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ODEUR — ODOLLAM


son voisinage, Job, xiv, 9, et de l’odeur du feu, c’est-à-dire de son atteinte. Jud., xv, 14 ; xvi, 9 ; Dan., iii, 94. Moab, resté toujours dans sa région native, est comparé à un vin qui s’est reposé sur sa lie, de sorte que son odeur n’a pas changé. Jer., xlviii, 11. — 5. Spirituellement, Dieu fait répandre par les apôtres « l’odeur de sa connaissance » ; ils sont s la bonne odeur du Christ », odeur mortelle pour ceux qui refusent de croire, mais odeur de vie pour les autres. II Cor., ii, 14-16.

2° Odeur des sacrifices. — 1. Quand Noé fut sorti de l’Arche, il offrit à Dieu des holocaustes d’animaux purs, et ce fut pour Jéhovah une « odeur de suavité r>, nah. nihoah, ô(jjiirj citoêtaç, odor suavitatis. Gen., viii, 21. Il y a là une expression anthropomorphique destinée à marquer le bon accueil fait par Dieu au sacrifice, comme s’il en éprouvait une jouissance personnelle. Cette expression équivaut à celle qui est employée à propos des dons d’Abel : yîsa’yehovâh’él-hébél ve’élminb.atô, èitetSev ô ©sôç irà "AëcX xal im xoï ; Stipoiç aÙToO, respexit Dominus ad Abel et ad munera ejus, « Jéhovah jeta les yeux sur Abel et sur ses dons, » c’est-à-dire les considéra avec bienveillance. Gen., iv, 4. Dans le récit babylonien du déluge, Samas-napistim raconte comment

1 — *-fc dSSËz- - — £ il -- jL Jx. > -_*^ E _^ _t 455. — Le dieu Samas saisit de la main la fumée du sacrifice.

D’après Heuzey-Sarzet, Découvertes en Chaldée,

pi. 30 bis, n. 17 bis.

il offrit aux dieux un sacrifice et une libation après sa sortie du vaisseau. Aussitôt,

Les dieux sentirent l’odeur,

Les dieux sentirent la bonne odeur, Les dieux se réunirent comme des mouches au-dessus du

[sacrificateur.

Col., iii, 160-162. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. i, p. 324 ; Loisy, Les mythes babyloniens, Paris, 1901, p. 157. Dans la pensée des Chaldéens, les dieux se rassasiaient réellement des victimes qu’on leur offrait et vers lesquelles la bonne odeur les attirait. Une intaille chaldéenne (fig. 455) montre même le dieu Shamash saisissant de la main gauche la fumée du sacrifice. Pour rendre les dieux aptes à se nourrir, les Chaldéens, comme d’ailleurs les Egyptiens, ouvraient solennellement la bouche aux statues divines au moment de leur consécration. Cf. H. C. Rawlinson, The cuneiform Inscriptions of Western Asia, Londres, t. iv, 1891, pi. xiii, ii, 1-5 ; pi. xxv, col. iii, 15, 16 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. i, 1895, p. 680 ; Lagrange, Études sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 266. La prohibition faite aux Hébreux de sculpter des images, Exod., xx, 4, écartait pour eux le danger de céder à une tentation aussi grossière. L’esprit de la Loi était radicalement opposé à une pareille conception, et Asaph pourra dire plus tard au nom de Dieu :

Si j’avais faim, ’je ne te le dirais pas. Car le monde est à moi avec tout ce qu’il contient. Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ?

Ps. l (xlix), 12, 13.

2. C’est donc dans un sens purement métaphorique qu’il faut entendre cette « odeur de suavité », qui est attribuée avec instance aux sacrifices lévitiques. Exod., xxix, 18, 25, 41 ; Lev., i, 9, 13, 17 ; ii, 2, 9, 12 ; m, 5, 16 ; iv, 31 ; vi, 15, 21 ; viii, 21, 28 ; xvii, 6 ; xxiii, 13, 18 ; xxvi, 31 ; Num., xv, 3, 7, 10, 24 ; xviii, 17 ; xxviii, 2, 6, 8, 13, 24, 27 ; xxix, 2, 8, 13, 36 ; I Esd., VI, 10. — 3. L’  « odeur de suavité » est également attribuée aux parfums et aux autres offrandes faites au sanctuaire, I Reg., xxvi, 19 ; Eccli., xlv, 20 ; l, 17 ; à l’offrande du juste, Eccli., xxxv, 8 ; au sacrifice spirituel, Eph., v, 2> et même à l’offrande faite à un ministre de Dieu. Phil., iv, 18. Dieu déclare aux Israélites que, s’ils deviennent infidèles, il ne respirera plus l’odeur de leurs parfums. Lev., xxvi, 31. — 4. Ézéchiel, vi, 13 ; xvi, 19, parle d’offrandes qui sont d’agréable odeur pour les idoles, c’est-à-dire qui sont de nature à plaire aux esprits mauvais qui reçoivent le culte idolâtrique.

3° Mauvaise odeur. — Elle se nomme en hébreu be’os et saftânâh, ce que les versions rendent par Ppîiu, o ; , o-crapia, fœtor, putredo. — 1. La manne se corrompait et devenait infecte le lendemain du jour où on l’avait recueillie, excepté cependant le jour du sabbat où celle de la veille se conservait. Exod., xvi, 24. Pour les filles de Sion idolâtres, la mauvaise odeur remplacera un jour le parfum. Is., ut, 24. Une mouche morte suffit à rendre infect un parfum. Eccle., x, 1. Certaines blessures répandent l’infection. Ps. xxxviii (xxxvii), 6. Quand Antiochus fut rongé par les vers, voir Helminthiase, t. iii, col. 585, il exhalait une si violente odeur de pourriture que toute son armée en était incommodée. II Mach., ix, 9, 10, 12. — 2. L’odeur qui se dégage des cadavres humains est particulièrement désagréable. Cette infection s’élèvera des corps des ennemis vaincus, Joël, ii, 20 ; Is., xxxiv, 3, et même du camp d’Israël devenu infidèle et maudit. Am., iv, 10. La mauvaise odeur s’échappait du tombeau de Lazare, le quatrième jour après sa mort. Joa., xi, 39.

H. Lesêtre.

ODIA, orthographe, dans la Vulgate, II Esd., viii, 7, du nom du lévite qui est écrit ailleurs dans le même livre Odaïa. Voir Odaïa. 2, col. 1738.

    1. ODOIA##

ODOIA (hébreu : Hôdavyah, « louange de Yâh ; » Septante : ’Û-Sovfoc), un des chefs de la demi-tribu de Manassé à l’est du Jourdain. D’après quelques commentateurs, il aurait vécu, de même que les autres chefs nommés avec lui, I Par., v, 24, à l’époque ou PhulrThelgathphalnasar, c’est-à-dire Théglathphalasar III, roi de Ninive, emmena les tribus transjordaniennes en captivité, ꝟ. 26, mais cela n’est pas certain. — Deux autres Israélites, appelés aussi en hébreu Hôdaviyâh, portent, dans la Vulgate, les noms de Odui’a, I Par., ix, 7, et d’Odovia, I Esd., ii, 40. Ce dernier porte aussi le nom d’Oduïa dans II Esd., vii, 43. Enfin, un des descendants de Zorobabel, dont le nom est écrit en hébreu Hâdayeydhû, est appelé également dans la Vulgate Oduïa. 1 Par., iii, 24.

    1. ODOLLAM##

ODOLLAM (hébreu : ’Adulldm ; Septante : 'Ogo>.-Àau. ), nom d’une ville et d’une caverne de Palestine.

4. ODOLLAM, ville de la tribu de Juda. Son nom est écrit Adullam dans Josué, xv, 35, et Odullam dans Josué, xii, 15.

1° Site. — Le site n’est pas certain. On le place communément aujourd’hui à’ld-el-Miyé ou’Aid-el-Mà, ruines situées au nord-est de Beit-Djibrin, l’ancienne Éleuthéropolis. Eusèbe et saint Jérôme disent, Onomastic, édit. Larso-w et Parthey, 1862, p. 176, 177, qu’Odollam était de leur Jemps un grand village à dix milles ou quinze kilomètres d’après Eusèbe, douze milles, d’après saint Jérôme, à l’est d’Éleutliéropolis, par con_