 1. La première onction de ce genre est celle que fit Jacob à Bethel. Jéhovah lui étant apparu pendant son sommeil, le patriarche prit la pierre sur laquelle sa tête avait reposé, la dressa en stèle et versa de l’huile sur le sommet, en souvenir de la présence de Dieu. Gen., xxviii, 16-18 ; xxxi, 13. Voir Bethel, t. i, col. 1673. Le rite qui consistait à oindre avec de l’huile des pierres commémoratives était très ancien, et commun à tous les peuples chez lesquels prospérait la culture de l’olivier. Sept ou huit siècles après Jacob, Téglathphalasar I er découvrait les stèles commémoratives de son père Samsi-Ramman, les oignait d’huile, les remettait en place et demandait qu’on en fit autant pour les siennes. Cf. Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. i, p. 44 ; Lagrange, Etudes sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 198, 205. Il y a là un rite destiné à signaler une sorte d’intervention divine en faveur de l’homme et à en perpétuer le souvenir. L’huile servait à consacrer la pierre par l’application d’un des produits naturels les plus précieux, et la consécration était d’autant plus durable que ce liquide pénétrait la pierre même et ne se laissait pas entraîner par l’eau de pluie. Cf. Bâhr, Symbolik des mosaischen Quitus, Heidelberg, 1839, t. ii, p. 176. Il n’y a pas à s’étonner que Jacob ait eu de l’huile avec lui, même pendant son voyage. Cette substance servait à tant d’usages divers qu’un Sémite ne pouvait s’en passer et en portait toujours dans ses provisions. La coutume d’oindre d’huile certaines pierres de caractère idolâtrique se retrouve chez les Grecs. Clément d’Alexandrie, Strom., vii, t. ix, col. 433, parle de kolc Xi’doç Xraapdç, « toute espèce de pierres ointes d’huile » devant lesquelles ils se prosternaient. Arnobe, Adv. Gent., i, 19, t. v, col. 767, confesse que lui-même il avait souvent vénéré des pierres semblables le long des routes. — 2. Le grand-prêtre, au moment de sa consécration, recevait une onction d’huile spécialement Composée dans ce but. Exod., xxx, 25-32 ; xxxi, 11 ; xxxv, 15. Voir Huile, t. iii, col. 775. Cette pnetion fut abondante pour Aaron ; elle fut versée sur sa tête et coula jusque sur sa barbe. Exod., xxlx, 7, 36 ; Lev., xvi, 32 Num., xxxv, 25 ; Ps. cxxxm (cxxxii), 2 ; Eçcli., xlv, 18. Les anciens rabbins prétendaient distinguer, d’après Lev., viii, 12, deux actes dans l’onction du grand-prêtre, l’effusion de l’huile et l’onction proprement dite. Cette onction se faisait avec le doigt, selon les uns en forme de 3, première lettre du mot kohên, s prêtre, » et selon

les autres en forme de ^ grec. Cf. Gem. Kerituth, 11 ; Ugolini, Thésaurus, t. xii, p. 954. On renouvelait l’onction pour tous les grands-prêtres, successeurs d’Aaron. Toutefois, au dire des rabbins, l’huile d’onction fut perdue du temps de’Josias ; à partir de cette époque, on aurait cessé d’oindre les pontifes. Quant aux-autres prêtres, appartenant tous à la descendance d’Aaron, il est question d’onction à eux conférée, mais seulement dans la personne des fils du premier grand-prêtre. Exod, , xxviii, 41 ; xxx, 30 ; XL, 13 ; Lev., vi, 20 ; vii, 36 ; vin, 2 ; x, 7 ; xxi, 10, 12 ; Num., iii, 3. Cette onction, croit-on, aurait suffi pour consacrer toute la race aaronique. Les lévites ne recevaient aucune onction. En somme, dans la suite des temps jusqu’à Josias, le grand-prêtre fut seul à recevoir l’onction. C’est pourquoi il est distingué par le nom de hak-kohên hammâsiali, « le prêtre oint. » Lev., iv, 3, 16 ; xvi, 32 ; Num., iii, 3 ; xxxv, 25. Cf. Reland, Antiquitates sacrée, Utrecht, 1741, p. 74, 75 ; Iken, Antiquitates kebraiese, Brème, 1741, p. 112 ; Bâhr, Symbolik, t. ii, p. 166-168 ; H. Zschokke, Historia sacra, Vienne, 1883, p. 112, 114. Il est probable que cette onction, tout en consacrant officiellement le grand-prêtre, lui ménageait certains secours spirituels pour le digne accomplissement de son ministère. — 3. Les onctions d’huile sont aussi en usage dans le rituel babylonien. Le bârû ou devin doit en particulier tremper dans l’huile la plante si-si et s’en oindre. Cf. Fr. Martin, Textes religieux assyriens et babyloniens, Paris, 1903, p. 251, 253, 297. —4. L’onction d’huile servit aussi à consacrer certains objets destinés au service du culte divin, le Tabernacle, l’autel et les divers ustensiles du sanctuaire. Cette onction fut faite par Moïse. Exod., XL, 9-11 ; Lev., viii, 10, 11 ; Num., vii, 1, 10, 88. Moïse aspergea également d’huile d’onction et de sang pris sur l’autel les vêtements d’Aaron et de ses fils. Lev., îx, 30. Il est à remarquer qu’il n’est fait aucune mention d’onction ni dans la dédicace du Temple de Salomon, III Reg., vin, 3-11 ; II Par., v, 1-14 ; ni dans le dédicace de celui de Zorobabel, I Esd., vi, 16-22 ; ni pour l’inauguration du nouvel autel des holocaustes, après la profanation d’Antiochus Épiphane. Il est dit seulement que cet autel svsxatvfoÔTi, renovatum est, « fut renouvelé, » c’est-à-dire consacré à nouveau par une cérémonie appelée iyy.amai.6ç, dedicatio, « dédicace. » II Mach., iv, 54, 56. Même pour l’autel du temple d’Ezéchiel, xliii, 20, 26, il n’est parlé que de mettre du sang du sacrifice aux quatre cornes, et de le consacrer pendant sept jours. Cette consécration est exprimée par la formule umil’û yâdâv, les prêtres « empliront leurs mains », qui indique une fonction sacerdotale, voir Main, col. 583, comme l’offrande de dons ou de sacrifices, mais non une onction faite par les prêtres.

2° Signification de l’onction. — 1. D’après plusieurs passages bibliques, I Reg., x, 1, 6 ; xvi, 13, 14 ; Is., lxi, 1, l’huile d’onction symbolise « l’esprit de Jéhovah ». L’huile d’olive sert de nourriture, de lumière, de fortifiant, de remède. Voir col. 773-774. Elle est donc un principe de lumière et de vie, et rien dans les produits de la nature ne représente mieux F& esprit de Jéhovah », qui est lumière et vie. Celte lumière et cette vie produisent dans l’âme la sainteté, que l’huile symbolise aussi par sa pureté. De là le nom de rûali qodés, « esprit de sainteté, » donné à l’esprit de Dieu, Ps. li (l), 13 ; Is., lxiii, 10, 11, et le nom de Sémén qodés, « huile de sainteté, » donné à l’huile d’onction. Exod., xxx, 25, 31 ; Lev., x, 7. Cf. Bâhr, Symbolik, t. ii, p. 171174. — 2. Il suit de là que, quand l’onction sainte est appliquée, l’esprit de Jéhovah est sur la personne qui a été ointe, c’est-à-dire exerce à son égard des droits spéciaux de puissance et de bonté. Réciproquement, la simple effusion de l’esprit de Jéhovah suffit à faire de