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MOISSON - MOLADA


au HeU de leur faire remarquer que leur action n’était pas permise le jour du sabbat, on leur eût objecté que la moisson n’était pas encore ouverte. Matth., xii, 2 ; Luc, Vi, 2. — À la Pentecôte, on offrait au Temple deux pains fermentes, faits avec de la farine provenant de la moisson du froment de l’année. Ce froment avait dû être moissonné en terre d’Israël. Cf. Siphra, ꝟ. 77, 1. A partir de ce jour, on pouvait présenter au Temple des gâteaux faits avec la farine de l’année. Cf. Menachoth, x, 6 ; Reland, Antiquitates sacras, Utrecht, 1741, p. 233, 234, 239. — La moisson commençait donc officiellenient en Palestine au milieu de nisan, soit dans la première quinzaine d’avril, et elle se prolongeait jusqu’au milieu de sivan, ou fin de mai. On moissonnait l’orge au début et le blé à la fin. II. Au sens FiGunÉ. — 1° La prospérité ou le malheur.

— La moisson, effet de la semence et de la culture, figure les effets heureux ou funestes de la bénédiction ou de la malédiction divines, de la conduite bonne ou mauvaise de l’homme. La joie de la moisson figure celle que cause la confiance en Dieu. Ps. iv, 8. Une moisson est préparée à Juda, quand Dieu ramènera les captifs de son peuple. Ose., vi, 11. Alors ceux qui ont semé dans les larines moissonneront dans la joie. Ps. cxxvi (cxxv), 5, 6. Par contre, le cri de guerre retentit sur les moissons de Moab, pour annoncer la ruine de ce peuple. Is., xvi, 9. Tyr et Sidon, condamnées par le Seigneur, sont comme une moisson que la faucille va couper. Joël, JH, 13. Une nation vengeresse doit dévorer la moisson de ]a maison d’Israël. Jer., v, 17. Israël coupable sèmera, mais ne moissonnera pas. Mich., VI, 15. Ses ennemis eux-mêmes sèmeront du froment et récolteront des épines. Jer., xir, 13. En général, l’homme recueille ce qu’il a Semé, c’est-à-dire subit les conséquences de ses actes. II Cor., ix, 6 ; Gal., vi, 8, 9. Ceux qui sèment l’iniquité moissonnent le malheur. Prov., xxii, 8 ; Ose., Vin, 7 ; x, 12, 13 ; Eccli., vii, 3. — Saint Paul dit qu’en retour des biens spirituels qu’il sème dans les âmes des fidèles, il a bien le droit de moissonner un peu de biens temporels. I Cor., ix. 11.

2° La fin du monde, — Elle est représentée sous la figure d’une moisson. Matth., xiii, 30, 39 ; Apoc, xiv, 15, 16.

3° La moisson spirituelle. —La semence évangélique est jetée dans les âmes ; la conversion et la sanctification de ces âmes est comparée à une moisson, en vue de laquelle il faut demander à Dieu des ouvriers. Matth., ix, 37, 38 ; Marc, iv, 29 ; Luc ; , x, 2 ; Joa., iv, 36-38. Le maître du champ moissonne là où il n’a pas semé, au dire du mauvais serviteur. Matth., xxv, 24, 26 ; Luc, xix, 21, 22. Le maître relève cette insolence en rappelant au serviteur négligent qu’il a reçu un bien à faire valoir et qu’il aurait dû travailler pour que ce bien fructifiât, c’est-à-dire pour que la grâce divine produisît en lui une

moisson spirituelle.

H. Lesêtre.
    1. MOISSONNEUR##

MOISSONNEUR (hébreu : qôsêr, ’an$ê qàirr, « hommes de moisson, » Is., xvii, 5 ; Septante : (Jspiïiov, Siptcrrriç ; Vulgate : messor), celui qui moissonne (fig. 307).

— Dans le livre de Ruth, ii, 3-m, 15, on voit les moissonneurs au travail. Us ont un surveillant, Ruth, ii, 5, des vases pour se désaltérer, Ruth, ii, 9, du grain rôti à manger, Ruth, ii, 14 ; ils moissonnent successivement l’orge et le froment, Ruth, H, 23, et en font des gerbes. Ruth, ii, 7, 15 ; iii, 7. Ce furent des moissonneurs de Béthsamès qui virent l’Arche les premiers à son retour de chez les Philistins. I Reg., VI, 13. Samuel avertit les Israélites que le roi qu’ils désiraient prendrait leurs fils pour récolter ses moissons. I Reg., viii, 12. Jérémie, ix, 22, parle des hommes qui, frappés par la mort, tomberont comme la gerbe derrière le moissonneur. L’herbe des toits ne suffit pas à remplir la main du moissonneur. Ps. cxxix (cxxviii), 7. Le prophète Haba 1 eue allait porter leur nourriture aux moissonneurs, quand l’ange le saisit et le transporta auprès de Daniel. Dan., xiv, 32. Saint Jacques, v, 4, réprimande ceux qui font tort de leur salaire aux moissonneurs qu’ils ont

307. — Moissonneur égyptien. Bas-relief du tombeau d’Uranna.

D’après N. de G. Davies, The Rock tomba of Sheikh Sdid,

in-f°, Londres, 1901, Frontispice.

employés. —Le laboureur suit de près le moissonneur, quand la moisson est tellement abondante qu’elle réclame un long temps pour être fauchée, recueillie et battue. Am., ix, 13. — Les ennemis qui viendront frapper Israël feront comme le moissonneur qui fauche les blés et ne laissent que quelques épis pour le glanage. Is., xvii, 5. Les moissonneurs de la fin du monde seront

les anges. Matth., xiii, 39.

H. Lesêtre.
    1. MOLADA##

MOLADA (hébreu : Môldddh ; Septante : MtoXaSS ; on trouve encore les leçons erronées : Mtoêaoa, Alexandrïnus, Jos., xv, 26 ; KaXaâajj., Vaticanus, Jos., xix, 2), ville primitivement assignée à Juda, Jos., xv, 26, don^ née ensuite à Siméon, xix, 2, et repeuplée de Juifs après le retour de Babylone. II Esd., xi, 26. — 1° Situation.— Nommée avec Bersabée et Sabée, elle doit, sans doute, se chercher sous la même latitude ou dans leur voisinage. Les interprètes croient généralement Molada identique à la ville de Malatha de l’Idumée, près de laquelle Agrippa I er se retira, à son retour de Rome et avant la mort de Tibère. Jos., Ant. jud., XVIII, vi, 6. Cf. Reland, Palœstina, p. 901, 886. L’Idumée, d’après l’historien juif, commençait alors à Bethsur (bordj Sûr), au /nord d’Hébron, et comprenait Adora (auj. Bord) et Marissa, voisine de la Bethogabra de Josèphe (Beit Bjibrïn), c’est-à-dire une grande partie du territoire de l’ancienne tribu de Juda et tout le territoire de Siméon. — La forme Malatha permet de supposer que le vrai nom de cette localité pouvait être Malahah ou Malhafa’; il dériverait ainsi, non de yâlad, « enfanter, » comme l’a cru Gesenius, Thésaurus, p. 595, mais de mâlah, « être salé. » Cette conjecture peut sembler d’autant plus probable que le nom Maleaha (variante Maleathia) se trouve pour désigner la même ville dans la Nolilia dignitatum imperii