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MUSIQUE DES HËBREUX


20 ; xii, 35 ; Num., x, 10. — La musique s’associait, chez les Hébreux comme chez leurs voisins d’Egypte (fig. 381) et d’Assyrie, comme aussi chez les Orientaux modernes, à tous les actes de la vie. Le chant et les instruments sont pour ces peuples une jouissance indispensable. Comme expression de la joie, la musique était inséparable de toute fête. Job, xxi, 12 ; Ps. xxx, 12 ; Jer., xxxi, 4, 13. Elle s’identifiait avec la, religion et se joignait aux cérémonies du culte. Num., x, 10 ; II Reg., vi, 5, 12 ; II Par., vii, 6. Elle faisait le charme des réunions et paraissait aux noces, aux festins. II Reg., Xix, 35 ; Is., xxiv, 8 ; I Mach., ix, 39 ; Eccli., xxxil, 7 ; xlix, 2 ; Cf. Eccle., H, 8 ; au couronnement des rois. II Reg., xv, 10 ; III Reg., i, 40 ; IV Reg., ix, 13 ; iî, 14 ; II Par., xxiii, 11. On chantait aux moissons et aux vendanges. Jud., ix, 27 ; Is., ix, 3 ; xvi, 10 ; xxv, 6 ; Jer., xxxi, 4, 5 ; Ps. iv, 8. Les Hébreux chantent en chœur autour du puits découvert dans le désert, Num., xxi, 17, 18 ; Samson rythme et chante ses énigmes. Jud., xiv, 14, 18. Les prophètes et les psalmistes modulent musicalement leurs sentences. Ps. lxxviii, 2 ; Eccli., xliv, 4, 5. Voir

nisation musicale du culte ses commencements, et fit fabriquer des instruments en grand nombre pour les lévites, I Par., xxiii, 5, qui devaient accompagner les

_ psaumes. Il régla l’ordre du chant dans les cérémonies.

" I Par., xxiii, 31 ; Eccle., xlvii, 11, 12. D’après Josèphe, David formait lui-même les musiciens. Ant. jud., VII, xii, 3. Il organisa les classes des chanteurs et instrumentistes. I Par., xv, 22 ; xvi, 5, 6 ; xxv, 1-7. Voir Chanteurs du Temple, t. ii, col. 557. — À l’époque de la construction du Temple, les arts mécaniques n’étaient pas avancés chez les Hébreux. I Reg., xiii, 19. Il leur fallait recourir sans cesse à leurs voisins. Salomon fit fabriquer des instruments musicaux aveCqles bois précieux rapportés d’Ophir. II Par., ix, 10, 11. — Le service quotidien ainsi établi dura jusqu’à la captivité. Néhémie le reconstitua après le retour. II Esd., xii, 36. IV. Caractère de la musique des Hébreux. — L’imperfection de nos connaissances sur la musique dans l’Asie ancienne ne nous permet pas de déterminer suffisamment le caractère de l’ancienne musique hébraïque, ni de connaître, sinon dans une mesure très restreinte,

381. — Égyptiennes jouant de la harpe, du luth, de la double flûte, de la lyre et du tambourin. D’après Champollion, Monuments de l’Egypte, pi. clxxv.

I Par., ii, 57 ; Eusèbe, Prtep. Ev., xi, 5, t. xxi, col. 852 ; I Reg., x, 5 ; xix, 20. Élie appelle un harpiste pour prophétiser. IV Reg., iii, 15, voir I Par., xv, 22, 27 ; et Saûl calme par l’audition de la musique les accès de son mal.

I Reg., xvi, 16. La musique, d’abord cultivée dans les écoles des prophètes, voir Chant, t, ii, col. 555, entra tout à fait, sous les rois, dans lts habitudes de la vie privée et servit à célébrer les réjouissances profanes. Amos, vi, 4-6 ; Is., v, 12 ; Eccle., ii, 8 ; Jud., xxi, 21. Les courtisanes l’employaient comme un moyen de séduction. Is., xxiii, 16. On l’associait enfin aux deuils et aux

"funérailles, à cause de sa signification religieuse, comme aussi à cause de la puissance qu’elle exerce sur les sens et qui fait qu’elle peut servir à l’expression des sentiments les plus opposés. Gen., iv, 9-11 ; II Reg., i, 17 ;

II Par., xxxv, 25. Voir Jer., vii, 27 ; Amos, v, 16 ; Matth., xi, 17. Les anciens chrétiens faisaient aussi une part à la musique vocale dans leurs synaxes. Col., iii, 16. — L’absence de musique marquait la tristesse et la désolation. Is., xxiv, 8, 9 ; Ps. cxxxvii, 2 ; Job, xxx, 31.

III. Usage rituel de la musique. — Moïse n’avait rien ordonné au sujet de la musique, si ce n’est l’usage de la trompette, destinée à convoquer le peuple, à conduire la guerre, annoncer les calendes, les jubilés, les têtes et accompagner l’offrande des sacrifices. L’usage’de cet instrument était réservé aux prêtres. Num., x, 2-11. Mais, en n’établissant pas d’ordonnances, le législateur n’avait rien proscrit ; aussi, plus tard, les circonstances s’y prêtant, David put mettre les instruments de musique au service du tabernacle. Il donna à l’orga leurs idées sur cet art. Quelques points seulement peuvent être proposés, avec une extrême réserve.

1° Les Hébreux ne possédèrent ni système, ni pratique musicale qui leur appartînt en propre. Ils eurent moins à prêter à leurs voisins qu’à recevoir d’eux. La musique fut en Palestine ce qu’elle était dans le reste de l’Orient. Quoi qu’il en soit, la pratique musicale de l’ancienne Asie semble n’offrir aucune prise à la recherche historique ; les Sémites ne nous ont pas légué, en effet, comme l’ont fait plus tard les Grecs, de documents authentiques, fragments musicaux ou traités théoriques. La tradition orale est trop incertaine à pareille distance de temps, et il ne nous reste, à défaut de bases plus solides, que les hypothèses des théoriciens.

2° L’art musical proprement dit débuta par la culture des instruments à cordes. Ce fait est exprimé dans la légende antique, par le mythe de la lyre de Mercure. L’accord des instruments anciens donnait différentes échelles tpflales, limitées à quatre ou cinq termes. A. Gevaërt, Histoire et théorie de la musique dans l’antiquité, t. i, Gand, 1875, p. 3-5. Avant l’invasion en Syrie de la musique arabe, la tonalité était purement diatonique. Mais les instruments à cordes conservés de l’antiquité ne peuvent, dans l’état où ils se retrouvent, fournir de résultat sur la nature de ces systèmes. Les flûtes et hautbois égyptiens ont permis à V. Loret de reconstituer des tonalités ; voir Les flûtes égyptiennes antiques, dans le Journal asiatique, 1889, t. xjv, p. Ut, dont la valeur est de beaucoup réduite si l’on considère que ces instruments étaient construits avec si peu de