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MYRTE — MYSTÈRE


mie invita les Juifs de Jérusalem à aller chercher sur la montagne des rameaux d’olivier, d’oléaster, de hâdas, « myrte, » de palmier et d’autres arbres touffus, alin de construire des tentes selon l’usage antérieur à l’exil. Dans les descriptions symboliques de l’âge messianique, Isaîe n’oublie pas, à côté des cèdres, des cyprès, des oliviers, de mentionner le myrte au feuillage toujours vert.

Je mettrai dans le désert le cèdre L’acacia, le myrte et l’olivier. Is„ xli, 19.

Au lieu de l’épine s’élèvera le cyprès

Et à la place de la ronce croîtra le myrte. Is., lv, 13.

Dans la vision de Zacharie, i, 8, 10, 11, le prophète voit un ange sous forme humaine, monté sur un cheval roux, qui se tenait entre des myrtes dans un lieu ombragé. Le texte de Néhémie, viii, 15, suppose que le myrte poussait sur les montagnes des environs de Jérusalem. Si par hdliâr, la montagne, il désigne spécialement le mont des Oliviers et non pas le pays montagneux au sudest de Jérusalem, il faut avouer qu’actuellement on ne rencontre plus le myrte sur cette montagne. Mais, dit H. B. Tristram, The natural History of tlie Bible, 8e édit., in-8°, Londres, 1889, p. 366, on le trouve dans beaucoup de vallons autour de Jérusalem, et il est très abondant près de Bethléhem, d’Hébron, et de l’ancienne Debir. Il croît en grande quantité dans la Samarie, et la Galilée. Encore aujourd’hui les Juifs de Jérusalem l’emploient pour la fête des Tabernacles. Cꝟ. 0. Celsius, Hierobotanicon, m-S°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 17-22. — Le nom hébreu d’Esther, ii, 7, était hàdassah, Vulgate, Édissa : il est formé de hâdas et signifie « Myrte ». On a comparé l’assyrien haddsâtu, fiancée, où l’on reconnaît (ladâëu, « myrte, » avec le nom hébreu hàdassah. P. Jensen, Elamilische Eigennamen, dans Wiener Zeitschrift fur die Kunde des Morgenlandes, Vienne, 1892, t. vi, p. 209-212. E. Levesque.

    1. MYSIE##

MYSIE (grec : Muciia), contrée située au nord-ouest de l’Asie Mineure (fig. 387).

I. Description et histoire de la Mysie. — La Mysie (fig. 388) avait pour limites au nord l’Hellespont et la

S87. — Monnaie de Mysie. kaaïaion KAIpAPA LEBA] CTON. Tête de Claude à droite. — ftl SEBAETOr rjEPrAMHNOl. Auguste debout dans un temple distyle.

Propontide, à l’est les montagnes de l’Olympe qui la séparaient de la Bithynie et de la Phrygie, au sud les monts Temnus qui la séparaient de la Lydie et à l’ouest la mer Egée. Ses limites n’ont cependant jamais été bien fixées, surtout du côté de la Phrygie ; cette incertitude était proverbiale chez les anciens. Strabon, XII, IV, 5 ; viii, 2. La Mysie comprenait ciuq parties : 1° La Petite Mysie, ou Mysie Olympène, appelée aussi Mysie Hellespontiaque, qui comprenait les districts du nord, sur les bords de l’Hellespont et de la Propontide, jusqu’au mont Olympe. Xénophon, Agesil., i, 14 ; Ptolémée, V, ii, 2, 3, 14 ; Strabon, XII, iv, 10. Elle était arrosée par le Rhyndacus. — 2° La Grande Mysie, formant la partie sud de la contrée la plus éloignée de la mer. La principale ville de cette région était Pergame, aussi l’appelait-on Mysie Pergamène. Strabon, XII, viii, 1 ; Ptolémée, V, ii, 5, 14. — 3° La Troade au nord, sur la côte occidentale depuis le promontoire de Sigée jusqu’à la baie d’Adramyttium. — 4°L’Éolide entre les rivières Caicus et Hermus. — 5° La Teuthranie, sur la frontière du sud ainsi appelée du

nom de Teuthras, prince mysien. Strabon, XII, viii, 1 ; XIII, i, 69. — Ces divisions et leurs noms changèrent souvent. Sous les Perses, la Mysie faisait partie de la seconde Satrapie et comprenait seulement la partie située au nord-est. Hérodote, iii, 90. La partie ouest de la côte de l’Hellespont portait le nom de Basse Phrygie et le district situé au sud de celle-ci, le nom de Troade.

La plus grande partie de la Mysie est montagneuse. Elle est traversée par les rameaux du Taurus, l’Ida et le Temnus. La plaine est arrosée par un grand nombre de rivières, la plupart petites et non navigables. On y trouve des lacs assez considérables [et des marais. Le pays était moins fertile que le reste de l’Asie Mineure. Les principales villes de Mysie étaient Assos (voir Assos, t. i, col. 1138) ; Adramyttium ou Adruméte (voir Adrumète, t. i, col. 241) ; Alexandria Troade (voir Troade) ; Pergame (Voir Pergame) et Prusa. Homère, lliad., ii, 858 ; x, 430 ; xiii, 5 ; mentionne les Mysiens. Après la

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388. — Carte de Mysie.

période de la guerre troyenne, ils entrèrent en lutte avec les Phrygiens, puis ils furent compris dans l’empire des Lydiens, avec qui, d’après Hérodote, vii, 74, ils étaient apparentés. Strabon, XII, IV, 6 ; viii, 3. Une autre tradition les fait venir de Thrace’. Strabon, XII, vm, 3. Leur langage était un composé de lydien et de phrygien. Strabon, XII, viii, 4. Les Mysiens suivirent le sort de toutes les nations île l’Asie Mineure. Après avoir fait partie de l’empire lydien, ils passèrent sous la domination des Perses, puis sous celle d’Alexandre et des Séleucides. En 188 avant J.-C, ils furent incorporés au royaume de Pergame, Tite Live, xxxviii, 3739 ; puis en 133 à la province d’Asie, Tite Live, Epitome, L

l, Lix ; Plutarque, n&. Gracc/t., 14 ; Justin, xxxvi, 4. Voir Asie, t. 1, col. 1094.

II. Saint Paul en Mysie. — Saint Paul passa une première fois en Mysie lorsqu’il alla d’Asie en Macédoine. Empêchés par l’Esprit-Saint de prêcher en Asie, l’apôtre et ses compagnons traversèrent la Phrygie et le pays des Galates. Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie, mais l’esprit de Jésus ne le leur permit pas. Ils franchirent alors la Mysie et descendirent à Troade où ils s’embarquèrent pour la Macédoine. Act., xvi, 7-8, 11 ; II Cor., ii, 12. Saint Paul revint de Macédoine par le même chemin. Act., xx, 5, 6. Il y toucha aussi dans son voyage à Rome.Act., xxvii, 2 ; cf. II Tim., lv, 13. — Voir H. Kiepert, Manuel de géographie ancienne, trad. franc, in-8°, Paris, 1887, p. 64-^8.

£. Beurljer.

    1. MYSTÈRE##

MYSTÈRE (grec : nuircTJpiov ; Vulgate : mysterium), chose secrète ou impossible à comprendre totalement.

— 1° Dans l’Ancien Testament, les versions se servent du mot prjoT^ptov ppur désigner un secret, en hébreu sôd. Prov., xx, 19 ; Judith, ii, 2 ; Eccli., xxii, 27 ; xxvii,