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MÉRODACH — MÉRODACH-BALADAN

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ses équipages, ses armes, ses troupes et le butin pris sur les ennemis. Annales, VI, 47-51.

Les Babyloniens semblent avoir placé d’abord chacune de leurs planètes sous la protection d’un de leurs grands dieux, puis ils ont identifié la planète et son dieu. Bien que Mardouk fût un des dieux du soleil, ils lui attribuèrent une planète qui prit le nom de Mardouk et, dans les derniers temps, de Bel, « le Seigneur. » Voir supra sur les noms du dieu. C’est celle que les Grecs ont pour cette raison appelée Zeûç, et que nous appelons encore Jupiter. Saint Épiphane, Hxr. xri, 2, t. xli, col. 249, la nomme Kwy.tS Bia>, et les Mandéens l’appellent kaukebîl, « r étoile de Bel. i> L’auteur du Livre d’Hénoch, c. viii, 3, édit. Lods, 1892, p. 14, note 3, donne ce nom, Kôkabiel, à un des anges déchus. Nous ignorons si les astronomes babyloniens ont connu l’existence des satellites de Jupiter et s’il faut voir ces satellites dans les quatre chiens que la mythologie de Bahylone donne à Mardouk. Enfin les écoles de Babylonie paraissent avoir identifié encore Mardouk, dans certains cas, à la constellation du Taureau.

2° Mardouk n’est nommé qu’une fois dans l'Écriture, Jer., l, 2 : « Dites : Babylone est prise, Bel est confondu, .Mérodach est consterné. » Dans la pensée du prophète, Bel est-il ici une divinité distincte, le dieu de l’antique Nippour, ou simplement le surnom de Mérodach, employé pour éviter la répétition ? On ne saurait le dire. Partout ailleurs, Is., xlvi, 1 ; Jer., ii, 44 ; Baruch, vi, 40 ; Dan., xiv, 2, c’est sous ce surnom de Bel, « le Seigneur, » que JVfardouk est désigné, comme chez les Grecs.

3° Bibliographie. — Bawlinson, Thecuneiforminscriptions of Western Asia, t. iv, 2e édition, Londres, 1891, pi. 3, pi. 29, etc. ; t. v, Londres, 1884, pi. 51&, lig. 27, etc. ; Cuneiform Texts from Babylonien Tableis in the British Muséum, part. II, Londres, 1896, pi. 26, lig. 13 ; Délégation en Perse, t. il : Textes éternités-sémitiques, IV série par Scbeil, Paris, 1902 (Code d’Hammourabi) ; Sargon, Annales, lig. 309-311, édition Winckler, Leipzig, 1889 ; Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, Berlin, 1890, p. 140, lig. 46 ; p. 278, ligne 6 ; t. iii, 2° partie, Berlin, 1890, p. 10, Annales de Nabuchodonosor, col. 1, lig. 1 sq., col. 5, lig. 38-50 ; t. VI, Berlin, 1900, Mylhen und Epen ; Pognon, Les inscriptions babyloniennes du Wadi-Brissa, Paris, 1887, inscription en caractères cursifs, 2 « , 3e et 7e colonnes ; King, The seven Tablets of Création, Londres, 1902 ; Hérodote, r, 283 ; Strabon, xvi, 1 ; Arrien, Exp. Alex., vii, 17 ; Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, 3e édition par Winckler et Zimmern, Berlin, 1903, p. 370 ; Jensen, Die Kosmologie der Babylonier, Strasbourg, 1890, p. 88, 134140, etc. ; Zeitschrift fur Assyriologie, t. vi, p. 227 ; Roscher, Ausfùhrliches Lexicon der Griechischen und Bômischen Mythologie, t. ii, 2e partie, Leipzig, 1894-1897, col. 2343 ; Jastrow, Religion of Babylonia and Assyria, Boston, 1898 ; et l'édition allemande, profondément remaniée, du même ouvrage : Die Beligion Babyloniens und Assyriens, 1. 1, Giessen, 1905 ; François Martin, Textes religieux assyriens et babyloniens, l" série, Paris, 1903, introduction, p. yn-viii, 116, 120, etc. ; Weissbach, Das Siadtbild von Babylon, Leipzig, 1904.

FiL-Martin.

    1. MÉRODACH-BALADAN##

MÉRODACH-BALADAN (en hébreu MerôdakBaladdn ; Septante : MoepuSàx B « X « 51v), roi de Babylone, le deuxième de ce nom, en babylonien Mardukaplu-iddin, le MapSone^roiSoç du canon de Ptolémée (lig. 264). Son nom signifie « Mardouk a donné un fils ». U est mentionné dans deux passages de la Bible, Is., xxxix, 1, et IV Beg., xx, 12, où les écrivains sacrés racontent l’ambassade du roi de Babylone à Ézé « hias et la réception que lui fit le roi de Juda. Dans le dernier passage, il est écrit dans le texte hébreu ainsi que dans la Vulgate sous la forme Berôdak{ch)-Baladân, due à une faute de copiste ou à la permutation du d et du 3

dont on trouve d’autres exemples. Cf. Zeitschrift fît Assyriologie, t. ii, 1887, p. 268. Dans les Septante l'écriture est correcte aux deui endroits. — Ce prince ap partientà cette branche de Sémites qui, sous le nom' si Chaldéens, Kaldu, montèrent de l’Arabie orientale sa les bords du golfe Persique, vers le xi" siècle avan J.-C. au plus tard, y établirent de nombreuses pria cipautés et jouèrent un rôle très important dans 1 lus toire de la Babylonie et de l’Assyrie jusqu'à la chute di second empire babylonien, en 538. Mérodach-Baladai ne régna d’abord que sur Bit-Yakin, le plus considérant des royaumes chaldéens du « Pays de la Mer », commi disaient les Assyriens. C’est comme roi de ce pays comme « roi de la Mer », qu’il est mentionné pour la première fois dans les Annales des rois d’Assyrie, pai Théglathphalasar III. Inscription sur briquedeNimrud t

264. — Le roi Mérodach-Baladan. Musée de Berlin. D’après Aegyptischen AUerthûmer, 1 1, pi. 71.

lig. 26-28. Il reconnut la suzeraineté de ce roi en 729 et lui apporta un riche tribut composé en grande partie « d’or, la poussière de son pays ».

Mais son ambition s'étendait bien au delà des limites de Bit-Yakin. Il convoitait le trône de Babylone sur lequel étaient déjà montés d’autres princes du « Pays de la Mer » au XIe siècle. À la mort de Salmanasar IV, en 722, l’avènement d’une nouvelle dynastie à Ninive, celle des Sargonides, et les troubles politiques inséparables de ces changements lui permirent de réaliser ses désirs. Soutenu par BîoumbanigaS, roi d'Élam, il s’empara de la partie méridionale de la Babylonie, alors tout entière sous le joug de l’Assyrie et de son roi Sargon, en 721. Sargon marcha contre les Éternités qu’il rencontra à Dûr-ilu. La Chronique babylonienne B, lig. 33-37, raconte que l’Assyrien subit une grande défaite, mais Mérodach-Baladan n’eut pas la gloire de prendre part au triomphe de ses alliés. Lorsqu’il arriva sur le champ de bataille, la lutte était terminée. Dans ses Fastes, lig. 23, Sargon s’attribue la victoire. S’il l’avait remportée, il n’aurait pas reculé comme il le fit certainement. Affaibli par cet échec et trop occupé sur les autres frontières de son empire, il