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NAZARETH


tendent qu’elle avait été bâtie avec les pierres d’une antique église qui se trouvait au même endroit. Est-ce l’église décrite par Arculfe ? C’est possible, bien qu’il soit difficile de l’affirmer. Il y manque, en tout cas, la fontaine limpide près de laquelle tous les habitants se donnent rendez-vous pour renouveler leur provision d’eau. 6. Schumacher, à qui nous avons emprunté la description précédente, pense qu’il faut distinguer au moins deux périodes en ce qui concerne ce souterrain : la première et la plus ancienne est représentée par les deux kokim qui, en raison des monnaies trouvées, peuvent avoir une origine juive assez reculée et indiqueraient un ensemble de grottes sépulcrales comme on en rencontre en Palestine ; la seconde est celle où l’on aura

Tibériade. Elle porte’chez les chrétiens Je nom de’Aïn Sitti Miriam, « Fontaine de Madame Marie. » De forme voûtée, la construction qui la recouvre a été presque entièrement refaite en 1862 (fig. 418). À côté est un sarcophage antique, aujourd’hui très mutilé ; la guirlande sculptée qui serpente autour forme trois festons sur les longs côtés. Près de là aussi est un ancien réservoir en très mauvais état. Cette fontaine n’est que le débouché d’un canal qui vient d’une source située plus haut, au nord-ouest ; sur le flanc de la colline. De ce côté, les Grecs schismatiques ont une église dédiée à saint Gabriel ; dans la partie septentrionale est une ancienne chapelle souterraine, où l’on descend par plusieurs degrés ; on y voit une citerne où sont recueillies

Echeiïe

423. — Plan des touilles faites dans la cour des Dames de Nazareth. D’après Palest. Expl. Fund. Quart. Stat., 1889, p. 68.

transformé ces grottes en un groupe de citernes, avec une grande chambre centrale, où les femmes descendaient pour remplir leurs cruches dans les moments de pénurie. Cf. G. Schumacher, Récent discoveries in Galilée, dans le Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1889, p. 68-74. Ces fouilles sont également décrites dans la Revue de la Terre-Sainte, Paris, 15 septembre 1888, p. 279-284, avec plan, p. 281. Des fouilles plus récentes ont fait découvrir, du côté méridional, deux autres tombeaux juifs, précédés d’une grotte sépulcrale, deux gros murs formant un peu l’arceau, des bases de piliers, le commencement d’une abside centrale et une abside latérale plus petite, ce qui prouve qu’une église s’élevait là autrefois. En plaçant en ce lieu le sanctuaire décrit par Arculfe, on aurait ainsi, à côté de la maison de la Sainte Vierge, où s’accomplit le mystère de l’Incarnation, la maison de saint Joseph, où Notre-Seigneur fut élevé et passa la plus grande partie de sa vie. D’autres cependant cherchent plutôt l’église de la Nutrition du côté de la Fontaine actuelle de Nazareth. Cf. La Palestine, par des professeurs de Notre-Dame de France, Paris, 1904, p. 436.

3° Fontaine de la Vierge. — La fontaine qui alimente Nazareth coule au nord-est de la ville, sur la route de


les eaux de la source de Saint-Gabriel. Al’époque de Quaresmius, cette chapelle était seule debout, et l’église qui la contenait, ainsi que le monastère de religieuses qui y était contigu, avaient été démolis. C’est là ou plus bas que, suivant les auteurs qui viennent d’être mentionnés, devait se trouver l’église de la Nutrition, bâtie, au témoignage d’Arculfe, sur la fontaine de la ville. Mais il est alors difficile de dire qu’elle était « au milieu de la ville ». Au xie ou xiie siècle, Pierre Diacre, De Lotis Sanctis, Migne, t. clxxhi, col. 1127, parle de cette fontaine, qu’il place « en dehors du bourg » et qu’il distingue de celle qui existait dans la grande grotte du sanctuaire de la Nutrition. Sœwulf, Peregrinatio, publiée par^I’Avezac dans les Mémoires de la Société de géographie de Paris, p. 38, dit : « Auprès de la ville jaillit une fontaine très limpide, garnie encore comme elle l’était de colonnes et de plaques de marbre. L’Enfant Jésus, comme les autres enfants, y vint souvent puiser de l’eau pour le service de sa mère. » De même Jean de Wirzbourg, Descriptio Terrée Sanctee, Patr. lat., t. clv, col. 1057. Burchard du Mont-Sion, Descriptio TerrsR Sanctse, fol. 23 : « Et il y a encore à l’extré-, mité de la ville, dans une église dédiée à saint Gabriel, une fontaine très vénérée par les habitants, et où l’on

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