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MISAEL — MISCHNA.

’3. MI8AEL (Septante : Miirar, *), jeune Juif de race royale, un des compagnons de Daniel à la cour de Nabuchodonosor à Babylone. Il fut appelé en chaldéen Misach. Son histoire est la même que celle de ses deux compagnons Ananie (voir Ananie 5, 1. 1, col. 540) et Azarias (voir Azarias 13, t. i, col. 1210). Il est toujours nommé le second’parmi les trois jeunes gens. Dan., i, 3-20 ; ii, 17-18 ; iii, 12-97. — Mathathias, père des Afachabées, pour exciter ses fils à défendre généreusement la religion de leurs pères, leur rappela en mourant les « xemples de la protection divine à l’égard de leurs ancêtres et en particulier comment Ananie, Misaël et Azarias avaient été sauvés des flammes de la fournaise où les avait fait jeter Nabuchodonosor. I Mach., ii, 59.

    1. MISCHNA##

MISCHNA, recueil des lois traditionnelles des écoles pharisiennes. La Mischna est la partie principale du Talmud ; la Gemara en est le commentaire.

I. Son nom et son objet. — Le mot hébreu misnâh vient de Sânâh, « doubler, changer » (cf. senayim, « deux » ) ; il signifie « redoublement ». Il est assez souvent employé dans la Bible. Exod., xvi, 22 ; Deut., xv, 18 ; xvii, 18, etc. Les Pères le traduisent par BeuTÉpwe-iç. Cf. S. Jérôme, Epist. cxxi, ad Algas., q. x ; Epist. xviii, ad Damas., 20, t. xxii, col. 1034, 374 ; In Matth., xxii, 23, t. xxvi, col. 163, etc. ; S. Augustin, Cont. adv. leg. et prophet., ii, 1, t. xxii, col. 637 ; Novell, de Justinien, 146, 1, etc. Ils donnent aux auteurs de la Mischna le nom de SeutspuTotf. Cf. S. Jérôme, In Is., 3, 10, t, xxiv, col. 133 ; In Eabac., 2. t. xxv, col. 1301, etc. Saint Jérôme indique en ces termes l’objet de la Mischna : « Lorsqu’à certains jours ils exposent leurs traditions à leurs disciples, on a coutume de dire : ol « roçot SeuTsptoffiv, c’est-à-dire les sages enseignent leurs traditions. » Epist. cxxi, ad Algas., q. x, t. xxii, col. 1034. La Mischna est donc, par opposition avec la Loi écrite dans les Livres sacrés, la « répétition » orale de la loi traditionnelle, telle que les docteurs l’enseignaient à leurs disciples. C’est ce qui fait que le verbe sânâh est pris par les auteurs juifs dans le sens d’  « enseigner ». Cf. Aboth, ii, 4 ; iii, 7 ; Taanith, lv, 4, etc. Cet enseignement n’était qu’un développement, par les docteurs, des lois mosaïques qu’il fallait expliquer et accommoder aux divers cas possibles. La Mischna considérait la Loi comme objet d’enseignement théorique, ce qui la distinguait de la Halacha, qui visait plus spécialement l’application pratique. Voir Midrasch, col. 1077.

II. Divisions de la Mischna. — Cet enseignement des docteurs juifs sur la Loi se divise en six sedârim ou « ordres », formant soixante massikfôt ou « traités », portés à soixante-trois par le sectionnement adopté dans les textes imprimés. Chaque traité est divisé en perâqîm ou « chapitres », divisés eux-mêmes par la suite en miSniyôt ou « petites leçons ». Tous ces traités sont écrits en hébreu, et, sauf les traités Aboth et Middoth, qui sont aggadistes, c’est-à-dire historiques, ils se rattachent à la Halacha ou étude de la législation. Les traités qui composent la Mischna sont les suivants :

l. prbmibb ordre ou Sédér teràHm, « ordre des semences : »

1. Berachoth, sur les prières.

2. Pea, sur la partie du champ et de la récolte à laisser aux pauvres. Lev., xix, 9, 10 ; xxiii, 22 ; Deut.,

xxiv, 19-22.

3. Demai, sur l’usage des fruits au point de vue de la dîme.

4. Kilayim, sur le mélange des espèces dans les animaux, les plantes et les étoffes. Lev., xix, 19 ; Deut., xxii, 9-11.

5. Schebiith, sur l’année sabbatique.

6. Temmoth, sur la taxe en faveur des prêtres.

7. Maaseroth, sur la dîme en faveur des lévites.

8. Hlaaser scheni, sur la seconde dime. Deut., xiv, 22.

9. Challa, sur le prélèvement en faveur des prêtres. Num., xv, 17-21.

10. Orla, sur l’interdiction des fruits d’un nouvel arbre pendant trois ans, Lev., xix, 23-25.

11. Bikkurim, sur l’offrande des prémices.

il. second obdbe ou Sédér mô’èd, « ordre des fêtes : »

12. Schabbalh, sur le sabbat.

13. Erubin, sur le chemin permis le jour du sabbat,

14. Pesachim, sur la fête de la Pâque.

15. Schekalim, sur l’impôt du didrachme. Exod., xxx, 1 ; Matth., xvii, 24.

16. y orna, sur le jour de l’Expiation.

17. Sukka, sur la fête des Tabernacles.

18. Beza ou Yom tob, sur ce qu’on peut faire un jour de fête ou de sabbat, spécialement si on peut manger un œuf pondu ce jour-là.

19. Rosch haschana, sur le premier jour de l’année nouvelle.

20. Taanith, sur les jours de deuil.

21. Megilla, sur la lecture du livre d’Esther à la fête des Phurim.

22. Moed katan, sur les jours qui sont entre le premier et le dernier d’une grande fête.

23. Chagiga ou IJagiga, sur l’obligation d’aller à Jérusalem aux trois grandes fêtes.

m. troisième ordre ou Sédêr nà&îm, « ordre des femmes : »

24. Yebamoth, sur le lévirat. Deut., xxv, 5-10.

25. Kethuboth, sur les contrats de mariage.

26. Nedarim, sur les vœux, valeur de ceux des femmes.

27. Nasir, sur le nazirat.

28. Sota, sur la procédure envers la femme soupçonnée d’adultère.

29. Gittin, sur le divorce et la lettre de répudiation.

30. Kidduschin, sur les fiançailles.

IV. quatrième ordre ou Sédér nezîqtn, « ordre des dommages : »

31. Baba kamma, « la première porte, » sur les conséquences de différents dommages causés à autrui.

32. Baba mezia, « la porte du milieu, » sur les rapports entre maîtres et serviteurs, ouvriers et employeurs, etc.

33. Baba bathra, « la dernière porte, » sur les rapports entre concitoyens.

34. Sanhédrin, sur le sanhédrin etlajustice criminelle.

35. Makkoth, sur la flagellation.

36. Schebuoth, sur les serments.

37. Eduyoth, sur les témoignages.

38. Aboda sara, sur l’idolâtrie.

39. Aboth ou Pirke Aboth, reeueil de sentences provenant de sages ayant vécu de 200 avant à 200 après J.-C.

40. Horayoth, sur les décisions erronées du sanhédrin, sur les fautes du grand-prêtre ou des princes.

v. cinquième ordre ou Sédér qôddsîm, « ordre des choses saintes : »

41. Sebachim, sur les sacrifices sanglants.

42. Menachoth, sur les offrandes.

43. Chullin, sur la manière d’immoler les [animaux non destinés aux sacrifices.

44. Bechoroth, sur les premiers-nés des hommes et des animaux.

45. Arachin, sur le rachat des personnes ou des choses consacrées au sanctuaire.

46. Temura, sur l’échange des choses consacrées à Dieu.

47. Kerithoth, sur les transgressions de défenses accompagnées d’une menace d’extermination.

48. Meîla, sur la soustraction d’un objet consacré a Dieu.

49. Tatnid, sur le sacrifice quotidien et sur le service du Temple.

50. Middoth, sur les mesures et les règlements du. Temple.