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MOUETTE — MOULE À BRIQUES


doivent leur nom à la couleur de leur plumage, etc. Il est probable que, sous le nom de Sahaf, le texte sacré vise d’autres espèces d’oiseaux de mer analogues à la mouette et dont la présence est signalée en Palestine, tels que les pétrels, les puffins et les sternes, tous palmipèdes longipennes, comme les mouettes. Les pétrels ne se plaisent que dans les mers agitées, d’où leur nom scientifique de procellaria. Ils ont de longues ailes et

grisâtre et laineuse au-dessous (fig. 369). Les mouflons habitent par troupes dans les montagnes, surtout en Sardaigne et en Corse, et il est très difficile de les chasser. C’est d’eux que viennent nos moutons domestiques. Le mouflon du nord de l’Afrique, ovis îragelaphus, appelé aoudad par les Arabes, se rencontre sur toute la côte de la Méditerranée. On le trouve représenté dans les anciens monuments égyptiens (fig. 370). C’est le mouflon

368. — Mouette.

un vol rapide ; ils effleurent les vagues et semblent marcher sur l’eau, comme saint Pierre, ce qui leur vaut leur nom vulgaire de pétrels. On en rencontre de plusieurs espèces sur les côtes d’Egypte et de Syrie et il y en a à vendre sur les marchés. Les puffins ne se distinguent des pétrels que par une disposition particulière de’la mandibule inférieure. Le puffinus cinereus et le puffinus anglorum volent en longues files de plusieurs centaines sur les côtes orientales de la Méditerranée. A cause de leur allure inquiète et de leur sombre plumage, les puffins passent aux yeux des musulmans pour avoir en eux l’âme des condamnés. Les sternes ou hirondelles de mer sont remarquables par la longueur de leur bec effilé et de leurs ailes. Leur queue est fourchue. Ils saisissent leur proie au vol ou à la surface des flots, en poussant des cris aigus. Ils fréquentent aussi les côtes de Palestine. Cf. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p, 210 ; The Fauna and Flora of Palestine, Londres, 1884, p. 135. Aussi bien que les mouettes, les pétrels, les puffins et les sternes ont une chair coriace et indigeste, comme en général celle de tous les oiseaux de mer. Ils ne pouvaient donc servir à l’alimentation chez les Hébreux.

H. Lesêtre.
    1. MOUFLON##

MOUFLON, mouton sauvage de montagne. L’espèce européenne a l m 20 de long et m 80 de haut. Les cornes,

369. — Mouflon.

triangulaires à la base, se terminent en lames. La queue est courte et la toison fauve ou noire et rude au-dessus,

370. — Chasse à l’abu (mouflon).

D’après P. E. Newberry, Béni Hassan, t. ii, pi. rv.

à manchettes, au pelage court et roussâtre, aux cornes longues, se touchant à la base et se recourbant en arrière pour se ramener ensuite en dedans. La taille est celle du mouton ordinaire. Une espèce probablement identique est connue en Arabie Pétrée sous le nom de kebsch. Malgré la longueur et le poids de ses cornes, le mouflon est singulièrement vif et alerte pour sauter de roc en roc. On regarde comme probable que le mouflon qu’on signale dans les régions montagneuses entre la Circassie et la Perse, se trouvait autrefois dans d’autres pays, et particulièrement dans le Liban. Cl. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 73 ; Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 188. — Le mouflon serait désigné sous le nom de zémér et rangé parmi les animaux qu’il est permis de manger. Deut., xiv, 5. Ce ne pouvait être, en tous cas, une nourriture très à la portée des Hébreux. Toutefois, il est certain que, pour ce mot qu’on ne lit qu’en ce passage, la traduction des versions : xajiiriXoiràpSaXiî, camelopardalus, o girafe, » est absolument inacceptable. Voir CamÉléOpard, t. ii, col. 91, et Chamois, t. ii, col. 528.

H. Lesêtre.
    1. MOULE À BRIQUES##

MOULE À BRIQUES (hébreu : malbên ; Septante : itXivôfov ; Vulgate : typus laterum), forme en bois dans laquelle on met l’argile qui doit servir à faire des briques, des tuiles, etc. Actuellement encore, en Egypte, les briquetiers emploient un moule de forme rectangulaire, composé de quatre planchettes en bois dur, dont l’une se prolonge de manière à pouvoir servir de manche. L’ouvrier place le moule sur un sol bien uni, y met de l’argile qu’il égalise avec la main et ensuite soulève le moule pour faire d’autres briques à la suite. Voir Brique, t. ii, col. 1932. Des moules de forme analogue sont représentés dans la figure 616 du t. ii, col. 1932. Cet instrument si simple, en usage chez les anciens Égyptiens, se retrouve chez les autres peuples qui construisaient avec des briques. — Quand David eut vaincu les Ammonites, il les mit aux scies, aux herses de fer et aux haches de fer, et il les fit passer aux moules à briques. II Reg., XII, 31. Cela ne signifie pas, comme on a souvent traduit, qu’il les mit sous ces instruments ou dans des fours à briques pour les faire périr, mais seulement qu’il les « préposa à » (n, be) ces instruments pour qu’ils devinssent eux-mêmes, au service des Israélites, des esclaves bûcherons, laboureurs, briquetiers, etc. Ce sens, le seul acceptable grammaticalement, a déjà été défendu, contre les anciens traducteurs, par~"S J. A. Danzius, De Davidis in Ammonitas erudelitate mitigata, dans le Thésaurus de Hase et Iken, Leyde, 1732, t. i, p. 671-675. Voir Four, t. ii, col. 2338. Le mot