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MOISSON


fa., IX, 3. Sur le second registre supérieur de la figure 305 qui reproduit une scène de moisson, on voit à gauche un joueur de flûte et en face de lui un autre Égyptien qui bat des mains en cadence et chante probablement, pour entraîner les moissonneurs à la besogne. Les gais propos et les rafraîchissements achevaient d’entretenir les courages. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. i, p. 342 ; Id., études égyptiennes, La culture et tes bestiaux dans les tableaux de l’Ancien Empire, in-8°, Paris, 1888. C’était une honte de dormir à l’heure où il fallait moissonner. Prov., x, 5. — Après le déluge, Dieu avait promis à Noé que désormais les moissons se succéderaient régulièrement. Gen., viii ; 22. Mais divers accidents pouvaient empêcher le maître

sommer sur place. Deut., xxiii, 35. Le droit de glanage était aussi consacré par la loi. Lev., xix, 9 ; Deut., xxiv, 19. Voir Glanage, t. iii, col. 249. Cf. Is., xvii, 5, On ne pouvait moissonner ni l’année sabbatique ni l’année jubilaire. Lev., xxv, 5, 11. Quelquefois une année sabbatique et une année jubilaire, en se suivant immédiatement, empêchaient deux moissons consécutives. IVReg., xix, 29 ; Is., xxxvii, 30. Voir Jubilaire (Année), t. iii, col. 1750. À la fête de la Pàque, on présentait au sanctuaire les prémices de la moisson de l’orge, qui mûrissait avant le blé. Exod., xxxiv, 22, et, à la Pentecôte, celles de la moisson du blé. Lev., xxiii, 10. Cette dernière fête, qui terminait la période de la moisson, s’appelait fyag Itaq-qâsîr, « fête de la moisson. » Exod., xxiii, 16.

du champ de moissonner : la sécheresse ; qui ne permettait pas au grain de germer et engendrait la famine, Gen., xlv, 6 ; le pillage de la moisson par les affamés, quand le maître ne veillait pas, Job, v, 5 ; l’incendie de la moisson encore sur pied, Jud., xv, 5 ; Judith, ii, 17 ; les ravages des sauterelles. Joël, I, 11, etc. Le paresseux et le contemplateur de nuages ne devaient pas s’attendre à recueillir une moisson. Prov., xx, 4 ; Eccle., xi, 4 ; II Cor., IX, 6. — Les moissons de Palestine étaient assez abondantes pour fournir les marchés d’exportation de Tyr. Ezech., xxvii, 17 ; cf. Is., xxrvi, 17. — Les oiseaux du ciel sont nourris par la Providence sans avoir besoin de semer ni de moissonner. Matth., vi, 26 ; Luc, xii, 24.

3° Dispositions législatives. — L’observation du sabbat était rigoureusement prescrite, même en temps de labourage ou de moisson. Exod., xxxiv, 21. En moissonnant, on devait laisser un coin du champ pour le pauvre. Lev., xix, 9°) xxiii, 22, En dehors de ce cas, personne ne pouvait moissonner dans le champ d’autrui ; mais le passant avait le droit d’y cueillir des épis pour les con iio de M. L. Heidet.

4° Coutumes juives. — Voici comment les Juifs s’acquittaient de ces dernières prescriptions. Le soir de la Pâque, dés le début de la nuit qui commençait le 16 du mois de nisan, des délégués du sanhédrin partaient solennellement de Jérusalem avec une corbeille et une faucille, traversaient le Cédron, et, dans un champ voisin, coupaient une certaine quantité d’orge, acheté aux frais du trésor. Ils l’apportaient aux prêtres dans les parvis du Temple. Ceux-ci en tiraient un dixième d’épbi de fleur de farine, qu’ils mélangeaient d’huile et d’encens, pour faire les gâteaux qui devaient être offerts, puis mangés par les prêtres. Josèphe, Ant. jud., III, x, 5, dit que l’on croyait juste de faire honneur à Dieu des prémices de l’orge, pour le remercier des biens reçus de sa munificence. Tant que cette offrande de prémices n’était pas feite, personne n’avait le droit de mettre la faucille an blé, à l’orge, à l’épeautre, à l’avoine ou au seigle. Cf. Sukka, iii, 12 ; Gem., Rosch Haschana, 7, 2 ; Clialla, i, 1 ; Menachoth, x, 3 ; vi, 6 ; Schekalim, iv, 1. Quand les Apôtres prirent dès épis dans un champ et les froissèrent, la Pàque était donc certainement passée ; car,