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MÉSOPOTAMIE


daient aussi vers PEuphrate, par delà l'étroite lisière du désert. Elisée Reclus, Géographie universelle, t. ix, in-4°, Paris, 1884, p. 378. La Mésopotamie se divise en deux parties distinctes. La partie nord que Strabon appelle Parorée est la plus rapprochée des montagnes. Strabon, XVI, I, 23. Elle est arrosée sur ces deux côtés par le Tigre et l’Euphrate, et au milieu par les affluents de l’Euphrate, le Balikh et le Chaboras ou Habor (t. iii, col. 382) qui reçoivent eux-mêmes de nombreux petits cours d’eau. Voir Euphrate, t. ii, col. 2046. Cf. flg. 623, col. 2047. Le sol en est assez fertile. Il y a des forêts. Dion Cassius, lxviii, 26 ; lxxv, 9. Parmi les arbres qui y poussent, la Bible nomme le peuplier, l’amandier

soulève par tourbillons. G. Perrot, Histoire de l’art, t. H, 1884, p. 3-4, 10-13 ; G. Rawlinson, The ftve great monarchies of the ancient eastern World, 4e édit., in-8°, Londres, 1879, t. i, p. 1-4. On y rencontre de nombreux animaux fauves et domestiques, surtout des porcs, des sangliers (fig. 270), des serpents, la plupart inoffensifs, des lions et des panthères. G. Maspero, Histoire.anc, 1. 1, p. 551-561. Voir Euphrate, t. ii, col. 2048. Parmi les produits naturels du pays, Strabon, XVI, s, 24, mentionne des sources de naphte et une pierre appelée gangitide. La Mésopotamie fut une des voies principales du commercedans l’antiquité. C’est par l’Euphrate que passe le chemin qui réunit les lignes de navigation entre l’Inde et

269. — Animaux domestiques. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi. 35.

et le platane. Gen., xxx, 37. On y trouve aussi des pâturages qui nourrissent des troupeaux de moutons et de chèvres. Gen., xxx, 31-43 (flg. 269). Entre le Balikh et le Tigre l’hémione et l’onagre erraient par troupes. La plaine située plus au sud est soumise à un régime différent. Elle ne doit sa fécondité qu’aux inondations périodiques du Tigre et de l’Euphrate, qui débordent au printemps. Pline, H. N., v, 26 (21). Pendant six semaines, en novembre et en décembre, il pleut beaucoup, puis les ondées diminuent jusqu’en mai. Pendant l’hiver, le froid n’est pas excessif, cependant le matin une mince pellicule de glace couvre les marais. Pendant six mois, de juin à novembre, la chaleur est lourde pour les hommes comme pour les animaux. Le vent du sud pousse parfois devant lui des tourbillons de sable. Tanl que la terre reste humide, le pays est couvert d’herbes très hautes, où les chevaux et le bétail enfoncent jusqu’au poitrail. Parmi les plantes qui naissent dans le pays se rencontrent les céréales, le froment, l’orge et l'épeautre, ainsi que plusieurs espèces de légumes, la lentille, le pois chiche, le haricot, l’oignon, l’aubergine, le concombre ; on y trouve aussi le sésame, le ricin, le henné, le lin et le chanvre. Les palmiers y rendent les plus grands services aux habitants. La plaine pendant la plus grande partie de l’année est nue et désolée. Au printemps, au contraire, on y voit en abondance des feuilles et des fleurs. Dès le mois de mai, les herbes se dessèchent. Il reste cependant de la verdure sur les bords des fleuves, ce sont des plantes aquatiques, des roseaux, des nénuphars. Ces plantes, serrées les unes contre les autres, offrent l’aspect de vastes prairies. Partout ailleurs l’aspect du pays est mbrne comme celui du désert. Les plantes desséchées forment une poussière grise que le vent

la Méditerranée. Dès que les hommes surent diriger une embarcation, ils prirent cette voie de préférence à celle de l’Iran, si difficile à cause des plateaux et des montagnes qu’il faut traverser. Sous, les Babyloniens, maîtres du port de Térédon sur le golfe Persique et de celui de Tyr sur la Méditerranée, la Mésopotamie

270. — La laie et ses petits au milieu des roseaux. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi- 12.

fut la principale voie commerciale du monde par l’Euphrate. Les Perses habitués aux routes de terre arrêtèrent ce mouvement et coupèrent le fleuve par des barrages. Alexandre et les Séleucides restaurèrent la route de l’Euphrate. E. Reclus, Géographie universelle, t. ix, p. 378-379. La Mésopotamie appartenait ethnographiquement aux trois grands peuples sémitiques qui y touchaient ; les Assyriens occupaient la partie orientale sur le Tigre, les Araméens ou Syriens la partie occidentale et septentrionale, enfin le steppe.