Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

159

LE FÈVRE — LEGUMES

-160

çais d’après la Vulgate et son travail parut à Anvers, en 1528, en quatre volumes in-8°. Voici le titre de ces traductions : Le S. Evangile selon S. Matthieu. — S. Marc.

— S. Luc. — /S. Jottan. Simon de Colines, l’an de grâce mil cinq cens xxm. — Ceste seconde partie du N. T. contenant les Epistres de S. Pol, les Epistres catholiques, les Actes des Apostres, l’Apocalypse de S. Johan l’Évangéliste. Simon de Colines, l’an de grâce 1523. — Le Psaultier de David. Simon de Colines, Tan de grâce 1525. — Le premier volume de l’Ancien Testament, contenant les chine premiers livres de Moyse translatez en francoys selon la pure et entière version de S. Hierosme, etc. Il parut trois éditions complètes de la Bible sous ce titre : La saincte Bible en francoys translatée selon la pure et entière traduction de Sainct Hierosme, conférée et entièrement revisitee selon les plus anciens et plus correetz exemplaires, in-f°, Anvers, 1530, 1534, 1541. Sur le caractère et l’histoire de cette version, voir t. ii, col. 2361-2362. — Voir Çh. A. Graf, Essai sur la vie et les écrits de Lefèvre d’Étaples, in-8°, Strasbourg, 1842 ; Id., Jacobus Faber Htapulensis, dans Zeitschrift fur hisloriche Théologie, t. xxii, 1852, p. 3-86 ; 165237. F. Vigouroux.

    1. LÉGION##

LÉGION (Vulgate : legio). Ce mot est plusieurs fois employé dans la Vulgate, mais jamais dans le sens technique du mot, c’est-à-dire pour désigner le corps de troupes qu’on appelait de ce nom dans l’armée romaine.

— 1° Il est question des légions des Céréthiens et des Phé lethiens. II Reg. (Sam.), xv, 18 ; IV (II) Reg., xi, 19 ; IPar.,

xviii, 17. Dans le premier de ces textes, l’hébreu emploie le mot kôl et les Septante le mot rcàç, c’est-à-dire l’ensemble. Dans les autres, il n’y a rien en hébreu et simplement l’article à dans les Septante. Dans I Mach., vi, 35, 38, 45, le mot legio traduit le grec çocaocy ? (çâpotv$ par suite d’une faute de copiste au t. 38). Les éléphants de l’armée syrienneYsont divisés en phalanges ; cela veut dire simplement en troupes, sans que le mot désigne la phalange grecque avec son organisation particulière. — Dahs I Mach., ix, 12 ; x, 82, çdcXafE, l’armée de Bacchide est rangée en phalanges, Vulgate : legio. Ici il peut être question de la phalange proprement dite, c’est-à-dire d’une troupe profonde dont Philippe II de Macédoine avait emprunté l’organisation aux Thébains, Diodore de Sicile, xvi, 3, et qui subsista jusqu’à la conquête romaine dans les armées helléniques.

2° Dans le Nouveau Testament on trouve le mot grec >sYei<5v ; Vulgate : legio, mais c’est pour désigner simplement une multitude. Notre-Seigneur dit à Pierre qui veut se défendre au jardin des Oliviers contre ceux qui viennent pour l’arrêter : « Penses-tu que je ne puisse invoquer mon Père qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? » Matth., xxvi, 53. — Lorsque le démon interrogé par Notre-Seigneur sur son nom répond : « Je m’appelle Légion. » il veut dire simplement qu’ils sont. un grand nombre dans le corps du possédé, Marc, v, 9 ; Luc, viii, 30, 36. Dans ce dernier verset, le mot « légion » n’est pas dans le texte grec — Sur la « légion » dans l’armée, voir Armées, t. i, col. 994.

£. Beurlier.

    1. LEGIONENSIS##

LEGIONENSIS (CODEX). Trois anciens manuscrits de la Vulgate portent ce nom, qu’ils doivent à leur lieu d’origine, Léon, en latin Legio (Espagne). Tous les trois sont datés, ce qui ajoute à leur valeur paléographique, et ornés d’abondantes et curieuses illustrations, d’un grand intérêt pour l’histoire de l’art visigothique. Un autre trait commun aux trois, c’est qu’ils intercalent l’Épître apocryphe aux Laodicéens entre Col. et I Thess. Comme texte, ils sont étroitement apparentés avec le Codex Mmilianus (Bible de San ïiillan, du IXe siècle, maintenant à l’Académie d’histoire de Madrid), la Bible d’Alcala (ix c siècle, actuellement à l’Université de Madrid) et autres manuscrits espagnols

provenant de l’ancien royaume de Léon. « Les textes espagnols se montrent à nous, dès leur première apparition, avec un caractère absolument à part. Aucune famille de textes, excepté les textes irlandais, ne montre une originalité aussi exclusive. » S. Berger, Histoire de la Vulgate, p. 8. Les nombreuses citations bibliques de l’évéque hérétique d’Avila Priscillien, dont nous possédons maintenant onze traités (Corp. Scriptor. eccles. latin., Berlin, 1889, t. xviii), nous montrent qu’avant saint Jérôme régnait en Espagne une version dont nous retrouvons la trace certaine dans le texte espagnol de la Vulgate.

1° LEaiONENsis I. — Seconde partie d’une Bible du Xe siècle (Isaïe-Apocalypse), conservée dans les archives de la cathédrale de Léon sous le n° 6. Berger a lu la date 968 de l’ère espagnole, répondant à l’an 920 dé notre ère. Une notice récente, insérée au début, atteste que le manuscrit provient du monastère des Saints-Cômeet-Damien. Il s’agit du monastère d’Albarès, situé dans la banlieue de Léon et qui venait d’être fondé en 920, quand le codex fut écrit. Deux copistes se nomment : Jean, qualifié ordinairement de diacre, mais une fois de prêtre (ꝟ. 3), et Vimara, prêtre (ꝟ. 2), bu Vimaranus, pécheur (ꝟ. 233 v°). Les Canons de Priscillien et le Proœmium sancti Peregrxiii episcopi, avant les Epîtres de saint Paul, sont la marque de fabrique espagnole.

2° legionensis il. — Bible, entière conservée dans les archives de la collégiale de San-Isidro de Léon. Elle est datée de l’ère espagnole 998, correspondant à l’année 960. Il y a sur les marges des notes arabes et de nombreuses citations d’une ancienne version latine. Le Psautier est d’après l’hébreu ; Tobie et Judith présentent un texte différent de la Vulgate. Une collation (texte et marge) fut faite en 1587, en vue de la re vision de la Vulgate à laquelle on travaillait alors, et envoyée à Rome avec une lettre de l’évéque de Léon, Fr. Trugillo, qui décrit exactement le codex. Cette collation se conserve encore à la Vaticane, Cod. lat. 4859. La lettre de Trugillo a été publiée par Vercellone, partie dans ses Dissertazioni accademiche, Rome, 1864, p. 93-94, partie dans ses Variée Lectiones Vulgatse, t. i, p. ci-en. — Ce manuscrit est plus connu sous le nom de Codex Gothicus Legionensis ou simplement de Codex Gothicus’.

3° legionensis ni. — N’est qu’une copie du codex précédent, faite en 1162. Voir S. Berger, Histoire de la Vulgate, Nancy, 1893, p. 17-21, 384-385 ; Egurén, Memoria descriptiva de los côdices notables de Espana, Madrid, 1859, p. 46-47 ; Tailhan, dans Nouveaux Mélanges du P. Cahier, 1877, t. iv, p. 306-307.

F. Prat.

LÉGISLATION MOSAÏQUE. Voir Loi mosaïque.

    1. LÉGUMES##

LÉGUMES (hébreu : yârdq ; Septante : âx<t.tm ; Vulgate : olus, III Reg., xxi, 2 ; Prov., xv, 17 ; Septante : X « x « vsi’a ; Vulgate : omis dans Deut., xi, 10 ; hébreu : yéréq ; Septante : Xer/avov ; Vulgate : olus, Gen., IX, 3 ; Ps. xxxvh (Vulgate, xxxvi), 2 ; hébreu : ’ôrôf ; Septante : àpiciô (simple transcription du mot hébreu) ; Vulgate : herbse agrestes, IV Reg., iv, 39 ; hébreu : zéro’im et zêre’onim ; Septante : ô’intpiov ; Vulgate : legumina, Dan., i, 12, 16), partie que l’on cueille (legumen, de légère) sur une plante potagère pour l’alimentation, soit le fruit, soit les feuilles, soit la racine etc., et par extension la plante potagère elle-même.

1° Les mots yârâq, « vert, » et yéréq, « verdure, » désignent les plantes potagères, que nous appelons légumes, surtout les légumes verts. Le nom zérô’îm ou zêre’ônîm (car ce doit être le même mot auquel est tombé ou a été ajoutée la lettre 2, nun, par faute du copiste) comprend tous les légumes. — Les légumes verts et les légumes secs entraient dans l’alimentation des Hébreux. La Genèse, re, 3, les regarde comme donnés à l’homme pour sa nourriture avant la chair des animaux. Ils passent pour une