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MUTILATION — MYRE


du talion, la loi mosaïque ne prescrit qu’une seule mutilation. Si, au cours d’une rixe entre deux hommes, une femme, même pour défendre son mari, saisit les parties indécentes de l’adversaire, les juges doivent lui couper la main sans aucune pitié, Deut., xxv, 11, 12.

— 3° Ces deux cas exceptés, toute espèce de mutilation était sévèrement interdite, surtout celle qui atteint la génération. Voir Castration, t. ii, col. 343 ; Eunuque, t. ii, col. 2045. Celui qui avait subi une mutilation de cette espèce ne pouvait faire partie du peuple d’Israël. Deut., xxiii, 1. — 4° Certaines mutilations rendaient impropre au sacerdoce. La loi excluait le harûm et le sârû’a. Le premier mot signifie le « fendu » et le second 1’  « allongé ». Les Septante rapportent ces qualificatifs l’un au nez, l’autre à l’oreille, et la Vulgate tous les deux au nez.Xev., xxi, 18. Il est probable que ces deux qualificatifs ne doivent pas être ainsi spécialisés et qu’il faut traduire simplement : le « mutilé » et le » monstrueux », celui qui a quelque membre coupé, et celui qui a un membre développé anormalement. Cf. Rosenmûller, In Levit., Leipzig, 1798, p. 123 ; de Hummelauer, In Exod. et Lev., Paris, 1897, p. 505. Le rituel babylonien exclut également du service des dieux celui qui n’est pas accompli dans sa forme et dans ses proportions, qui est louche, édenté, a un doigt coupé, etc. Cf. Martin, Textes religieux assyriens et babyloniens, Paris, 1903, p. 235. — 5° Notre-Seigneur abolit la loi du talion ; il n’est donc plus permis de mutiler celui par qui on l’a été soi-même. Matth., v, 38, 39. La peine du talion ne devait être appliquée que par les juges, mais les rabbins en avaient étendu le droit aux particuliers. Quand le Sauveur ajoute qu’il faut s’arracher l’œil, se couper la main ou le pied qui portent au mal, Matth., v, 29, 30 ; xviii, 8, 9 ; Marc, ix, 46, il ne veut pas parler de mutilations corporelles. Il fait entendre seulement que, pour éviter le péché grave, son disciple doit être prêt à sacrifier même les choses qui lui sont les plus agréables ou les plus utiles. Cf. Knabenbauer, Evang. sec. Matth., Paris, 1892, t. i, p. 224.

II. Les faits. — Il est assez souvent, question de mutilations dans la Sainte Écriture. — 1° La tête coupée ne constitue pas une mutilation strictement dite, puisque la mort s’ensuit instantanément. Voir Tête. — 2° D’autres mutilations laissent l’homme vivant. Telles sont celles de la langue, H Mach., vii, 4, voir Langue, col. 73 ; de l’oreille, Matth., xxvi, 51 ; Marc, xiv, 47 ; Luc, xxii, 50 ; Joa.. xviii, 10 ; du nez, Ezech., xxiii, 25 ; la perforation des yeux, IV Reg., xxv, 7 ; la section de l’épaule, II Mach., XII, 35 ; celle des mains et des pieds, Il Mach., vil, 4 ; xv, 30, 32 ; celle des doigts, Jud., i, 6, 7 ; les incisions diverses, voir Incision, t. iii, col. 868, etc.

H Lesêtre

    1. MUTINENSIS##

MUTINENSIS (CODEX). - Manuscrit oncial des Actes, du ix o siècle, conservé à Modène, Biblioth. d’Esté, II. G. 3. Manquent : Act., i, 1-v, 28 ; ix, 39-x, 19 ; xiii, 36-xiv, 3 ; xxvii, 4-xxviu, 31. La dernière lacune est suppléée par une main du Xe siècle, les autres par une écriture carsive. Ce même codex contient les Épîtres catholiques et celles de saint Paul en cursive du xii" siècle. Le manuscrit, d’importance secondaire, a été collationné par Scholz ; puis, avec plus de soin, par Tischendorf en 1843 et par Tregelles en 1846. On désigne la partie onciale par la lettre H, plus exactement H lct. La partie cursive porte le n. 112 pour les Épîtres catholiques et le n. 179 pour saint Paul. Von Soden désigne tout le codex par le sigle a 6. F. Prat.

    1. MYNDE##

MYNDE ( grec : M-JvSo ;  ; latin : Myndus), petite ville maritime de la province de Carie, siiuée entre Milet et Halicarnasse (fig. 384). Mynde est citée dans I Mach., xv, 23, parmi les villes auxquelles fut envoyée la lettre du consul Lncius en faveur des Juifs. Le port de Mynde est mentionné par Slrabon, XIV, ii, 28. Hérodote, v, 33,

parle de ses navires. Mynde était protégée par de fortes murailles, qui lui permirent de résister à Alexandre le Grand, Arrien, Anab., i, 21. Diogène Lærte, vi, 2, 57, cite un mot de Diogène le Cynique, qui comparant la grandeur des portes à la petitesse de la ville, disait :

384. — Monnaie de Mynde.

Tête de Zeus, à droite. — 1$. MTNilOH 4HM0*2K. La coiffure d’Isis. Foudre. i. « Habitants de Mynde, fermes vos portes ponr que votre cité ne se sauve pas. » Le territoire de Mynde contenait des mines d’argent dont le commerce avait attiré une colonie juive. Les ruines qui sont à Gumishlu, entre autres celles d’un ancien port, sont probablement celles de Mynde. Cf. Col. Leake, Journal of a tour in Asia Minor, in-8°, Londres, 1824, p. 228 ; Paton, dans le Journal of Hellenic Sludies, 1887, p. 66 ; 1896, p. 204.

E. Beurijer.

MYRE (grec : MOpa), ville de Lycie (fig. 385). Le nom de Myra ne se trouve pas dans la Vulgate, mais il se rencontre dans le texte grec reçu des Actes, xxvii, 5. Dans son voyage de Césarée à Rome, saint Paul, après avoir traversé la mer de Cilicie et de Pamphylie, parvint à Myre en Lycie. La Vulgate a remplacé Myre par Lystre, nom qui se trouve dans le Sinaiticus, dans VAlexandrinus et dans le Codex Gigas. Voir Lystre, col. 464,

385. — Monnaie de Myre.

MTP(EQN). Buste d’Artémis Éleuthère, voilée, de face.

i$. Victoire debout, à droite, tenant une couronne.

On trouve aussi le nom de Myre à côté de celui de Patare, autre ville de Lycie, dans le Codex Bezse, dans le Gigas et dans l’ancienne version égyptienne. Act, . xxi, 1. C’est dans son voyage de Macédoine à Jérusalem par Troade, Assos, Mitylène, Chio, Samos, Milet, Cos, Rhodes, Cypre et Tyr, que saint Paul serait passé par Patare et Myra. Le nom de Myra se présente sous la double forme du singulier féminin et du pluriel neutre, mais cette dernière forme est la plus usuelle. Corpus inscript, grsec., n. 4288 ; Ptolemée, VIII, xvii, 23. Au temps de saint Paul, Myre était une ville maritime de peu d’importance. Elle ne le devint guère que sous le Bas-Empire. Saint Nicolas, évêque de Myre sous Constantin, était né à Patare. Myre est située à 4 kilomètres environ de la iner, sur une colline, près d’une rivière navigable qui se termine par un excellent port nommé Andrise. Appien, Bell, civil., iv, 82 ; Strabon, XIV, iii, 7. Voir Lycie, col. 440. Voir Ch. Fellows, Discoveries in Lycia, in-8°, Londres, 1841, p. 169 ; Spratt and Forbes, Trayels in Lycia, in-8°, Londres, 1847, t. i, p. 131 ; Ch. Texier, Asie Mineure, in-8°, Paris, 1862, p. 691-694 ; Id, , Description de l’Asie Mineure, 3 in-f », Paris, 1839-1849 (vingt planches, 212-231, des ruines de Myre qui comptent parmi les plus belles de l’Asie Mineure) ; O. Benndorf et G. Niemann, Reisenin Lykien, in-f », Vienne, 1884 ; Tomaschek, Bistorische Topographie von Kleinasien im Mittelalter, dans les Sitzungsberichte der Wiener Akadeniie der Wissenschaften, 1891 ; W. Ramsay, St. Paul, the traveller and the roman citizen, in-8°, Londres, 1895, p. 297-300, 319.

EBecrlier.