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OIGNON — OISEAU


aux plantes à bulbe. Le nom copte de l’oignon, il est vrai, Pire, htit, rappelle l’égyptien houdj. Dans un tombeau de Thèbes a côté d’un personnage qui porte une botte

d’oignons, M. Maspero a lu le mot I I, badjwr,

badjal, qui donne, semble-t-il, l’origine du bésél hébreu et du basai arabe, l’allium cepa. V. Loret, La Flore pharaonique, 2e édit., 1892, p. 36 ; 0. Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 83-89.

E. Levesque.

OINT. Messie en hébreu et Christ en grec signifient « oint ». Voir Messie, col. 1032 ; Christ, t. ii, col. 717.

    1. OISEAU##

OISEAU (hébreu : sippôr, de sâfar, « siffler ; » gôzâl, « jeune oiseau ; » ’efroah, « petit oiseau" ; » ba’al kânâf, « possesseur d’ailes ; » ’ôf, « aile, » désignant collectivement les oiseaux ; chaldéen : sippar, ’ôf : Septante : opvsov, ôpviç, ôpvfOiov, u£t£iviv, TiTeptutvv, * Vulgate : avis, volatile, volucris, pennatum), animaux vertébrés, revêtus de plumes, et dont les membres antérieurs sont conformés pour le vol. Leur bouche est pourvue d’un bec dont la forme varie beaucoup, selon les espèces. Tous les oiseaux sont ovipares, voir Œuf, col. 1754, et la plupart construisent des nids pour y déposer leurs œufs et leurs petits. Voir Nid, col. 1620.

I. Les oiseaux de Palestine. — 1° L’ornithologie palestinienne est très riche. Tristram a collectionné dans ce pays 322 espèces, auxquelles une trentaine d’autres peuvent être ajoutées. Sur ce nombre, 26 sont particulières à la Palestine ou aux pays limitrophes ; 8 appartiennent à l’Asie orientale ; 32 sont communes à l’Arabie et à l’Afrique orientale, et enfin 260 se retrouvent en Europe. Les oiseaux de proie sont remarquables par leur variété et leur grande quantité. Bien que d’une superficie assez limitée, la Palestine a des côtes maritimes très étendues, sur lesquelles se rencontrent en abondance les oiseaux de mer. Les oiseaux des plaines se donnent rendez-vous dans les riches contrées de Saron et d’Esdrelon. Les collines, les bois, les rochers, les montagnes, les déserts ont leurs hôtes particuliers et fort nombreux. Le climat appelle dans le pays, pendant l’hiver, les oiseaux du nord, et pendant l’été ceux de l’Afrique. L’élévation exceptionnelle de la température qui règne dans la vallée du Jourdain et autour de la mer Morte permettent à des oiseaux de type tropical d’y séjourner habituellement. Toutes ces conditions réunies expliquent la richesse de la Palestine en oiseaux de tant d’espèces. Cf. Tristram, The natural History of the Bible, Londres, 1889, p. 165-167. — 2° Les oiseaux mentionnés dans la Bible et cités dans ce Dictionnaire sont les suivants, d’après la classification de Linné et de Cuvier :

I. Rapaces, oiseaux carnassiers, qui ont un bec fort et crochu, des serres puissantes et acérées et une vue très perçante, soit au grand jour, soit au crépuscule, d’où deux familles : Diurnes : Aigle, t. i, col. 298. — Aiole de mer ou Orfraie, 1. 1, col. 305. — Busard, 1. 1, col. 1974. — Circaète, t. ii, col. 772. — Crécerelle, t. ii, col. 1105. — Émouchet, t. ii, col. 1764. — Épervier, t. ii, col. 1829. — Faucon, t. ii, col. 2181. — Gypaète, t. iii, col. 371. — Milan, t. iv, col. 1084. — Vautour. — Nocturnes : Chat-huant, t. ii, col. 627. — Chevêche t. ii, col. 683. — Chouette, t. ii, col. 716. — Duc, t. ir, col. 1508. — Effraie, t. ir, col, 1598. — Hibou, t. iii, col. 702.

II. Grimpeurs, ayant les doigts conformés pour grimper sur les plans verticaux ou inclinés : Coucou, t. ii, col. 1059.

III. Palmipèdes, oiseaux aquatiques dont les doigts sont palmés pour faciliter la nage ; ils sont divisés en quatre familles : Cryptorhines, à narines peu visibles : Cormoran, t. ii, col. 1006. — Pélican. — Longipennes, avec des ailes appropriées au long vol : Mouette, t. iv,

col. 1326. — Pétrel. — Lamellirostres, dont le bec a des lamelles cornées sur les bords : Canard, t. ii, col. 120. — Cygne, t. ii, col. 1162. — Oie, t. iv, col. 1760.

— Plongeurs, à ailes courtes en forme de nageoires : Plongeurs.

IV. Échassiers, oiseaux à longues pattes, formant quatre familles : Coureurs, disposés pour courir, plutôt que pour voler : Autruche, t. i, col. 1279. — Hérodiens, oiseaux de rivage, à vol puissant : Butor, 1. 1, col. 1979.

— Cigogne, t. ii, col. 756. — Demoiselle de Numidie, t. ii, col. 1365. — Grue, t. iii, col. 354. — Héron, t. iii, col. 654. — Limicoles, oiseaux de marais, vivant surtout de vers : Ibis, t. nr, col. 802. — Pluvier. — Macrodactyles, à doigts longs et très fendus, pour marcher sur les herbes des marais : Porphyrion.

V. Gallinacés, oiseaux granivores et lourds d’allure, parmi lesquels se rangent la plupart des oiseaux domestiques ; ils forment deux familles : Colombidés, volant aisément et perchant sur les arbres ou dans des eDdroits élevés : Colombe ou pigeon, t. ii, col. 846. — Tourterelle. — Gallinacés proprement dits, volant difficilement et perchant assez bas : Caille, t. ii, col. 33. — Coq, t. ii, col. 951. — Paon. — Perdrix. — Poule.

VI. Passereaux, oiseaux en général de petite taille, parmi lesquels se rangent tous ceux qui ne sont pas compris dans les classes précédentes : Corbeau, t. ii, col. 958. — Corneille, t. ii, col. 1013. — Engoulevent, t. ii, col. 1804. — Grive, t. iii, col. 351. — Hirondelle. t. iii, col. 719. — Huppe, t. iii, col. 779. — Martinet t. iii, col. 720. — Passereau.

Outre les traits particuliers qui se rapportent à chacune de ces espèces d’oiseaux et qui sont décrits dans les articles qui les concernent, la Sainte Écriture renferme encore un assez grand nombre de remarques sur les oiseaux en général.

II. Place des oiseaux dans la création. — 1° Le récit de la création assigne au cinquième jour l’apparition des oiseaux sur la terre. Gen., i, 21. Dans la série géologique, on reconnaît leurs traces dès le commencement de l’époque secondaire, durant la période triasique. Cf. Cosmogonie, t. ii, col. 1043 ; Tristram, The natural History, p. 156. Adam eut à donner des noms aux oiseaux. Gen., ii, 19, 20. L’homme reçut formellement le pouvoir de les dominer. Gen., i, 26, 28. Ce pouvoir fut confirmé après le déluge, Gen., ix, 2, et plusieurs fois rappelé par la suite. Ps. viii, 9 ; Bar., iii, 17 ; Eccli., xvii, 3. — Saint Jacques, iii, 7, remarque que toutes les races d’oiseaux peuvent être domptées par l’homme. — 2° À l’époque du déluge, Dieu voulut exterminer tous les êtres, jusqu’aux oiseaux du ciel, Gen., vi, 7 ; il ordonna à Noé de faire entrer dans l’arche sept paires de chacun d’eux, Gen., vii, 2, ce qui fut fait. Gen., vii, 14. Tous les autres périrent. Gen., vn i 21, 23. Le déluge passé, les oiseaux de l’arche sortirent. Gen., viii, 17, 19. Si on admet l’universalité absolue du déluge, il faut supposer toute une série de miracles pour expliquer le rassemblement dans l’arche des sept paires d’oiseaux de chaque espèce. Avec la théorie de l’universalité [restreinte, cf. t. ii, col. 1351, il suffit d’admettre que Noé n’a eu à s’occuper que de certaines espèces d’oiseaux plus faciles à rassembler et plus utiles à conserver. D’ailleurs le patriarche ne se borna pas aux oiseaux qui peuvent être mangés, puisque des corbeaux furent admis dans l’arche. Gen., viii, 7. Noé se sert successivement de deux oiseaux, le corbeau et la colombe, pour se rendre compte de l’état du sol après la décroissance des eaux. Gen., viii, 6-9. Le même trait se retrouve dans le récit chaldéen du déluge, col. 111, 147-155. Cf. Yigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit-, t. i, p. 320. Les anciens navigateurs emportaient avec eus des oiseaux destinés à leur indiquer la proximité ou la direction du rivage. Voir Colombe, t. ii, col. 847. — 3° Dieu, maître des oiseaux,