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MOREH (COLLINE DE) — MORELLE


pettes et de leurs lampes, vint jeter parmi eux la terreur et le désordre et sauver son peuple de leurs incursions et de leurs déprédations. Jud-, vu. Le camp des Philistins était au même endroit, entre Sunam et Aphec, cf. I Reg., xxviii, 4 ; xxix, 1, guand le roi de Geth y vint avec David ; mais les chefs des Philistins obligèrent celui-ci à s’en retourner. David attendit la nuit pour s’éloi’gner de Moréh, tandis que dans le même temps Saùl déguisé passait avec deux de ses hommes non loin du camp philistin, à l’est, et franchissait la colline pour aller sur le versant septentrional consulter la pythonisse d’Endor. I Reg., xxviji, xxix. — La base du Djebel Dahy, à portée de sources abondantes, s’élevant au-dessus des marécages de’Afouléh, se formant au principe de l’ancien torrent de Cison, et des terrains détrempés de l’ouata’Djaloud, était des plus favorables aux armées passant dans la région pour y placer leur camp. Aussi semble-t-il que ce soit là que Débora et Barac, avant les jours de Gédéon, vinrent attaquer l’armée des Chananéens confédérés marchant sous les ordres de Jabin contre les Israélites, Jud., iv, 7, 14 ; v, 21, et que plus tard Bénadad, avec les Syriens, viendra s’établir pour provoquer le roi Achab. III t Reg., XX, 26 ; cf. Aphec 4 et 5, t. i, col. 729, 730. — Le nom à’Apoulou mentionné dans les inscriptions des monuments égyptiens paraît indiquer que dès les temps antérieurs à la conquête de Josué, les Pharaons rencontrèrent plus d’une fois déjà les armées des rois d’Asie postées à la même place, pour leur fermer l’entrée du pays, quand ils débouchaient en face, par les défilés voisins de Mageddo. — À une époque plus rapprochée de la nôtre, les Croisés, s’y heurtèrent souvent entre les troupes de l’islam, et au seuil de nos temps, Bonaparte et Kléber y trouvèrent l’immense armée des Turcs à laquelle ils livrèrent, le 26 avril 1790, le combat appelé par eux la a bataille du mont Thabor », mais qui fut en réalité la bataille du mont Môréh.

Voir Rich. von Riess, Biblische Géographie, in-f », Fribourg-en-Brisgau, 1872, p. 65 ; Id., Bibel-Atlas, ibid., 1882, p. 21 ; Armstrong, W’ison et Gonder, Narnes and Places in the Old Testament and Apocrypha, Londres, 1887, p. 29 ; Bœdeker, Palestine et Syrie, Leipzig, 1882, p. 363 ; V. Guérin, Galilée, t. i, p. 114-115 ; Bunl, Geographie des allen Palàstina, Fribourg et Leipzig, in-8°, 1896, p. 103, L. Heidet.

    1. MORÉSCHET-GATH##

MORÉSCHET-GATH (hébreu : MôrésetGaf), ville de Palestine, patrie de Michée, I, 1 ; Jer., xxvi, 18, et nommée seulement une fois par ce prophète, Mich., i, 14, où nous lisons : « C’est pourquoi lu renonceras, [fille de Sion, ] [à posséder] Moréscheth-Gath. » Dans les ꝟ. 10, 15, Michée énumèré plusieurs villes qui deviendront la proie des ennemis de Juda et il leur annonce leur malheur en faisant sur leur nom un jeu de mots : Môrésef Gat veut dire « possession, héritage de Gath » (Vulgate : Geth), et la fille de Sion devra renoncer à la posséder. Les Septante et Vulgate ont traduit le premier élément du nom : xXïipovoju’a TéO ; hereditas Geth, quoiqu’il s’agisse de Morasthi, comme l’observe saint Jérôme In Mich., t. xxv, col. 1161. — Les sentiments sont très partagés sur Moréscheth-Gath. Les uns pensent que le nom indique une localité voisine de Geth ; d’autres croient que ga{ est ici le nom commun qui signifie « pressoir » et n’a aucun rapport avec la ville de ce nom ; d’autres encore supposent que, Gath ne fait point partie du nom propre et traduisent : « Tu dois renoncer à Moréscheth, ô Gath (la ville de Geth) ; » d’autres enfin identifient Moréscheth-Gath avec Marésa. Voir Marésa 3, col. 757. Cette identification n’est guère conciliable avec le texte même de Michée, qui, t. 25, nomme Marésa séparément, dans son énumération. — Quoi qu’il en soit d’ailleurs des diverses opinions des commentateurs, Moréscheth-Gath était située dans la plaine de

Juda, d’après le contexte. Eusèbe et saint Jérôme, Onomast. , 1862, p. 292, 293, disent que Morasthi est un village à l’est d’Èleuthéropolis. Il était non loin de cette ville, ajoute saint Jérôme, In Mich., prol., t. xxv, col. 1151, 1152, où il appelle Morasthi : haud grandis viculus. Dans son récit du pèlerinage de sainte Paule, Epist. viii, ad Eustoch., 14, t. xxii, col. 880, le saint docteur nous apprend de plus qu’on avait élevé une église chrétienne sur le tombeau de Michée à Morasthim. On ne peut alléguer aucune objection sérieuse contre le témoignage d’Eusèbe et de saint Jérôme. V. Guérin, Judée, t. ii, p. 328, propose d’identifier Moréscheth-Gath avec le Khirbet Mâr iï(mraaactuel, à vingt minutes au sud-est de Beit-Djibrin, l’ancienne Éleuthéropolis, et il croit retrouver l’église chrétienne dont parle saint Jérôme dans l’église de Saintevnne qui donne son nom au Khirbet Mâr Hanna. « Elle formait, dit-il, ibid., p. 321, un rectangle long de soixante-deux pas sur cinquante-trois de large, orienté de l’ouest à l’est et terminé de ce côté par une abside formant saillie au dehors. L’église était divisée en trois nefs… Sous [ta nef septentrionale ] règne, dans la partie nord-ouest, une double crypte voûtée en plein cintre et formant deux chambres souterraines contiguës… Cette remarquable basilique, qui date peut-être des premiers siècles du christianisme, a dû subir des remaniements considérables à l’époque de l’occupation des croisés. » Ed. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1867, t. ii, p. 68, avait précédé V. Guérin dans cette identification.

    1. MORELLE##

MORELLE (hébreu : hêdé’q, hèdéq ; Septante : àxivôïi, <7T)ç êxTptiYcov ; Vulgate : spinm, paliurus), plante épineuse.

I. Description. — Les Morelles ou Solanum forment un vaste genre qui a donné son nom à la famille des

353. — Morelle.

Solanées, et se compose d’espèces très différentes d’aspect. Ce sont tantôt des herbes annuelles ou vivaces, tantôt des arbrisseaux soit dressés soit sarmenteux. Mais une section se distingue entre toutes par les aiguillons qui recouvrent la tige. De ce nombre est une plante de Palestine localisée dans les endroits les plus