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NAAMAN — NAARATHA


dants. Mais le sens du verset, qui est probablement altéré, est impossible à déterminer avec certitude.

8. NAAMAN (hébreu : na’âmdn ; Septante : Nai(iàv), général syrien guéri de la lèpre par Elisée. — Naaman était le chef de l’armée du roi de Syrie, Bénadad II, contemporain des rois d’Israël Achab, Ochozias et Joram. Voir Bénadad II, 1. 1, col. 1573. Il fut atteint d’une lèpre qui commença par une plaie, IV Reg., v, 11. Il était très en faveur auprès de son maître, parce que « e’était par lui que Jéhovah avait délivré les Syriens », IV Reg., v, 1, soit dans leurs luttes contre les Israélites, III Reg., xxir, 30-36, soit dans leur résistance efficace aux invasions de Salmanasar II, roi d’Assyrie. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. iii, 1899, p. 78-79. Dans une de leurs razzias, les Syriens avaient pris une jeune Israélite, qui devint esclave de la femme de Naaman. L’esclave parla à sa maîtresse du prophète de Samarie, Elisée, comme fort capable de guérir le général. Le roi s’intéressa lui-même à l’affaire, et donna à Naaman une lettre de recommandation pour le roi d’Israël. Le général partit avec de riches présents, arriva devant le roi d’Israël et lui demanda de le faire guérir. Étonné de cette requête insolite, le roi n’y vit qu’un prétexte à recommencer la guerre. Heureusement, Elisée intervint pour le rassurer, et Naaman, sur son char et avec une escorte de cavalerie, s’arrêta devant la porte du prophète. Celui-ci, pour montrer au général que les grandeurs de ce monde n’avaient pas le don de fasciner un prophète de Jéhovah, se contenta de lui faire dire par un messager que sa guérison résulterait de sept ablutions dans le Jourdain. Naaman fut mortifié de ce procédé. Il s’en retournait furieux, en prétendant que les eaux de son pays valaient bien celles du Jourdain, quand les gens de sa suite lui firent entendre raison. Il se lava sept fois et fut guéri. Reconnaissant, il retourna près du prophète et le pressa d’accepter des présents. Elisée refusa tout. Naaman, comprenant que sa guérison devait être attribuée non aux eaux du fleuve, mais à la puissance de Jéhovah, protesta qu’il n’offrirait plus de sacrifices à d’autres dieux que lui, et sollicita l’autorisation d’emporter deux charges de mulets de terre d’Israël, sans doute pour en faire l’autel sur lequel il se proposait de sacrifier à Jéhovah. Mais, se rappelant que son devoir d’état l’obligeait à accompagner son maître dans le temple du dieu syrien Remmon, il demanda à Elisée la permission de le faire. Elisée se contenta de lui répondre : « Va en paix ! » Naaman s’en retourna dans son pays, édifié du désintéressement d’Elisée, malgré l’indiscrète intervention de Giézi, dont par la suite il apprit sans doute la mésaventure. Voir Giézi, t. iii, col. 237. IV Reg., v, 1-27. — À la synagogue de Nazareth, Notre-Seigneur rappela la guérison de Naaman, Luc, iv, 27, pour montrer que Dieu est libre de ses dons et qu’il peut les accorder aux étrangers aussi bien qu’aux Israélites. Bien qu’étranger et même ennemi d’Israël, Naaman fut guéri, comme le fut plus tard le Samaritain lépreux, aussi reconnaissant que le général syrien. Luc., xvii, 16. Pour obtenir sa guérison, il dut se laver dans les eaux du Jourdain, comme l’aveugle-né eut à le faire à la piscine de Siloé. Joa., ix, 7. Une fois guéri, il rendit hommage à la divinité de Jéhovah, comme l’aveugle-né à la divinité du Sauveur. Joa., ix, 38. H. Lesètbe.

    1. NAAMATHITE##

NAAMATHITE (hébreu : han-Na’amâti ; Septante : ô Mtvaîwv BaoïXeO ; , Job, II, 11 ; 6 Mivaïo ; , Job, XI, 1 ; xx, 1 ; xlii, 9), nom ethnique de Sophar, un des amis de Job. Job, ii, 11 ; xi, 1 ; xx, 1 ; xlii, 9. La leçon des Septante, Mtvaîoç, fait supposer que, au lieu de tidw, Na’àmâ(i, ils ont lu » n17D, Me’unâfî, de D » 31yD, Me’ûnîtn, peuple dont il est question dans quelques passages

de l’Écriture. Cf. I Esd., ii, 50 ; II Esd., vrr, 52. Ils ont, en effet, rendu le même mot Me’ûnim par MiMaîot,

I Par., iv, 41 ; II Par., xx, 1 ; xxvi, 8 (dans ces deux derniers passages, le texte massorétique porte : ’Ammônîm, les Ammonites). Mais s’ils ont entendu par là les Minéens, qui habitaient au sud-ouest de l’Yémen, leur traduction est fausse. D’autre part, les variantes de la recension de Lucien montrent que la leçon Mivaïot est douteuse en quelques endroits. Les Me’ûnim sont plus communément regardés comme une tribu iduméenne. Voir Maonites, col. 704. Dans ces conditions, il est difficile de savoir quelle était la patrie de Sophar.

II y a bien dans la tribu de Juda une ville de Na’âmâh. Jos., xv, 41. Voir Naama. Mais la seule identité de nom suffit-elle pour que nous considérions l’ami de Job comme originaire ou habitant de cette ville ? Na’âmâh, qui veut dire « agréable, plaisante [ville] », est un nom trop commun pour qu’il n’ait pas eu de correspondants en Syrie et en Arabie. D’un autre côté, si l’on fait de Sophar un Maonite, il se trouvait être Iduméen comme Eliphaz de Théman, un autre ami de Job.

A. Legendre.
    1. NAARA##

NAARA (hébreu : Na’ârdh, « jeune fille, » Septante : ®oa8â ; Alexandrinus : Noopi), une des deux femmes d’Assur, ou Ashur (t. i, col. 1091), fils d’Hésion, de la tribu de Juda. Naara lui donna quatre fils : Oozam, Hépher, Thémani et Ahasthari. I Par., iv, 5-6.

    1. NAARAI##

NAARAI (hébreu : Na’arai, « jeune ; » Septante : Naapaf ; Alexandrinus : Noopa), fils d’Asbaï, un des vaillants soldats de l’armée de David. I Par., xi, 37. Son nom, comme celui de son père, est modifié dans la liste des gibborîm de David, II Reg., xxiii, 35, où il est appelé par le changement de deux lettres Parai (Pa’âraï), fils d’Arbé, et il n’est guère possible aujourd’hui de discerner quelle est la vraie leçon.

    1. NAARATHA##

NAARATHA (hébreu : Na’ârâtâh, avec hé local ; Septante : Vaticanus : aîxô[i.ai aùtàiv ; Alexandrinus : Naapaôa), ville frontière de la tribu d’Ephraïm. Jos., xvi, 7. Elle s’appelle Noran (hébreu : Na’ârdn ; Septante : Vat. : Naapviv ; Alex. : Naapiv), I Par., vii, 28. Dans le tracé des limites de la tribu, elle occupe le dernier point avant Jéricho et ieJourdain.Josèphe, Ant.. ; ’Md., XVII, xiii, 1, parle d’un village deNeapâ, d’où Archélaûs, fils d’Hérode, amena l’eau, au moyen d’un aqueduc, dans la plaine de Jéricho, pour en arroser les plantations de palmiers. Le Talmud mentionne Na’aran comme ville opprimée par Jéricho. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 163. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 142, 283, placent Naaratha au village de Noopd18, Naoralh, à cinq milles (un peu plus de sept kilomètres) de Jéricho, conséquemment au nord, puisqu’elle appartenait à la tribu d’Ephraïm. C’est donc de ce côté que doivent, d’après tous ces détails, se diriger nos recherches. V. Guérin, La Samarie, t. i, p. 210-213, 226-227, identifie Naaratha avec Khirbet Samiyéh, à deux heures et demie de marche environ au nord-nord-ouest A’Er-Riha. La distance dépasse les cinq milles indiqués par Eusèbe ; mais les chiffres milliaires marqués dans VOnomasticon ne sont pas toujours d’une exactitude mathématique. II signale là, près d’une source abondante, des ruines assez considérables. La source, appelée’Aïn es-Samiyéh, « coule au-dessous d’une chambre voàtée en plein cintre et bâtie avec de larges blocs ; près de là gisent quelques tronçons de colonnes monolithes en pierre et plusieurs chapiteaux imitant le style dorique. Au nord et au-dessus de la source, on remarque les ruines d’un édifice considérable, destiné peut-être jadis à la défendre et construit avec des blocs gigantesques, grossièrement taillés. Les eaux de Y’Aïn es-Samiyéh arrosent et fertilisent la vallée de ce nom, où croissent