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111 LATINES (VERSIONS) DE LA BIBLE ANTÉRIEURES À S. JÉRÔME 112

politano, Christiania, 1885. — f (= F paul.). Augiensis, græco-latinus, IXe siècle, à Cambridge, Trinity college, B, 17, 1. Publié par Scrivener, An exact transcript of the codex Augiensis, Cambridge, 1859. — g (= G paul.). Bœrnerianus, græco-latinus, IXe siècle, à Dresde, A. 145 b. Publié par Matthæi, Tredecim Epistolarum Pauli Codex græcus Bœrnerianus, Misniae (Meissen), 1791. Une seconde édition a paru en 1818. — gue. Guelferbytanus palimpsestus, VIe siècle. Fragments de l’Ép. aux Romains, à Wolfenbüttel, Weissemburg, 64. Publié par Knittel avec des fragments de la version gothique, Ulphilæ versio Gothica nonnullorum capitum Ep. Pauli ad Rom., Brunswick, 1762 ; par Tischendorf, Anecdota sacra et profana, Leipzig, 1835, p. 153-158. — r. Frisingensis, ve-vie siècle. Fragments de diverses Épîtres, à Munich, Clm. 6436. Publié par Ziegler, Italafragmente der Paulinischen Briefe, Marbourg, 1876. — Deux autres fragments du même manuscrit trouvés par Schnorr von Karolsfeld en 1892, ont été publiés par Wölfflin, Neue Bruchstücke der Freisinger Itala, dans Sitzungsberichte der Mùnchener Akademie, 1893, I. Band, p. 253-280. — r 2. Fragments de Philipp. et 1 Thess., VIIe siècle, à Munich, Clm. 6436. Publiés par Ziegler avec r, Italafragmente comme ci-dessus. — r 3. Fragments de Rom., Gal., VI-VIIe siècle, au monastère de Göttweig sur le Danube. Publiés par Rönsch, dans la Zeitschrift fur wissenschaftliche Theologie, Leipzig, 1879, p. 224-234. — x 2. Oxoniensis, IXe siècle, à Oxford, Bibl. Bodléienne, Laud, lat. 108, E, 67. Texte corrigé trois fois.

5. Apocalypse. — g. Gigas Holmiensis. Voir g des Actes. — m. Sessorianus ou Speculum. Voir m des Évangiles et des ictes. Cf. H. Linke, Studien zur Itala, I. Die vorhieronymische Ueberlieferung der Offenbarung Johannis. u. Zum Codex Sessorianus. m. Mœnianum, Breslau, 1889. — h (reg chez Gregory). Floriacum fragmentum. Voir h des Actes. C’est le latin 6400 G, Bibl. Nat., Paris. Il contient, aux folios 115 v° et 118 v°, les fragments suivants : i, 1-n, 1 ; viii, 7-ix, 12. Publiés par Omont dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, t. xliv, 1883, p. 445-451 ; par Vansittart, Journal of Philology, London et Cambridge, t. iv, 1872, p. 219222 ; par Belsheim et S. Berger (op. cit.). Voir ci-dessus, h des Actes.

II. À quelle époque se fit la traduction des Écritures en latin. — Les textes que nous venons d’énumérer donnent lieu à un certain nombre de questions que nous allons maintenant examiner. La premiers concerne l’époque où fut faite la traduction en latin de nos textes sacrés. Les plus anciens manuscrits que nous ayons rencontrés sur notre route sont des IVe et Ve siècles seulement. Mais grâce aux écrits des Pères, il nous est possible de remonter beaucoup plus haut. Saint Cyprien, dont la vie s’étend du commencement du m » siècle à l’an 258, avait certainement sous la main, quand il écrivait, une Bible latine, on peut dire complète ; car il cite à chaque instant et dans les mêmes termes, des textes pris de presque toute l’Écriture ; il a même publié des ouvrages, comme l’Epistola ad Fortunatum de Exhortatione Martyrii et les Testimoniorum contra Judæos libri tres (Patr. Lat., t. iv), qui ne sont autre chose que des collections de textes sacrés en latin. Aussi peut-on parler en toute rigueur de la Bible latine de Cyprien. Voir P. Monceaux, La Bible latine en Afrique, parue dans la Revue des Etudes juives, 1901, surtout p. 152-172.

— Avant saint Cyprien, Tertullien, qui naît en plein IIe siècle pour prolonger sa longue carrière jusque vers l’an 240, cite également presque tous les livres de l’Écriture et plusieurs même de ceux que nous ne rencontrons pas sous la plume de Cyprien. À peine s’il en est quatre ou cinq que Tertullien n’ait employés. Il est vrai que ses citations ne se reproduisent pas toujours dans les mêmes termes, ce qui a fait penser à plusieurs que peut-être il traduisait directement le texte grec qu’il avait certainement en sa possession et auquel plusieurs fois il se réfère. Mais comme précisément il se réfère au grec pour discuter certaines interprétations admises dans l’Église de Carthage, il est donc évident que ces interprétations ou versions latines existent. Voir De monog., 11, t. ii, col. 946 ; Advers. Marc, ii, 9, col. 294. C’est aussi des versions latines, croyons-nous, malgré la nouvelle explication que l’on a essayé de donner à ce passage (Voir Corssen, Bericht, p. 13) que parle Tertullien quand il dit : Hæc sunt enim duo Testamenta, sive duæ ostensiones, sicut invenimus interpretatum (Adv. Marc, v, 4, t. ii, col. 478). Cf. P. Monceaux sur Tertullien, loc. cit., p. 138-151. — Bien antérieurement à Tertullien, nous trouvons encore un témoignage formel que l’on avait traduit des livres de l’Écriture en latin dès le milieu, sinon dés le début du IIe siècle. Les Acta Martyrum Scillitanorum, qui sont le plus ancien document chrétien de l’Église d’Afrique (voir Harnack, Geschichte der altchristlichen Literatur, t. i, lasc. 2, Leipzig, 1893, p. 817-819 ; Bardenhewer, Les Pères de l’Église, trad. franc., t. i, Paris, 1898, p. 234-235), nous rapportent qu’en l’an 180, douze martyrs furent décapités à Scillium, en Numidie, par ordre du proconsul Saturninus. Or dans l’interrogatoire des saints martyrs, nous lisons ceci, d’après le texte original latin (British Muséum, n. 11880) [publié par Armitage Robinson : Le proconsul Saturninus dit : Qu’y a-t-il dans vôtre boîte ? — Speratus (l’un des martyrs) dit : Les livres et les Épîtres de Paul, homme juste : Libri et Epistulæ Pauli, viri justi. » Voir A. Robinson, Texts and Studies, t. i, n. 2, Cambridge, 1891, p. 114. Selon la version grecque du manuscrit de la Bibl. Nat. daté de 890 (Fonds grec, n. 1470, Martyrium S. Sperati), la réponse du martyr serait : « Les livres en usage chez nous et les Épîtres de Paul, homme saint : Αἱ ϰαθ' ἡμᾶς βιϐλοι ϰαὶ αἱ προσεπὶ τούτοις Ἐπιστολαὶ Παύλου τοῦ ὁσίου ἀνδρός. Cité dans Robinson, ibid., p. 115. Plus clairement selon un texte latin de Baronius, reproduit par Ruinart et Robinson : Quatuor Evangelia Domini Nostri Jesu Christi, et Epistolas sancti Pauli apostoli, et omnem divinitus inspiratam Scripturam. Ruinart, Acta martyrum, édit. de Ratisbonne, 1859, p. 132 ; Robinson, ibid., p. 120. Et enfin un autre texte latin (Bibl. Nat., fonds latin, nouvelles acquisitions, n. 2179) fait dire plus simplement au martyr : Libri Evangeliorum et Epistolæ Pauli viri sanctissimi apostoli. Texte reproduit aussi par Ruinart, ibid., p. 133, et par Robinson, ibid., p. 119. Comme on le voit, quant au fond, l’accord est complet, les martyrs de Scillium possédaient les Épîtres de Paul et d’autres livres sacrés, qu’il est plus difficile de déterminer. Or ces martyrs étaient des gens du peuple et des esclaves, qui ne pouvaient évidemment comprendre les Écritures que dans leur propre langue. Il n’est donc pas douteux que dès cette époque, en l’an 180, « les livres et les Épîtres de Paul » ne fussent traduits et même répandus parmi le peuple chrétien d’Afrique. Cl. P. Monceaux, loc. cit., p. 137-138. Faut-il, avec saint Augustin, remonter plus haut encore et parler « des premiers temps de la foi », comme étant ceux où l’on commença à traduire les saintes Lettres en latin ? En vérité, il n’est guère possible d’en douter, si l’on veut bien, à défaut de textes plus anciens que les précédents, examiner cette question en dehors de tout esprit de parti. Chacun sait que l’Écriture en langue vulgaire est pour l’évangélisation d’un peuple un objet de première nécessité. Les premiers apôtres de l’empire romain durent traduire ou faire traduire de bonne heure les Livres saints, dans cette langue latine que parlait le peuple romain, en Italie, dans les Gaules, en Espagne ou en Afrique.

On a dit, il est vrai, qu’à cette époque le grec était