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OBLATION


saischen Cultus, t. ii, ->. 215, 216. En se mêlant aux divers éléments de IV : lution, l’encens, par sa bonne odeur, symbolise le no- ; i de Dieu et sa présence, ainsi que l’hommage rendu i> ce nom par celui qui présente l’oblation. Cf. Bâhr, Symbolik, p. 327.

III. Différentes sortes d’oblations. — 1° Oblations jointes à des sacrifices. — 1. Chaque jour, une oblation était jointe à l’holocauste. Elle se composait de fleur de farine, d’huile et d’encens. Après qu’on avait brûlé sur l’autel une poignée de cette offrande et l’encens, les prêtres prenaient pour eux le reste de la farine, mais ne pouvaient la manger ni avec du levain, ni hors du lieu saint. Lev., vi, 14-18 ; Num., viii, 8 ; xv, 4-10. —

2. Dans les sacrifices pacifiques, on offrait avec la victime diverses sortes de gâteaux pétris à l’huile ainsi que des pains fermentes. Parmi ces diverses offrandes, une de chaque espèce était réservée pour Jéhovah et destinée au prêtre qui avait fait l’aspersion avec le sang de la victime. Lev., vii, 11-14. Les pains fermentes n’étaient ni placés ni brûlés sur l’autel. Lev., ii, 12. —

3. Le lépreux guéri offrait en sacrifice des victimes auxquelles il devait joindre, s’il était aisé, trois dixièmes d’éphi (de cinq à dix litres) de fleur de farine pétrie à l’huile, et, s’il était pauvre, un dixième d’éphi seulement (deux ou trois litres). Lev., xiv, 10, 21. — 4. Celui qui terminait son nazaréat joignait aux différentes victimes qu’il avait à offrir une corbeille de pains sans levain, différents gâteaux pétris à l’huile et les oblations ordinaires. Num., vi, 14, 15. — En somme, les oblations ne devaient être jointes qu’aux holocaustes et aux sacrifices pacifiques dans lesquels on immolait des quadrupèdes. Les sacrifices pour le péché ou pour le délit n’en comportaient pas. Seul le sacrifice du lépreux faisait exception ; on y présentait des oblations, et cela, même dans le cas où, pour raison de pauvreté, on remplaçait les quadrupèdes par des oiseaux. Lev., xiv, 10, 12, 31.

2° Oblations séparées. — Ces oblations pouvaient être publiques ou privées. — 1. Publiques. Chaque jour le grand-prêtre présentait ou devait faire présenter, en son nom et au nom des prêtres, un dixième d’éphi de fleur de farine, dont moitié le matin et moitié le soir. Cette farine, pétrie avec l’huile, était frite dans la poêle et entièrement brûlée sur l’autel, parce que les prêtres ne pouvaient manger de ce qu’ils avaient offert en leur propre nom. Lev., vi, 19-23. Le texte sacré n’est pas ici très clair. Josèphe, Ant. jud., III, x, 7, dit que cette oblation se faisait quotidiennement et que le prêtre, c’est-à-dire probablement le grand-prêtre, en supportait les frais. Le lendemain du sabbat de la Pâque, on apportait au sanctuaire une gerbe, comme prémices de la moisson. Cette offrande était suivie du sacrifice d’un agneau d’un an, d’une autre oblation de deux dixièmes d’éphi de fleur de farine et d’une libation de vin. Lev., xxiii, 1014. Cette fleur de farine était accompagnée d’huile et d’encens, selon la règle générale. Lev., ii, 1-3. — À la Pentecôte, on présentait en oblation deux pains faits avec deux dixièmes de fleur de farine et cuits avec du levain. L’holocauste qui venait ensuite était accompagné des oblations ordinaires. Lev., xxiii, 17, 18. Ces pains fermentes pouvaient être présentés en offrande de prémices, mais on ne les plaçait pas sur l’autel et ils n’étaient pas brûlés. Ainsi était respectée la prohibition de faire brûler quoi que ce fût qui contint du levain. Lev., ii, 11, 12. — Chaque jour de sabbat, on disposait sur une table du sanctuaire douze pains, faits chacun avec deux dixièmes d’éphi de fleur de farine. Ces pains de proposition étaient placés sur deux piles, dont chacune devait être récouverte d’encens pur. Au sabbat suivant, les prêtres renouvelaient les pains et mangeaient les anciens en lieu saint. Lev., xxiv, 5-9. — 2. Privées. Le jour de son initiation, le prêtre faisait une oblation d’un dixième d’éphi de fleur de farine

cuite avec de l’huile. Lev., vi, 20, 21. C’est cette même oblation que le grand-prêtre répétait chaque jour. — Celui qui péchait comme faux témoin ou qui contractait une impureté avait à offrir un sacrifice de menu bétail ou au moins d’oiseaux. Si ses ressources ne lui permettaient pas d’en faire la dépense, il se contentait d’une oblation d’un dixième d’éphi de fleur de farine, mais sans y ajouter d’huile ni d’encens, car ces substances étaient exclues des sacrifices pour le péché. Lev., v, 1-4, 11, 12 ; cf. Num., v, 15. — Quand une femme était accusée à tort ou à raison par son mari, on la soumettait à une épreuve au cours de laquelle elle présentait en oblation un dixième d’éphi de farine d’orge, sans huile ni encens ; le prêtre en brûlait une poignée sur l’autel. Num., v, 15, 26. — Enfin les particuliers pouvaient aussi présenter des oblations par vœu ou par dévotion. Num., xxix, 39.

3° Autres oblations. — On présentait encore en oblation les prémices, Lev., ii, 14-16, les premiers-nés, Exod., xiii, 12, et certaines dîmes. Num., xviii, 26. Voir DIme, t. ii, col. 1432 ; Prémices, Premier-né.

IV. L’agitation des oblations. — Le texte sacré parle assez souvent d’un mouvement particulier que l’on imprimait aux victimes et aux oblations avant de les employer au service liturgique. En hébreu, ce mouvement est désigné par l’hiphil du verbe nûf, hênîf, et par le substantif fenûfâh. Exod., xxix, 27 ; xxxviii, 24 ; Lev., vii, 34. Voici en quoi consistait ce mouvement, d’après les traditions rabbiniques. Cf. Gem. Kidduschin, 36, 2, Gem. Succa, 37, 2 ; Menachoth, v, 6 ; Siphra, ꝟ. 40, 2, etc. Le prêtre s’avançait jusqu’à l’entrée du parvis dans lequel se trouvait l’autel et venait auprès de celui qui portait entre ses mains soit la victime, soit quelqu’un de ses membres, soit la matière d’une oblation. Il posait ses mains sous les mains de celui qui présentait l’objet, et il imprimait quatre mouvements successifs : d’avant en arrière, d’arrière en avant, de bas en haut et de haut en bas. Les deux mouvements de va et vient constituaient à proprement parler la (enûfdh, le balancement, et les deux autres la (erûmdh, l’élévation. Les deux mots sont employés conjointement, Lev., X, 15, l’un pour l’autre, Exod., xxxviii, 24 ; Num., xxxi, 52, et parfois pour l’oblation elle-même. Lev., vii, 34 ; Exod., xxv, 2, 3, etc. À ces quatre mouvements, quelques-uns en ajoutent deux autres, de gauche à droite et de droite à gauche. Les anciens auteurs juifs ne parlent que de quatre. D’autres ont vu dans ces mouvements la figure d’une croix. Cf. Smits, Proleg.in Levit., 1763, p. 366 ; H. Zschokke, Historia sacra, Vienne, 1888, p. 125. — On comprend que les traducteurs n’aient pas pu rendre les mots hébreux par des équivalents bien précis. Les Septante se servent du verbe èitmôévai, et des substantifs àçaipE^a, à ?<ipKîfj.a, iiti’9s[ ».a, la Vulgate des verbes levare, elevare, ojferre, et du substantif elevatio. — Toutes les oblations n’étaient pas soumises à ces mouvements ; on en exemptait tout d’abord celles qui étaient présentées par des femmes ou par des gentils. On balançait et ensuite on apportait au coin sud-ouest de l’autel l’oblation de la gerbe pascale et l’oblation pour la femme accusée par son mari. On balançait, mais on n’apportait pas à l’autel les deux pains de la Pentecôte et le log d’huile présenté par le lépreux. Lev., xiv, 20, 21. On ne balançait pas, mais on apportait à l’autel l’oblation pour le péché de faux témoignage ou d’impureté, celles des prêtres et les oblations volontaires. On ne balançait et on n’apportait à l’autel ni les libations ni les pains de proposition. Cf. Menachoth, v, 5 ; Siphra, ꝟ. 76, 2. — Gesenius, Thésaurus, p. 866, voit dans le rite de la fenûfâh comme une manière de montrer à Dieu l’oblation sous tous ses aspects. D’après le P. de Hummelauer, In Exod. et Levit., Paris, 1897, p. 296, la fenûfâh tire son nom de l’hiphil hênîf, qui indique le mouvement de la faucille