Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/754

Cette page n’a pas encore été corrigée

1455 NABUTHËENS — NACHOR

te pays de Moab, dans son Recueil d’archéologie orientale, t. ii, Paris, 1896, p. 185-219 ; H. Vincent, Les Nabatéens, dans la Revue biblique, 1898, p. 567-588 ; Schû rer, Geschichte des Jûdischen Volkes, Leipzig, 1901, t. î, bibliographie du sujet, p. 726-728 ; R. E. Brûnnow et A. von Domaszewski, Die Provincia Arabia, in-4°, Strasbourg, 1904. A. Legendre,

1456

    1. NABUZARDAN##

NABUZARDAN (hébreu : Nebùzar’âdân ; Septante : Na60uÇapS « v), Commandant des gardes du corps de Nabuchodonosor. Son nom a été retrouvé dans les documents cunéiformes, ayant été assez commun en Chaldée. La liste des noms propres publiée dans les Cuneifortn Inscriptions of Western Asia, t. ii, pi. 64, col. ii,

1. 13, le contient sous la forme : | » - ! frf— » ~^ —

Nabu-zir-iddina, « Nabo a donné une postérité. » On le retrouve aussi dans un certain nombre de contrats.

— Nabuzardan est nommé plusieurs fois par Jérémie, xxxix, 9-13 ; xl, 1 ; xli, 10 ; xmi, 6 ; lii, 12, 15, 16, 26, 30, dans le récit de la dernière campagne de l’armée de Nabuchodonosor contre Jérusalem. Il ne semble pas avoir été personnellement présent au siège de la capitale, mais son, rôle n’en fut pas moins important. Il arriva au moment où la ville succomba. IV Reg., xxv, 13 (587 avant J.-C. ) et dès lors il prit la direction des affaires. Il incendia le temple, le palais royal et les principales maisons de Jérusalem ; il emmena aussi captifs les principaux de la ville en n’y laissant que les pauvres. IV Reg., xxv, 8-12 ; 18-20 ; Jer., xxxix, 8-10. Ce fut lui-même qui choisit les vases sacrés et les objets précieux du Temple qu’il lit transporter à Babylone. IV Reg., xxv, 15. Nabuchodonosor ayant nommé Godolias gouverneur de la Judée, IV Reg., xxv, 22 ; Jer., XL, 5, il recommanda à Nabuzardan de prendre soin de Jérémie et celui-ci se retira auprès de Godolias. Jer., xxxix, 14 ; XL, 6, Le chef babylonien qui l’avait délivré de prison, l’avait traité avec une extrême bienveillance, et lui avait donné pleine liberté. Jer., XL, 1-6. Nabuzardan quitta alors la Judée, emmenant avec lui les principaux captifs de Jérusalem à Nabuchodonosor qui se trouvait en ce moment à Reblatha (Riblah). Il Reg., xxv, 18-20. Avant son départ, Nabuzardan, dont le caractère était plein de modération, avait recommandé à Godolias les filles du roi et les restes du peuplei Jer., xii, 10. Cinq ans plus tard, nous retrouvons Nabuzardan en Judée, lors sans doute de la campagne de Nabuchodonosor contre l’Egypte. Josèphe, Ant. jud., X, îx, 7. Jérémie, Lll, 30, nous apprend que Nabuzardan emmena alors sept cent quarante-cinq Juifs en captivité, mais sans nous expliquer à quelle occasion et pour quel motif. F. Vigouroux.

    1. NACHMANIDE ou BEN NAHMAN##

NACHMANIDE ou BEN NAHMAN (Moïse), né à Girone en Catalogne en 1194, mort à Saint-Jean-d’Acre vers 1268. Les Juifs lui donnent souvent le nom de Ramban, abréviation de Rabbi Moïse ben Nahman. Intelligence vive, imagination riche, esprit avide de savoir, il fut également poète, philosophe, médecin, exégète, talmudiste et cabaliste. Son influence fut considérable, surtout à ce dernier point de vue : il fit école et eut un grand nombre de disciples. Mais s’il donna une si large part à l’interprétation cabaliste et mystique, il pénétra cependant le sens littéral du texte sacré avec une rare sagacité et il a fait laire des progrès importants à l’exégèse grammaticale et rationnelle, À Barcelone, en 1263, devant le roi d’Aragon, Jacques I er, il soutint une controverse sur la venue du Messie et quelques autres points de doctrine avec les dominicains Paul Christiani et Raymond Martin, l’auteur du Pugio fidei, controverse publiée dans Tela ignea Satanss de Wagenseil, in-4°, Altorf, 1681. En 1267, Nachmanide fit le voyage de Jérusalem, où il fonda une école qui subsistait encore au xvie siècle : il y demeura peu de temps, et se retira à

Saint-Jean-d’Acre où il ne tarda pas à mourir. Parmi ses nombreux ouvrages les suivants seulement se rapportent à l’exégèse sacrée : Un commentaire sur le Pentateuque, Bïûr’al haftorâh, « Exposition de la Loi, » selon le sens philosophique et traditionnel, mystique et cabalistique, in-f », Lisbonne, 1489 ; Naples, 1490 ; Salonique, 1521 ; Constantinople, 1522, etc. Un commentaire sur le livre de Job, imprimé la première fois dans la Bible rabbinique de Bomberg, in-f », Venise, 1517, avec des tirages à part en in-4°, et dans la grande Bible rabbinique d’Amsterdam, in-f°, Amsterdam, 1724-1727. Pour le commentaire cabalistique sur le Canlique des Cantiques, in-4°, Altona, 1764 ; Berlin, 1784, etc., il faut dire que selon plusieurs critiques, il serait d’un de ses maîtres, Azriel ben Menahem. Voir L. Wogue, Histoire de la Bible et de l’exégèse biblique, in-8°, Paris, 1881, p. 276-277 ; J. Chr. Wolf, Bibliotheca Hebrsea, in-8°, Hambourg, 1715, t. i, p. 876-881 ; J. Fûrst, Bibliotheca Judaica, in-8°, Leipzig, 1863, t. iii, p. 2-8.

E. Levesque.

    1. NACHON##

NACHON (AIRE DE). Voir Aire de Nachon, t. i, col. 328.

    1. NACHOR##

NACHOR (hébreu : Nâhor ; Septante : Na^p), nom du grand-père et d’un frère d’Abraham.

1. NACHOR, fils de Sarug, père de Tharé et grand-père d’Abraham. Gen., xt, 22 ; I Par., i, 26. Il engendra son fils Tharé à 29 ans, et il mourut à l’âge de 148 ans après avoir engendré des fils et des filles. Gen., xi, 22 25. Il est nommé par saint Luc, iii, 34, dans la généalogie de Notre-Seigneur.

2. NACHOR, fils de Tharé et frère d’Abraham. Gen., xi, 26 ; Jos., xxiv, 2. D’après l’énumération de la Genèse, Nachor était le frère cadet d’Abraham. Certains commentateurs croient cependant qu’il était son aîné, sans pouvoir l’établir par des raisons suffisantes. Il épousa sa nièce Melcha, fille d’Aran et sœur de Lot. Gen., xt, 29, 31. Ce mariage est mentionné avant l’émigration de Tharé et de sa famille en Mésopotamie. Le nom de Nachor ne figure pas dans l’énumération des émigrants, Gen., xi, 31, qui allèrent s’établir à Haran, mais la suite de l’histoire, montre que le frère d’Abraham faisait partie de la caravane, car Haran est appelée, Gen., xxiv, 10, « la ville de Nachor, » c’est-à-dire la ville où habitait Nachor et où se fixa sa famille. Gen., xxvii, 43. Ce patriarche eut douze fils, huit d’entre eux lui furent donnés par sa femme de premier rang, Melcha, et quatre par une femme de second rang, Roma. Les huit fils de Melcha sont Rus, Buz, Camuel, Cased, Asan, Pheldas, Jedlaph et Bathuel ; les quatre fils de Roma sont Tabée, Gaham, Tahas et Maacha. Gen., xxii, 20-24. Ces douze fils de Nachor devinrent les pères ou les éponymes d’autant de tribus araméennes qui se répandirent surtout à l’ouest de l’Euphrate et dont quelques-unes descendirent jusqu’au sud dans le voisinage des montagnes de Galaad, mais dont plusieurs ne sont pas identifiées. On peut remarquer que Nachor eut le même nombre de fils que Jacob et qu’lsmaël. Quelques commentateurs ont noté que huit de ses enfants lui étaient nés, comme ponr Jacob, d’une femme de premier rang et. quatre d’une femme de second rang, mais il y a cette différence entre les deux patriarches, que Jacob eut quatre femmes et non pas seulement deux. — Lorsque Abraham eut quitté son frère Nachor pour aller dans la Terre Promise, tout rapport ne cessa pas entre eux. Abraham reçut en Palestine des nouvelles de la famille de Nachor, Gen., xxii, 20, et il ne voulut pour femme de son fils Isaac qu’une fille de sa parenté. Gen., xxiv, 4. Il envoya son serviteur Éllézer en Mésopotamie 1 pour l’y chercher et il ramena, en effet, Rébècca, fille de Bathuel et petite-fille de Nachor, laquelle devint la mère