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MOULE À BRIQUES — MOUTON


malbên signifie g moules à briques », ainsi qu’ont traduit les Septante et la Vulgate. Au lieu de malbên, signalé en qeri, le chethib a dans le texte actuel malien, mot qui se rapproche de milkom, Moloch, divinité des Ammonites, et qui désignerait une statue de cette divinité. La leçon du qeri est préférable et a pour elle l’autorité des versions et le sens général de la phrase. - » Nahum, iii, 14, s’adresse à Ninive, dont il prédit la ruine, et lui dit : « Répare tes forteresses, entre dans la boue, foule l’argile, rétablis le malbên. » Septante : itXivÔov ; Vulgate : laterem. Il s’agit encore ici du moule à briques que les Ninivites auront à rétablir et à utiliser pour réparer leurs fortifications. — Dans Jérémie, xliii, 9, il est aussi question du malbên, dans l’argile duquel le prophète reçoit l’ordre de. cacher de grandes pierres, dont la dimension n’est pourtant pas considérable, puisqu’il doit les prendre dans-sa main. La version grecque traduit èv tû xpu ? Iw, « dans la cachette, » mots qui ne sont ni dans le texte du Vatican, ni dans l’Alexandrin, mais proviennent d’autres manuscrits, et la Vulgate : in crypta quse est in muro latericio, « dans la cave qui est dans le mur de briques, » combinant ainsi l’idée exprimée dans l’hébreu avec celle que rend le texte grec. On entend ici par malbên soit une place rectangulaire comme un moule à briques, soit un pavage en briques, soit une place faite avec de l’argile à briques. Ct. Buhl, Gesenius’Handwôrterbuch, Leipzig, 1899, p. 448. C’est en effet au-dessus de ces pierres cachées dans l’argile que Nabuchodonosor doit dresser son trône ; mais cette argile figure le sol de l’Egypte, sur laquelle le roi de Babylone doit asseoir sa domination, en l’appuyant sur un fond de pierres, c’est-à-dire d’une manière solide. Pas plus que dans les deux passages précédents, le mot malbên ne saurait désigner un four à briques, ainsi que l’ont cru plusieurs commentateurs, cf. Rosenmûller, Jeremias, Leipzig, 1827, t. ii, p. 249, car en Egypte on ne se servait guère que de briques séchées au soleil. Voir Maçon, col. 513-514.

L’explorateur anglais Flinders Pétrie croit avoir retrouvé à Tell Defennéh, l’ancienne Taphnès, l’emplacement auquel fait allusion Jérémie, Devant un monceau de ruines, composé de briques brûlées et noircies, il constata l’existence d’une surface de 30 mètres sur 18, toute pavée en briques reposant sur le sable. Cette plateforme ne paraît avoir porté aucune construction. Elle était analogue à celles que les habitants du pays se ménagent devant leur maison, au moyen d’une couche de limon battu ; et qu’ils entretiennent bien unies et bien propres. Elle ne serait autre que « la plate-forme en briques, à l’entrée de la maison du pharaon, à Taphnès ». Jer., xliii, 9. C’est là que Nabuchodonosor aurait dressé son trône. Les ruines que précède la plateforme représentent un palais construit par Psammé-. tique I er, vers 665 ; on a trouvé un sceau de bronze d’Apriès dans une des chambres. La campagne de Nabuchodonosor contre Apriès eut lieu entre 573 et 571. Cl. FI. Pétrie, Tanis, Part 11, Nebesheh (Am) and Defennéh Tahpanhes, Londres, 1888, p. 47-15 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv,

p. 249-251.’

H. Lesêtre.
    1. MOULIN##

MOULIN, appareil composé de deux pierres, appelées meules, et servant à écraser le grain, par compression -et par frottement, pour le réduire en farine. Voir Meule, col. 1049.

    1. MOUSSE##

MOUSSE, famille de plantes cryptogames. Certains auteurs ont voulu, mais sans raison suffisante, identifier quelque espèce de mousse avec le’êzôb, qui est dit croître dans les murs. III Reg., iv, 83 (hébreu, v, 13). Pour la Pottia truncata que des exégètes ont nommée particulièrement, c’est une mousse terrestre et non murale. Voir Hysope, t. iii, col. 798. E. Levesque.

    1. MOUSTACHE##

MOUSTACHE (hébreu : èâfâm ; Septante : (tjotoiÇ ; Vulgate : barba), partie de la barbe qui recouvre la lèvre supérieure. On donnait certains soins à la moustache, on la coupait pour qu’elle ne recouvrit pas la bouche ; mais on s’abstenait de ces soins dans les temps de deuil. II Reg., xix, 24. On tenait la moustache recouverte par le manteau quand on était lépreux, Lev., xiii, 45, quand on ne savait que répondre, Mich., iii, 7, ou qu’un deuil obligeait au silence. Ezech., xxiv, 17. Les Septante n’emploient le mot qujo-raÇ que dans le premier texte ; dans les trois autres, les versions traduisent par des équivalents : uzôi.%, xe ^1> os > vultug. Voir

Barbe, 1. 1, col. 1450.

H. Lesêtre.

MOUSTIQUE. Voir Cousin, t. ii, col. 1092-1095.

MOUT (hébreu : ’âsîs, (îrôS ; Septante :-fXuxa5[115ç, fieOxoç, oîvoç véo ;  ; Vulgate : mustum, vinuni novum), jus du raisin ou de quelque autre fruit avant la fermentation. Le sucre n’étant pas encore transformé en alcool par la fermentation, le moût est doux et sucré ; il n’en cause pas moins l’ivresse quand il est pris en quantité excessive, la fermentation se produisant alors à l’intérieur de l’estomac. — 1° Il est assez probable que le jus de la vigne bu par Noé n’était encore que du moût. Gen., IX, 21. Isaac souhaite à son fils Jacob du blé et du moût en abondance. Gen., xxvii, 28. Ces deux produits servaient à caractériser une terre fertile. Deut., xxxiii, 28 ; IV Reg., xviii, 32 ; Is., Xxxvi, 17. L’épouse du Cantique, vin, 2, promet à l’époux de lui faire boire du moût de grenades. Quand les apôtres, au jour de la Pentecôte, se mettent à parler diverses langues, plusieurs auditeurs disent par moquerie qu’ils sont « pleins de moût ». Act., ii, 13. Bien qu’on trouve déjà des grappes mûres en Palestine dès le mois de juillet, la vendange ne commence qu’avec septembre dans les vallées les plus chaudes et se continue ailleurs jusqu’à la fin d’octobre. Cf. Tristam, The natural History of the Bible, Londres, 1889, p. 408. La Pentecôte se célébrait en mai. On n’avait pas alors de grappes mûres et l’on ne pouvait faire de moût. Il faut donc que le mot fXeûxoç, employé ici par saint Luc, désigne simplement une espèce de vin sucré, mais fermenté, comme en savaient fabriquer les anciens. Cf. Aristote, Meteor., iv, 3, 13, etc. — 2° Dans le sens figuré, le moût représente des jouissances et des biens de différentes sortes. Le moût sera enlevé de la bouche des ivrognes d’Israël. Joël., i, 5. Mais à l’époque de la restauration, le moût ruissellera des montagnes. Joël., m (hébreu, iv), 18 ; Am., ix, 13. Les oppresseurs d’Israël seront enivrés de leur propre sang comme de moût. Is., xlix, 26. Israël coupable pressera le moût, mais ne boira pas le vin. Mich., vi, 15. Dieu l’épargnera cependant, comme on épargne la grappe qui contient seulement un peu de moût. Is., lxv, 8. Le moût, qui en fermentant fait éclater les outres, représente la pensée qu’on ne peut contenir, Job, xxxii, 19, ou la doctrine nouvelle qu’on ne peut emprisonner dans des pratiques anciennes. Matth., îx, 17 ; Marc, ii, 22.

H. Lesêtre.

MOUTARDE. Voir Sénevé.

    1. MOUTON##

MOUTON, nom générique qui sert à désigner en français les animaux de l’espèce ovine (fig. 371-372). A proprement parler, ce nom ne convient qu’à l’animal que la mutilation a rendu impropre à la reproduction. La loi défendait d’offrir en sacrifice les animaux qui avaient subi la castration, et le texte ajoutait : « Ne faites point cela dans votre terre, » c’est-à-dire dans le pays de Chanaan, quand vous y serez établis. Lev., xxii, 24. Plusieurs auteurs pensent que la chose défendue, c’était la castration elle-même. Cf. Rosenmûller, Scholia in Levit-, Leipzig, 1798, p. 127. D’autres croient que le législateur prohibe seulement l’offrande de tels animaux, le

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