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MEULE — MEYER


cidé de faire périr les lépreux en les jetant dans la mer enveloppés de feuilles de plomb. Lactance, De mort, persec, 15, t. vii, col. 238, dit que l’empereur Galère faisait jeter des chrétiens dans la mer avec des meules au cou. Actuellement encore, dans la baie de Beyrouth, les pêcheurs d'épongés qui ont â aller chercher leur butin à quinze ou vingt mètres de profondeur, plongent en tenant à la main des dalles de marbre qui pèsent plusieurs kilogrammes et les entraînent rapidement au fond. Ces dalles portent des figures et des inscriptions chrétiennes (fig. 279) ou musulmanes (fig. 280). selon la religion des pêcheurs, et sont munies d’un trou dans lequel passe une corde pour les ramener dans le bateau. Cf. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 660-661. En parlant du supplice de la submersion avec une meule au cou, Notre-Seigneur veut donner une idée de la gravité du péché que commettent ceux qui scandalisent les petits. — Dans l’Apocalypse, xviii, 21, saint Jean dit qu’un ange puissant prit une pierre pareille à une grande meule et la jeta dans la mer en disant : « Ainsi sera précipitée violemment Babylone, la grande ville, et on ne la trouvera plus. » Cette pierre figure la grande Babylone dont la chute et la ruine seront sans retour. On ne la reverra pas plus qu’on ne revoit une lourde pierre qui a été précipitée de haut dans le fond

de la mer.

H. Lesêtre.
    1. MEURTRE##

MEURTRE, MEURTRIER. Voir Homicide, t. iii, Col. 740.

    1. MEUZEL##

MEUZEL, MŒZEL, Wblfgang, dit MUSCULUS,

théologien protestant, né le 8 septembre 1497 à Dieuze en Lorraine, mort à Bâle le 30 août 1563. Agé de 15 ans, il entra dans un monastère de bénédictins près de Lixheim et fut ordonné prêtre. La lecture des ouvrages de Luther ébranla sa foi, et ayant été élu prieur, il refusa cette charge. Bientôt il se mit à prêcher les nouvelles doctrines, quitta son monastère, vint habiter Strasbourg et s’y maria en 1527. Deux ans plus tard, il y devenait ministre et pouvait se livrer à son goût pour l'étude. En 1531, le sénat d’Augsbourg l’invita à venir dans cette ville, et depuis lors il prit part aux diverses assemblées tenues entre les catholiques et les protestants. Ayant refusé en 1548 de souscrire à l’Intérim d’Augsbourg, il dut quitter cette ville. L’année suivante la ville de Berne lui offrait une chaire de théologie. Parmi ses écrits nous mentionnerons : Commentant in D. Joannis Evangelium, in-f°, Bâle, 1545 ; Commentarii in Matthœum, in-f°, Bâle, 1548 ; Commentarii in Psaimos, una cum nova venione latina, in-f°, Bâle, 1550 ; Commentarii in Genesim, in-f », Bâle, 1554 ; Commentarii in Epistolam ad Romanos, in utramque Epistolam ad Corinthios, in-f°, Bâle, 1555 ; Commentarii in Esaïam prophetam, in-f », Bâle, 1557 ; Commentarii in Epistolas ad Galatas, et ad Ephesios, in-f », Bâle, 1559 ; Commentarii in Epistolas ad Philippenses, Colossenses, Thessalonicensésetinprimamad Timotheum, in-f°, Bâle, 1565. — Voir la Vie de W. Menzel composée par son iils Abraham et publiée dans le recueil : Synopsis festalium concionum, authore D. Wolf. Musculo Drusano, in-12, Bâle, 1595 ; Walch, Biblioth. theologica, t. iv, p. 455, 498, 540, 638, etc. ; Dupin, Biblioth. des auteurs séparés de l'Église romaine du xvi « siècle,

t l (1718), p. 399.

B. Heurtebize.
    1. MEXICAINE##

MEXICAINE (VERSION) DE LA BIBLE. Les

Mexicains aborigènes, à l'époque de la conquête espagnole, parlaient de nombreux dialectes. Le plus répandu était l’aztèque ou mexicain proprement dit. Il est désigné par le simple qualificatif de nahuatl, « clair, sonore. » Il est pauvre « n éléments phonétiques, mais abondant en mots fort longs. Quelques-uns ont de dix à douze syllabes. Tls ne sont pas cependant usités dans

le langage parlé et paraissent devoir leur origine à la nécessité d’exprimer les idées chrétiennes qu’enseignaient les 'missionnaires. Comme aucun des termes en usage ne pouvait les rendre, on créa de nouvelles expressions formées par la réunion de plusieurs radicaux significatifs. — De bonne heure on traduisit une partie des Livres Saints en mexicain. Le dominicain Didacus de Santa-Maria traduisit les Évangiles et les Êpltres à Mexico (1579) et le Franciscain Louis Rodriguez, les Proverbes. Mais il n’est rien resté de ces versions. En 1829, un agent de la Société biblique appelé Ihomson fit traduire le Nouveau Testament d’accord avec l'évêque de Puebla, mais la traduction de saint Luc fut seule imprimée. — Voir Bible of every Land, 1860, p. 465 ; W. Canton, À History of the British and Foreign Bible, t. ii, Londres, 1904, p. 94, 97, 471.

MEY (Jean de), théologien calviniste hollandais, né en 1617, mort le 19 avril 1678. Docteur en médecine et en théologie, il enseigna à Middelbourg cette dernière science, en même temps qu’il exerçait les fonctions de ministre. On a de cet auteur : Commentaria physica, sive eaypositio locorum Pentateuchi in quibus agitur de rébus naturalibus, in-4°, Middelbourg, 1651 ; Sacra physiologia sive exposilio locorum Scripturse in quirbus agitur de rébus naturalibus, in-4°, Middelbourg, 1661 ; Handboek der Spreuken Salomonis, in-4°, Middelbourg, 1667. Ses œuvres complètes ont été publiées à Delft, in-f », 1704. — Voir Walch, Biblioth. theol., t. iv,

515.

B. Heurtebize.
    1. MEYER Heinrich AugustWilhelm##

MEYER Heinrich AugustWilhelm, théologien luthérien allemand, né à Gotha le 10 janvier 1800, mort à Hanovre le 21 juin 1873. Après une éducation solide reçue au lycée de sa ville natale, il s’adonna à l'étude de la théologie luthérienne à l’université de Iéna (1818-1820). A partir de 1823, il fut pasteur en plusieurs localités, sans cependant cesser de poursuivre activement ses études. En 1837, il fut nommé « Superintendent » à Hoya et qua-, tre ans plus tard Consistorialrath et pastor primarius de l'église de Neustadt (Hanovre). De 1848 à 1861 il fut examinateur pour la théologie et plus tard Ober-Consistorialrath. Ayant pris sa retraite en 1865, il la consacra au perfectionnement de ses écrits.

Ses œuvres les plus remarquables sont : Das neue Testament, griechisch, nach den besten Hilfsmitteln kritisch revidiert, mit einer neuen deutschen Uebersetzung und einem kritischen und exegetischen Kommentar, 2 inr8°, Gœttingue, 1829. — Son œuvre capitale est intitulée : Kr’uisch-exegetischer Commentar zum neuen Testament, 16 in-8°, Gœttingue, 1832-59. Les différentes parties de cet important ouvrage ont été publiées dans l’ordre suivant : Die drei synoptischen Evangelien, 1832 ; Johannes, 1834 ; Apostelgeschichte, 1835 ; RBmerbrieꝟ. 1836 ; Corinther I, 1839 ; Corinther II, 1840 ; Galater, 1841 ; Epheser, 1843 ; Pillipp., Coloss., Philemon, 1847. Son œuvre fut conlinuée et. achevée par ses jeunes collaborateurs et ses amis, parmi lesquels nous citerons Huther, Lûnemann, Dûsterdieck. Une fois terminée, on édita plusieurs nouvelles éditions de l'œuvre complète. En 1898, on en a publié à G-œttingue la 9° édition.

Après la mort de l’auteur plusieurs savants comme Weiss, Wendt, Sieffert, etc., se mirent en devoir de refondre quelques parties séparées du Commentaire, en suivant plus ou moins la méthode rationaliste, tandis que Meyer se bornait presque exclusivement à l’interprétation grammalico-historique. À ce point de vue son ouvrage mérite des éloges, auxquels n’ont point droit ses successeurs rationalistes. — Voir Wagenmanu, dans Allgemeine deutsche Biographie, Leipzig, t. xxi, 1885, p. 580-81 ; Herzog, Realencyclopedie fur protest.