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NACHOR — NAGE


de Jacob et d’Ésaû. Gen. xxrv 10-61. Jacob à son tour prit, à Haran, ses deux femmes Lia et Rachel dans la descendance de Bathuel et de Laban, frère de Rébecca. Gen., xxis, 1-30. — Après le récit de ces événements, Nachor n’est plus nommé que deux fois dans l’Éeriture. Lorsque, après la fuite de Jacob de Mésopotamie, Laban, qui s’était mis à sa poursuite, l’atteint dans le pays de Galaad et fait enfin alliance avec lui, il place solennellement cette alliance sous la garde « du Dieu d’Abraham et du Dieu de Nachor ». Gen., xxxi, 5&. — Josué, dans son dernier discours à Israël, lui rappelle que ses ancêtres et « Tharé, père d’Abraham et de Nachor », avaient servi les faux dieux au delà, c’est-à-dire à Ur, à l’est de l’Euphrate. Jos., xxiv, 2. Divers commentateurs modernes veulent trouver une preuve de cet idolâtrie des descendants de Tharé dans les paroles de Laban, Gen., xxxi, 53. Ils les traduisent : « Que le Dieu d’Abraham, le Dieu de Nachor et le Dieu de leurs pères soient juges entre vous, » et concluent de là que Laban et Jacob adoraient un Dieu différent. Le texte hébreu porte, en effet, le pluriel, ispetû, « qu’ils soient juges, » comme s’il s’agissait de plusieurs dieux, mais le texte samaritain, les Septante et la Vulgate, ont tous le verbe au singulier, judicet, « soit juge, » et ne voient qu’un seul et même Dieu dans celui qui était l’objet du culte d’Abraham et de Nachor. Le pluriel du verbe s’explique dans le texte massorétique par la forme plurielle du nom de Dieu, ’Elôhim, qui s’emploie si fréquemment pour désigner le vrai Dieu, au singulier.

    1. NACLANT Jacques##

NACLANT Jacques, NACCHIANTE, théologien italien, de l’ordre des Frères-Prêcheurs, né à Florence, mort le 24 avril 1569. Il enseigna la théologie et la philosophie dans les couvents de son ordre. Paul III, en 1544, le nomma évêque de Chioggia dans l’état de Venise et en cette qualité il assista au concile de Trente. Parmi ses nombreux écrits, nous avons à mentionner : Enarrationes pise, doctm et catkolicse in Epistolam D. Pauli apostoli ad Ephesios, in quibus juxta Sacrant Scripturam et orthodoxam fidem sunt explicatse omnes fere diffieultates pietatis christianæ, in-8°, Venise, 1554 ; Enarrationes pise, doctse et calholicse in Epistolam. D. Pauli apostoli ad Romanos, in-8°, Venise, 1554 ; Sacrée Scripturie medulla, vel arcanorum Chris ti, quibus singulse mundi sunt locupletatæ xtates pia, docta ac clara deteclio, necnon perexacta discussio, in-4 « , Venise, 1561. Les œuvres de J. Naclant ont été réunies en 2 vol. in-f », Venise, 1657. — Voir Échard, Scriptores Ord. Prasdicatorum, t. ii, p. 202.

B. Heubtebize.

    1. NADAB##

NADAB (hébreu : Nâdàb, « libéral ; » Septante : Na-Siê), nom de quatre Israélites.

1. NADAB, fils aine d’Aaron et d’Elisabeth, Exod., VI, 23 ; I Par., vi, 3 ; xxiv, 1, 2. — Avec son père Aaron, son frère Abiu et soixante-dix anciens, Nadab fut appelé à monter sur le Sinaï, à la suite de Moïse, et, sans approcher de Jéhovah, à voir Dieu de loin. Exod., xxiv, 1, 2, 9-11. Il lut choisi pour être prêtre de Jéhovah avec son père et ses frères, Exod., xxxiii, 1, et reçut la consécration sacerdotale. Lev., viii, 2-36. Une coupable négligence fut bientôt la cause de sa mort tragique et de celle de son frère AJjiu. Tous deux avaient à offrir les parfums dans leur encensoir. Or, un feu perpétuel devait brûler « ur l’autel sans jamais s’éteindre, Lev., VI, 12, 13, et Jéhovah venait lui-même de joindre un feu miraculeux À celui qui consumait les holocaustes. Lev., ix, 24. C’est â ce feu sacré que Nadab et Abiu devaient alimenter leurs encensoirs. Au lieu de le faire, ils prirent du feu étranger, contrairement aux ordres donnés. Le châtiment les frappa aussitôt ; un feu sortide Jéhovah, c’est-à-dire de l’Arche, les dévora. Lev., x, 1-5 ; Num., iii, 2-4, xxvl, 60-61. Il importait que, dès le début, les fonctions sacerdotales fussent exécutées ponctuellement et d’une

manière rigoureusement conforme à la volonté de Dieu. Ainsi l’exigeait la nécessité de iaire pénétrer profondément dans l’esprit du peuple l’idée de la majesté divine. Les prêtres avaient aussi à retenir que rien de profane ne peut servir au culte du Seigneur. Voir Abiu, t. i, col. 61. Il est possible que les deux (/ères aient craint d’approcher du feu miraculeux envoyé sur l’autel par Jéhovah. Il est beaucoup moins probable qu’ils aient agi par ignorance. À la suite des rabbins, plusieurs pensent qu’à ce moment Nadab et Abiu, après les réjouissances qui avaient dû célébrer leur entrée en fonction, n’étaient pas très maîtres d’eux-mêmes. On le conclut de cette recommandation qui suit immédiatement lo récit de leur punition : « Jéhovah parla à Aaron et dit : Tu ne boiras ni viii, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, lorque vous entrerez dans la tente de réunion, afin que vous ne mourriez pas. » Lev., x, 8, 9. Le coup fut dur pour Aaron et sa famille. Lui-même et ses deux autres fils n’eurent pas le droit de prendre part au deuil général. Ils se devaient tout entiers et exclusivement au Seigneur. Lev., x, 6, 7. Aaron eut probablement à expier ainsi la part qu’il avait prise à la fabrication du veau

d’or. Exod., xxxii, 4.

H. Lesêtre.

2. NADAB, roi d’Israël, fils et successeur de Jéroboam I er. III Reg., xiv, 20. Il commença à régner la seconde année d’Asa, roi de Juda, et il occupa le trône deux ans à peine (954-953 ou 915-914). III Reg., xv, 25.

II marcha dans la voie impie et schismatique de son père ; il entretint Israël dans le péché, en le tenant éloigné du culte de Jéhovah, tel que Moïse l’avait réglé et tel qu’il se pratiquait à Jérusalem. Il entreprit le siégé de Gebbéthon, « ville des Philistins, » appartenant en réalité â la tribu de Dan, mais que les deux peuples se disputaient à raison de sa situation. Voir Gebbéthon, t. ii, col. 142. Pendant que Nadab, accompagné de tous les guerriers d’Israël, cherchait à reprendre la ville aux Philistins, l’un des officiers de son armée, Baasa, le mit à mort et devint roi à sa place. III Reg., xv, 26-28. Ainsi s’accomplit une prophétie faite par Ahias à Jéroboam.

III Reg., xiv, 10. H. Lesêtbe.

3. NADAB, fils aîné de Séméi, de la tribu de Juda. Il eut pour fils Saled et Apphaim. I Par., ii, 28, 30,

4. NADAB, de la tribu de Benjamin, cinquième fils d’Abigabaon ou Jéhiel. I Par., viii, 30 ; ix, 36. Voir Abigabaon, t. i, col. 47 ; Jéhiel 2, t. iii, col. 1219.

    1. NADABIA##

NADABIA (hébreu : Nedabyâh ; Septante : NaëaSîa ; ), le huitième fils de Jéchomias, roi de Juda. I Par., iii, 18. Certains critiques soutiennent cependant que, dans ce passage, l’auteur des Paralipomènes n’indique pas la filiation naturelle, mais l’ordre de succession, et que Nadabia et ses frères étaient réellement fils de Néri. Voir Néri.

NAGE, NATATION (hébreu : safyû), procédé pour se soutenir et avancer sur l’eau par le seul mouvement du corps. — Les Hébreux, en dehors sans doute des habitants des rives de la Méditerranée et du lac de Tibériade, ne se sont guère exercés à la natation, leur seul fleuve profond, le Jourdain, étant généralement trop rapide pour qu’on puisse s’y aventurer en dehors des gués. Il est raconté cependant qu’après un avantage remporté sur le général syrien Bacchides, Jonathas, qui ne se sentait pas en force, se jeta dans le Jourdain, avec ses compagnons, et ils le traversèrent à la nage. I Mach., ix, 48. Il est encore question de natation dans deux prophètes. Isaïe, xxv, 11, représente Moab plongé dans une mare, et « étendant ses mains comme le nageur ( Aassofiéh, natans) les étend pour nager (sàhàh, natare) ». Il n’est pas question des pieds parce qu’on ne les aperçoit