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OCTAVE — ODEUR


cordes ou des notes, et la dernière ou huitième note de cette échelle. Cf. Plutarque, Moral., édit. Dùbner, 1019 b, etc. Mais si l’expression hébraïque désigne réellement l’octave, ce ne peut être dans le sens que nous attachons à ce mot. Nous appelons octave Je son qui a la moitié ou le double des vibrations d’un son donné. Comme notre gamme se compose de sept notes, la huitième note descendante ou ascendante constitue l’octave grave ou aigu. Dans notre musique, basée sur la polyphonie, la valeur en vibrations des sept notes a été calculée scientifiquement de manière à rendre les accords possibles entre deux ou plusieurs notes résonnant à la /ois. Chez les Orientaux, on ne se préoccupe que de la mélodie. Il est très probable que chez les Hébreux, comme chez les anciens Arabes, l'échelle des tons avait été établie d’après la division d’une corde vibrante en douze parties égales, division conforme au système duodécimal en usage, conjointement avec le système décimal. Voir Nombre, col. 1678. En conséquence, les intervalles séparant les notes étaient plus grands que ceux de notre gamme, qui d’ailleurs comprend deux demi-tons. Il suit de là que la huitième note hébraïque ou octave devait être plus distante de la note fondamentale que dans notre gamme. Cette huitième note correspondait à peu près au rni > au-dessus de notre octave, ou, en partant de l’ut supérieur, descendait jusqu’au la b. On ne peut d’ailleurs déterminer à partir de quel ton les musiciens hébreux auraient fait partir cette octave, ni si elle était ascendante ou descendante. Voir Musique, col. 1351 ; J. Parisot, Musique orientale, Paris, 1898, p, 9-12.

5° On pourrait enfin supposer que l’adjectif semînif se rapporte à un substantif sous-entendu. Assez souvent des adjectifs ordinaux féminins indiquent la division, avec les mots hélqâh, « portion, » ou nidndh, « partie, » sous-entendus : selîUt, le tiers, Num., xv, 6, 7 ; rebi'ît, le quart, Exod., xxix, 40 ; hâmBîf, le cinquième, Gen., xlvji, 24 ; sïsîi, le sixième, Ezech., iv, 11 ; 'àiîrît, le dixième, Lev., v, 11, etc. Mais on ne voit guère pourquoi un Psaume serait adressé à la huitième partie des chanteurs. On ne peut non plus, en gardant à l’adjectif son caractère ordinal, songer à une exécution ou à un prélude sur la « huitième corde » du Mnnor, comme le passage des Paralipomènes pourrait en donner l’idée ; car les mots qui signifient « corde », surtout qâv, pris une fois dans le sens de corde instrumentale, Ps. xix (xvin), 5, sont masculins. Il en est autrement de plusieurs mots féminins qui signifient « chant », c’est-à-dire « jeu » des instruments à cordes, comme zinirâh, Am., v, 23 ; negînâh, Is., xxxviii, 20 ; Lam., v, 14, ou qinàh, « chant lugubre. » Jer., vii, 29 ; ix, 9. Les deux Psaumes VI et xh seraient à exécuter sur la « huitième » mélodie ou la « huitième » qinàh. Les chanteurs de David auraient eu à jouer du kinnor sur la « huitième » mélodie, pour préluder au chant ou le guider. I Par., xv, 21. Mais cette explication devient plus conjecturale encore quand on l’applique à ce dernier cas. Le mot qôl, « voix, » son, ton, ne peut être sous-entendu avec semînit, à cause de son genre masculin. — En somme, le sens de l’expression 'aUhassemînît demeure problématique. Sa forme grammaticale ne se justifie pas si on l’entend d’un instrument à huit, cordes. Il paraît plus probable qu’elle désigne un mode

de chant particulier.

H. Lesêtre.
    1. ODAIA##

ODAIA (hébreu : Hôdîyâh, « "Yâh est gloire ; » Septante : 'ÛSouca), nom de trois Israélites et d’une femme dont c’est plutôt le surnom. Voir OdaïaI. Dans II Esd., vm, 7, la Vulgate écrit Odia le nom hébreu Hôdîyâh.

1. ODAIA (hébreu : Hôdîyâh ; Septante : f, 'ISouia), femme de Méred, de la tribu de Juda. I Par., iv, 19. Odaïa signifie probablement « la Juive », c’est-à-dire la

femme juive de Méred, Judaïa, pour la distinguer de sa femme égyptienne. Voir Judaïa, t. iii, col. 1778.

2. ODAIA (Septante : 'QSousa ; omis dans 1 Esd., vin et rx, 5), lévite, un de ceux qui firent garder le silence au peuple quand Esdras lui fit la lecture de la Loi, qui prièrent ensuite à voix haute sur l’estrade, I Esd.y-vm, 7 ; rx, 5, et qui signèrent enfin l’alliance entre Dieu et Israël sous Néhémie, x, 10. La Vulgate, dans I Esd., viii, 7, écrit le nom de ce lévite Odia.

3. ODAÏA (Septante : 'Q&o>>.), autre lévite qui signa l’alliance entre Dieu et son peuple au temps de Néhémie. II Esd., x, 13. Certains commentateurs le confondent avec Odaïa 2.

4. ODAIA (Septante : 'QSov'ûx), un des chefs du peuple qui signèrent l’alliance entre Dieu et Israël au temps de Néhémie. II Esd., x, 18.

    1. ODAREN ou ODARÈS##

ODAREN ou ODARÈS (Septante : 'OSowxppTiv ou 'OSoaapprjç ; Alexandrinus : 'O80|j.ï|pii), chef d’une tribu bédouine qui vivait dans les environs de Bethbessen (t. i, col. 1667), dans le désert de Juda, probablement non loin de Jéricho. Jonathas Machabée le défit avec sa tribu. I Mach., ix, 66.

ODED (hébreu : 'Ôdèd, « rétablissant ; » Septante : , nom de deux Israélites.

1. ODED, père du prophète Azarias qui vivait du temps d’Asa et exhorta ce prince à rester fidèle à Dieu qui venait de lui faire remporter la victoire contre Zara l'Éthiopien. II Par., xv, 1, 8. Voir Azarias 11, t. i, col. 1300.

2. ODED, prophète de Samarie, du temps de Phacée, roi d’Israël. Il alla au-devant du vainqueur qui venait de faire de nombreux prisonniers en Juda et le détermina par ses paroles à renvoyer les captifs. Plusieurs chefs d'Éphraïm l’appuyèrent ; hommes et butin furent rendus, les pauvres furent pourvus de tout ce qui leur était nécessaire, et les malades et les faibles, ramenés sur des chevaux jusqu'à Jéricho. II Par., xxviii, 9-15.

    1. ODEUR##

ODEUR (hébreu : riah, une fois béie’m, Exod., xxx, 23 ; riah nihoah, « odeur de suavité ; » chaldéen : rîah, nîhohîn ; Septante : oo^ri, sywSi’a, " Vulgate : odor), impression produite sur l’odorat par les gaz ou les particules très subtiles qui se dégagent de certaines substances. Le verbe rûah, « respirer, » signifie à l’hiphil liêrîah, « sentir l’odeur, » è<7çpp « ivs ! î6 « i, odore perfrui, odorem recipere.

1° Bonne odeur. — 1. Quand Jacob se présente à Isaac avec les vêtements d'Ésaû, le patriarche sent une odeur comme celle d’un champ béni de Dieu, c’est-àdire l’odeur de la campagne à travers laquelle Ésaù courait sans cesse pour chasser. Gen., xxvii, 27. Voir Ésaû, t. ii, col. 1910. — 2. Il y a des objets qui dégagent naturellement une odeur agréable, les parfums, Cant, iv, 10 ; vii, 3 ; Dan., ii, 46 ; Eccli., xLix, 1 ; le baume, Eccli., xxiv, 21 ; le nard, Cant., vii, 11 ; Joa., xii, 3 ; voir Parfum ; les lis, Eccli., xxxix, 19 ; les fruits, Cant., vii, 8 ; la mandragore, Cant., vii, 13 ; la vigne, Cant., ii, 13 ; le Liban, célèbre pour la senteur de ses cèdres et des autres essences balsamiques. Cant., iv, 11 ; Eccli., xxxix, 18 ; Ose., xiv, 7. Voir Liban, col. 228, — 3. Une bonne odeur caractérisait particulièrement le parfum employé dans le sanctuaire, Exod., xxx, 23 ; Eccli., xlv, 20, et la loi défendait de fabriquer ce parfum pour en respirer l’odeur en dehors des cérémonies liturgiques. Exod., xxx, 38. — 4. Dans un sens métaphorique, il est parlé de l’odeur de l’eau, c’est-à-dire de