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NEVEU — NEZ
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gner ce degré de parenté. Quelquefois le neveu est appelé « fils du frère », Gen., xii, 5, et la nièce « fille du frère ». Gen., xxiv, 48 ; Esth., ii, 7. D’autres fois, le mot’âh, « frère, » est employé avec le sens de neveu. Abraham donne ce nom, Gen., xiii, 8, à Lot qui n’est que son neveu. Gen., xii, 5 ; cf. xiv, 16. Laban le donne à Jacob, Gen., xxix, 15, qui est le fils de sa sœur. Gen., xxix, 10. Amasa, fils d’Abigaïl, sœur de David, est ap ?elé par ce dernier « son os et sa chair ». II Reg., Xix, 2. C’est donc habituellement par des périphrases qu’on désignait le neveu ou la nièce. Quant aux mots èxvovoç, nepos, neptis, employés assez souvent par les versions, Gen., xxxi, 48 ; Exod., x, 2 ; Lev., xviii, 10 ; 1 Tim., v, 4, etc., ils s’appliquent, non à des neveux ou des nièces, mais aux petits-enfants en ligne directe.

H. Lesêtre.
    1. NEWCOME William##

NEWCOME William, prélat anglican, né dans le Bedfordshire, mort le Il janvier 1800. Ses études terminées à Oxford, il entra dans les ordres et devint, en 1766, évêque de Dromore. Après avoir gouverné successivement plusieurs diocèses, il fut appelé en 1795 au siège d’Armagh en Irlande. Il composa plusieurs ouvrages parmi lesquels nous mentionnerons : An attempt towards and improved version, a metricat arrangement and a explanation of the twelve minor prophets, in-4°, Londres, 1785 ; An attempt towards and improved version, a metrical arrangement and a explanation of the propheta Ezechiel, in-8°, Dublin, 1788. — Voir W. Orme, Biblioth. biblica, p. 326.

B. Heurtebize.
    1. NEWTON Isaac##

NEWTON Isaac, mathématicien anglais, protestant, né à Woolshope dans le Lincolnshire le 25 décembre 1642, mort à Kensington le 20 mars 1727. Il étudia au collège de Grantham, puis de la Trinité à Cambridge et prit ses grades à l’Université de cette ville où, en 1669, il obtint une chaire de mathématiques qu’il occupa pendant vingt-six ans. En 1689, il fut envoyé au Parlement où il ne resta qu’un an, et en 1699 il était nommé directeur de la monnaie. La même année il devenait membre associé de l’Académie des sciences de Paris. De 1703 à sa mort il fut président de la Société royale de Londres. Nous n’avons pas à nous occuper ici des découvertes scientifiques de Newton, mais seulement à mentionner un commentaire sur Daniel et l’Apocalypse où se retrouve le protestant très attaché à toutes ses erreurs et s’efforçant de les justifier. Ce travail ne parut qu’après la mort de son auteur : Observations upon the prophecies of Daniel and the Apocalypse of St. John, in-4°, Londres, 1733. Guill. Sudeman en publia une traduction latine, in-4°, Amsterdam, 1737. Les œuvres d’Isaac Newton ont été publiées en 5 in-4°, Londres. 1779-1785. — Voir Brewster, Memoirs of the life, writings and discoveries of Sir lsaac Newton, 2 in-12, Edimbourg, 1860 ; W.

Orme, Biblioth. biblica, p. 329.

B. Heurtebize.

NEZ, NARINES (hébreu : ’af, ouau duel : ’appayîm ; une fois, dans Job, xli, 11 : nehirâyîm ; Septante : fiuxTrip, £îç ; Vulgate : nasus, nares), organe de l’odorat, formant une saillie cartilagineuse au milieu du visage, et renfermant deux conduits verticaux, appelés narines, qui servent également à la respiration. La Sainte Écriture emploie le mot’af dans plusieurs acceptions.

1° La forme du nez. — Il est dit de l’Épouse que son nez est « comme la tour du Liban qui regarde du côté de Damas », Cant., vii, 4, c’est-à-dire qu’il est droit, bien tourné et solidement planté. D’après les versions, il faudrait exclure du sacerdoce lévitique celui qui a le nez mutilé, xoXo6ôpptv, ou de travers, torto naso. Le texte hébreu parle seulement de l’homme qui est harûm, « mutilé » en général, sans désigner spécialement aucun organe, Lev., xxi, 18. Ézéchiel, xxili, 25, annonce aux’Israélites coupables que les Assyriens leur couperont le nez et les oreilles. Cette mutilation était usuelle chez

les Égyptiens. Les Grecs prétendaient même que la villede Rhinocoroura ou Rhinocoloura devait son nom au. grand nombre de forçats au nez coupé qu’elle renfermait. Cf. Diodore de Sicile, i, 60, 78 ; Strabon, XVI, ii, 31 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. i, p. 337 ; t. ii, p. 124.

2° L’organe de la respiration. — C’est dans les. narines de l’homme que Dieu met le souffle de vie. Gen., ii, 7. Le mot’affayîm ayant aussi le sens de « visage », c’est ce dernier que les versions ont choisi : TcpôutoTcov, faciès. Le premier sens convient mieux néanmoins. Le souffle de vie, qui constitue l’homme à l’état d’être vivant, a en effet pour signe sensible la respiration, qui passe par l’organe des narines. Cf. Frz. Delitzsch, System der biblischen Psychologie, Leipzig, 1861, p. 82, 83. Tout ce qui avait souffle de vie dans les narines et se trouvait hors de l’arche, mourut au déluge. Gen., vii, 22. Jérémie appelle le roi de Juda le « souffle de nos narines », c’est-à-dire celui qui nous faisait respirer et vivre. Lam., iv, 20. Les impies disent que « le souffle de nos narines est comme une fumée », Sap., ii, 2, c’est-à-dire que la vie se dissipera complètement un jour et qu’il faut en profiter dans le présent.

3° L’organe de l’odorat. — Amos, iv, 10, rappelle aux hommes de Samarie que Dieu a fait monter à leurs narines l’infection de leur camp. Les idoles ont des narines, mais elles ne sentent point. Ps. cxv (cxm), 6 ; Sap., * xv, 19. Les femmes de Jérusalem, pour flatter leur odorat, avaient parmi leurs objets de toilette des ba(ê han-néfés, « filles de respiration, s olfactoriola, c’est-à-dire des boîtes de senteur. Is., iii, 20. Voir Odeur. — Ézéchiel, viii, 17, parlant des hommes de Jérusalem qui se livrent à l’idolâtrie, dit qu’  « ils approchent le rameau de leur nez > ; . Il s’agit ici d’un rite idolâtrique dont on n’a pas l’explication. Il est souvent question, dans les textes babyloniens, du cèdre cher aux grands dieux que le devin doit avoir en main pendant les incantations. Cf. Martin, Textes religieux assyriens et babyloniens, Paris, 1903, p. 233, 235, etc. Saint Jérôme, In Ezech., III, 9, t. xxv, col. 84, pense que le rameau en question est analogue à la branche de palmier, gai’a, que les Grecs portaient devant les idoles. Le texte hébreu l’appelle zemôrâh, « rameau de vigne. » On ignore pour quelle raison on l’approchait du nez. Peut-être n’y a-t-il là que l’expression ironique d’un geste analogue à celui des Perses qui, en priant le soleil, tenaient en main une branche d’arbre, le bareçman. Cf. Buhl, Gesenius’Randwbrterbuch, Leipzig, 1899, p. 219.

4° Le siège de la colère. — Dans la colère, les narines se dilatent et la respiration se précipite. Le sang d’ailleurs afflue aisément au nez. Prov., xxx, 33. Aussi, en hébreu, les mots’af, ’affayîm, servent-ils de nom à la colère. Exod., xv, 8 ; Deut., xxxii, ; Job, iv, 9 ; II Reg., xxii, 9 ; Dan., xi, 20 ; etc. Voir Colère, t. ii, col. 833. Au Psaume x, 4, ’af désigne l’orgueil, l’arrogance du pécheur.

5° Narines des animaux. — L’auteur du livre de Job parle des narines de l’hippopotame, qu’on ne peut se hasarder à perforer, Job, xl, 19, et de celles du crocodile, qu’on ne saurait traverser avec un jonc, Job, XL, 21, et qui lancent une vapeur brillante aux rayons du soleil. Job, xli, 11. Un anneau d’or ne sied pas aux narines d’un pourceau, Prov., xi, 22. On passait des anneaux aux narines des animaux pour les conduire plus aisément. Voir Anneau, t. i, col. 636. Dieu fait dire à Sennachérib qu’il lui passera un anneau aux narines pour le reconduire dans son pays. IV Reg., xix, 28 ; Is., xxxvii, 29. Voir 1. 1, fig. 158, col. 637, un prisonnier auquel on passe un anneau à travers les lèvres. — Dans la Vulgate, il est dit du cheval : « La gloire de ses narines est la terreur, ».ce qui peut signifier que son fier hennissement est effrayant. Il y a dans le texte hébreu : « La fierté de son frémissement est terreur, »