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MONNAIE — MONTAGNE


III. La monnaie dans le Nouveau Testament. — 11 est souvent question de monnaie dans le Nouveau Testament. La monnaie d’or est désignée par le mot xpu<rô<, aurum, Matth., x, 9 ; Jac, v, 3 ; ^p Uff (Qv, Act., iii, 6 ; xx, 33 ; 1 Pet., 1, 18 ; la monnaie d’argent par apyupo ; , argenlum, Matth., x, 9 ; Jac, v, 3 ; ou àp-pipiov, Act., lu, 6 ; xx, 33, I Pet., i, "18. Le mot àpyupeov désigne aussi la monnaie en général, comme en français l’argent. Matth., xxv, 18, 27 ; xxviii, 12, 15 ; Marc., xiv, 11 ; Luc,-ix, 3 ; xix, 15, 23 ; xxiii 5 ; Act., vii, 16 ; viii, 20.

850. — IMPfERATORI] CAES[ABrj TRAIANO HADRIANO. Buste d’Hadrien lauré, à droite, avec le paludamentum. — ^. COL[0-N 1A] AEL[IA] KAP1T[0LINA]. En exergue, COND[ITA]. Deux bœufs attelés à droite. Près d’eux un étendard fiché en terre.

La Vulgate traduit ce mot par argentum ou par pecunia. Le mot xpî)|xa, pretium, Act., iv, 37, est aussi traduit par pecunia, Act., viii, 18, 20 ; xxiv, 26 ; il en est de même du mot x « ^">s 1 u i signifie exactement la monnaie de bronze et que la Vulgate traduit par pecunia. Matth., x, 9. Le mot xépjta, ses, est aussi employé pour désigner la monnaie en général. Joa., H, 15. Voir Changeurs de monnaie, t. ii, col. 548. De même le mot v6ftt<j[ta, Numisma. Matth., xxii, 19.

Les termes grecs monétaires employés dans le Nouveau Testament sont : 1° le didrachme, double drachme équivalent à un demi-sicle et servant à payer l’impôt au Temple, Matth v xvii, 24 ; voir Didrachme, t. ii, col. 1428 ; Capitation, col. 217-219.

2° La drachme, Luc, xy, 8, pièce valant 1/4 de sicle. Voir Drachme, t. ii, col. 1502.

3° Le statère, azaxfip, ou tétradrachme. Matth., xvii, 26. En effet, cette pièce représente l’impôt de la capitation pour deux personnes, Jésus et Pierre. Voir Statère. Il y avait en circulation dans la Palestine des stalères ou tétradrachmes d’Athènes et aussi d’Antioche. Ces derniers étaient à l’effigie d’Auguste. Madden, p. 295.

4° Le lepton, petite pièce de cuivre. Voir Minutum, col. 1108. Les termes romains sont : 1° le denier, Syjvif. o-i, denarius, Matth., xviii, 28, xx, 2, 9, 10, 13 ; xxii, 19 ; Marc, vi, 37 ; xii, 15 ; xiv, 5 ; Luc, vii, 41 ; x, 35 ; xx, 24 ; Joa., vi, 7 ; xii, 5 ; Apoc., vi, 6. Voir Denier, t. ii, col. 1380. Le denier était équivalent à la drachme. On a souvent traduit dans le langage courant le mot àpY’Jpia, ar<7e « te£, Matth., xxvl, 15 ; xxvii, 3, 5, 6, 9 ; cf. Zacharie, xi, 12, 31, par deniers. Mais le texte ne dit pas de quelle pièce d’argent il s’agit. Nous ne savons donc exactement de quel prix a été payée la trahison de Judas, s’il a reçu des sicles, des tétradrachmes, des didrachmes ou des deniers.

5° Vas ou assarius, àffuàpwv, Matth., x, 29. L’as était de bronze et valait au temps de J.-C, 6 à 7 centimes. Voir As, t. i, col. 1051.

6° Le Dipondius, àucripia Svo, Luc, xii, 6, ou double as. Voir Dipondius, t. ii, col. 1440.

7° Le quadrans, y.oSpâvrir)j, Marc, xii, 42, quatrième partie de Tas. Voir Quadrans.

8° La monnaie de compte est représentée par le talent, Matth., xviii, 23-35 ; xxv, 14-30, et la mine. Luc, xix, 13-25. Voir Mine, Talent.

IV. La valeur des monnaies chez les Juifs dans les temps voisins de J.-C. — Josèphe, Ant. jud., XIV, vii, 1, dit que la mine d’or juive valait deux livres romaines 1/2. La livre romaine de 12 onces pesait 327a r 45. La mine d’or hébraïque pesait donc 818s’65 environ. Le

même historien, Ant. jud., III, Vlll, 10, donne an sicle d’argent la valeur de 4 drachmes attiques ou 4 deniers romains. La drachme attique pesait environ 4s r 36 et valait environ 0, 95 centimes ; Le sicle d’argent était donc un tétradrachme pesant environ 17s r 40 et valan) ; à peu près 3 f 50. Les Talmuds donnent toute une série de divisions de monnaies en usage chez les Juifs, mais ce sont presque toutes des monnaies romaines dont les noms sont traduits. Cf. Talmud de Jérusalem, traduction Schwab, in-8°, Paris, 1877-1890, t. ix, p. 199-201. L’unité monétaire est le dinar, c’est-à-dire le denier. Le s’êla vaut 4 dinars, c’est l’équivalent du sicle ou tétradrachme. Le dinar vaut 60 ma as, la ma’a vaut 32 proutas et plus tard 24, le poids de la prouta étant augmenté. La mine est équivalente à 100 zouz de Tyr.

V. La monnaie dans les paraboles. — Notre-Seigneur Jésus-Christ s’est servi plusieurs fois dans les paraboles de termes empruntés au système monétaire. Dans la parabole du serviteur sans pitié pour son débiteur, le serviteur doit 100 talents à son maître qui lui remet sa dette, et il jette en prison sans pitié un débiteur qui lui doit cent deniers. Le maître irrité châtie ce créancier impitoyable. Ainsi le Père céleste traitera ceux qui ne pardonnent pas à leur frère. Matth., xviii, 28-35. Dans la parabole des vignerons, le denier est le salaire de la journée de travail, image de la récompense donnée par Dieu. Malth., xx, 2. Dans la parabole des talents et dans celle des mines, Matth., xxv, 14-30 ; Luc, xix, 11-27, ces sommes représentent les grâces et les dons divers accordés par Dieu et qu’on doit faire fructifier comme un capital. La femme qui possède dix drachmes, qui cherche avec tant de soin celle qu’elle a perdue et se réjouit avec ses voisines lorsqu’elle l’a retrouvée, est l’image du zèle avec lequel le Sauveur cherche à ramener à lui le pécheur égaré, et de la joie qui est au ciel quand il se convertit. Luc, xv, 8-10.

Bibliographie. — C. Cavedoni, Numismatica Biblica, in-8 « , Modène, 1850. — F. de Saulcy, Recherches sur la numismatique judaïque, in-4°, Paris, 1854 ; Numismatique de la Terre-Sainte, in-4°, Paris, 1874. — F. W. Madden, The Coins of the Jews, in-4°, Londres, 1881. — Th. Reinach, Les monnaies juives, in-16, Paris, 1888 ; The Jewish Coins, in-16, Londres, 1903.

— G. C. Williamson, The money of the Bible, in-16, Londres, 1894. — H. Bœckh, M etrologische Untersuchtmgen ûber Gewichte, Mûnzfûsse und Masse des Alterthums, in-8°, Berlin, 1838. — J. Brandis, Das Mûnz-Masseund Gewichtwesen im Vorderasien, in-8°, Berlin, 1866. — Fr. Lenormant, La monnaie dans l’antiquité, in-8°, Paris, 1878. — F. Hultsch, Griechische und Rômische Métrologie, 2e édit. in-8°, Berlin, 1882. — B. Head, Historia Numorum, in-8°, Oxford, 1887. — E. Babelon, Les Origines de la monnaie, in-iS, Paris, 1897.

E Iïftjrlifr

MONS (NOUVEAU TESTAMENT DE). Voir Françaises (Versions) de la Bible, vi, 6°, t. iii, col. 2367-2368.

    1. MONTAGNE##

MONTAGNE (hébreu : fcar, araméen : tûr, Dan., ii, 35, 45 ; Septante et Nouveau Testament : opoç).

I. Nom. — Ce nom s’applique dans la Bible : — 1°-A. de grandes masses de terre ou de roches plus ou moins isolées et plus ou moins élevées, à des monts dé tachés, comme le Sinaï (har Sînai ; rà opoç tô 2wï), Exod., xix, 11 ; le Garizim (har Gerizîm ; opoc TapiÇiv), Deut., xi, 29 ; le Nébo(/ia>-^Ve6ô, opoç Naêsiù), Deut., xxxii, 49 ; le Thabor (har Tâbôr ; opo ; Bxêtôp), Jud., iv, 6, etc. ;

— 2° À des chaînes de montagnes, comme le Liban (har haULebânôn, & À ! 6avo « ), Jud., iii, 3 ; les montagnes de Basan (har iMMn ; opo ; mov), Ps. lxvii (hébreu, lxvhi), 16, etc. ; — 3° À la partie montagneuse d’un pays, f, ôpetvrç (sous-entendu y.wpa), Gen., xiv, 10 ; Luc, i, 39 ; c’est ainsi que Jos., xi, 16, « la montagne d’Israël » (har lêrd’êl ; z’o è’po ; ’IffpaTjX), indique le kighland de la Pa-