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MÈRE — MÉRIMUTH


    1. BATHCEL##

BATHCEL, t. i, col. 1508. Dans la suite des temps, quand la polygamie disparut peu à peu, il y eut moins de raisons pour qu’une mère de famille traitât avec indépendance les affaires de ses enfants. En général, la mère occupait dans la société israélite une place beaucoup plus grande et beaucoup plus honorée que chez les autres peuples. Tous les égards lui étaient assurés grâce à renseignement des Livres Saints qui, dès leurs premiers récits, présentaient la femme comme une aide semblable à l’homme, pour laquelle celui-ci devait quitter fnéme son père et sa mère. Gen., ii, 18, 24. Le livre des Proverbes, xxxi, 10-31, trace un beau portrait de la mère de famille, telle qu’on la concevait chez les Israélites. Elle se met elle-même au travail, gouverne serviteurs et servantes, surveille tout, le jour et la nuit, soulage les malheureux, et fait en sorte que son mari puisse paraître honorablement en public. Elle a des tils qui rendent hommage à son mérite et la proclament heureuse. Quant aux devoirs religieux qu’elle doit accomplir, il est dit seulement qu’elle craint le Seigneur. La foi rituelle, en effet, à part quelques exceptions, ne vise directement que les hommes. À l’époque de Noire-Seigneur, les docteurs considéraient la femme comme frappée d’une sorte d’infériorité religieuse. Elle pouvait remplir certains devoirs, comme réciter les prières quotidiennes, assister dans les synagogues à la lecture de la Loi, porter les phylactères et les franges, se rendre à îérusalem pour la Pâque et les autres fêtes, etc. Mais rien ne l’y obligeait. Au Temple, elle ne pouvait dépasser le parvis des femmes. De ce que la Loi ordonne souvent aux Israélites de transmettre les préceptes du Séigneurà leurs fils, Exod., x, 2 ; xiii, 8 ; Deut., iv, 9, etc., on concluait qu’il n’y avait pas à instruire les femmes à ce sujet, et que même cette instruction était nuisible. Cf. Sota, iii, 4 ; Kidduschin, ꝟ. 29, b. Le sort fait â la mère de famille par la facilité du divorce, toujours prononcé contre elle et même contre son gré, amoindrissait encore sa situation, au moins dans certains milieux. Cependant, en général, cette situation était très honorée, et, en Palestine, on répugnait à témoigner autre chose que du mépris aux femmes de mœurs équivoques, entourées souvent de tant d’hommages dans le monde ^gréco-romain. La mère de famille n’est que rarement’mentionnée dans l’Évangile. Notre-Seigneur veut que le père et la mère de la jeune fille qu’il va ressusciter soient seuls présents au miracle avec les Apôtres. Marc, v, 40 ; Luc, viii, 51. Il annonce qu’à causette lui, il y aura dissentiment et même lutte entre laflUeetla mère, comme entre le fils et le père. Luc, xii, 53. Mais la mère de famille ne figure pas dans certaines paraboles où l’on s’attendrait à sa présence, comme dans la "parabole du père qui dort dans sa maison avec ses enfants, Xuc, xi, 7, dans celle du serviteur préposé au gouvernement de la maison, Luc, xii, 42-45, dans celle de l’enfant prodigue. Luc, xv, 11-24, etc. Ce silence tient sans doute à la réserve que les mœurs du temps et du pays imposaient à la femme même mariée et à l’éloignement où on la tenait des affaires d’ordre public. L’Evangile contribua à relever encore davantage le rôle de-la mère de famille, sans rien lui taire perdre de la réserve qui convient à la femme. C’est ainsi que Priscille et beaucoup d’autres chrétiennes se rendront célèbres par leur foi et leur dévouement.

B » Devoirs envers la mère. — La mère est associée au père-dans-toutes les prescriptions de la Loi concernant les devoirs des enfants. Ansi il faut honorer son père et’sa mère, Exod., xx, 12 ; Deut., v, 16 ; Tobie, iv, 3, recommande expressément à son fils le respect de sa mère. Les’trrres « apientiaux reviennent souvent sur ce sujet. Prov., xstni, 22 ; Eccli., iii, 3, 18 ; vii, 29, etc. Sont égalementdéfendus, à l’égard du père et de la mère, les mauvais traitements et la malédiction, Exod., xxi, 15, sous peine de mort, Lev., xx, 9, l’indocilité, Deut., xxi, 18, et

le mépris. Dent., xxvii, 16. Les sentiments naturels vis-àvis des parents sont si respectables que, quand une captive a été acquise par droit de guerre, on est obligé, avant de l’épouser, de lui laisser un mois pour pleurer son père et sa mère. Deut., XXI. 13. Ces devoirs sont rappelés plusieurs fois dans la Sainte Écriture. Prov., i, 8 ; vi, 20 ; xxiii, 22 ; Eccli., iii, 5, 11, 18 ; Matth., xv, 4-6. 7° Mères nommées spécialement dans la Bible. — Eve, mère des vivants, Gen., iii, 20 ; — Sara, mère d’Isaac, Gen., xi, 20, etc. — Agar, mère d’Ismaël, Gen., xvi, 1 ; — Rébecca, mère d’Ésaù et de Jacob, Gen., xxvii, 15 ; — Lia, Rachel, Zelpha, Bala, mères des fils de Jacob, Gen., xxx, 1-25 ; — la mère de Moïse, Exod., ii, 1 ; — Rahab, mère de Booz, Jos., ii, 1 ; — Anne, mère de Samuel, I Reg., i, 2 ; — Respha, mère de deux fils de Saûl qui furent crucifiés par les Gabaonites, II Reg., xxi, 8-10 ; — Bethsabée, mère de Salomon, III Reg., i, 11 ; . — la veuve de Sarepta, III Reg., xvii, 10-23 ; — la femme de Sunam, IV Reg., iv, 17, 36 ; — la mère de Lamuel, Prov., xxxi, 1 ; — Anne, mère de Tobie, Tob., i, 9 ; — la mère des Machabées, II Mach., vii, 1-41 ; — Elisabeth, mère de saint Jean-Baptiste, Luc, i, 60 ; — Marie, mère de Jésus, Matth., i, 16 ; — Marie, mère de Jacques, Matth., xxvii, 56 ; — Marie, mère de Jean-Marc, Act., xii, 12 ; — Eérodiade, mère de Salomé, Matth., xiv, 8 ;

— la mère des fils de Zébédée, Matth., xx, 20 ; — la veuve de Naïm, Luc, vii, 12 ; — la Chananéenne, Marc, vii, 26 ; — Eunice, mère de Timothée, II Tim., i, 5. — Voir ces différents noms. Pour les mères des rois, voir

Femmes, vii, t. ii, col. 2194.

H. Lesêtre.
    1. MÉRED##

MÉRED (hébreu : Méréd ; Septante : MwptxB, Mup£S), second fils d’Ezra, de la tribu de Juda. I Par., iv, 17. II eut une femme appelée Béthia. Voir Béthia, t. i, col. 1686. Selon la tradition rabbinique, cette Béthia aurait été la fille du pharaon qui adopta Moïse. W. Grott suppose que Béthia n’est autre que Bent-ânta, une des filles de Ramsès II, dont on a retrouvé le sarcophage. W. Groff, La fille de Pharaon, dans le Bulletin de l’Institut égyptien, 1895, p. 316, 320 ; 1896, p. 66. Cette hypothèse est très contestable. Il faut remarquer d’ailleurs que le passage qui concerne Méred semble altéré. Voir Judaïa, t. iii, col. 1778.

    1. MÉRÉMOTH##

MÉRÉMOTH (hébreu : Merémôp ; Septante : Mcpt(i(19), prêtre, fils d’Urie. I Esd., viii, 33. Il est appelé ailleurs par la Vulgate Marimuth et Merimuth. Voir Marimuth 1, col. 820.

    1. MERIBAH##

MERIBAH (bébreu : Meribâh, « querelle, dispute » ), nom donné à deux localités de la péninsule du Sinaï.

1. MERIBAH, nom qui fut donné, en même temps que celui de Massah, à l’endroit où les Israélites murmurèrent à cause du manque d’eau à Raphidim. Exod., xvii, 7. Voir Massah, col. 853.

2. MERIBAH <MÊ), nom qui signifie « eaux de dispute ». Il fut donne aux eaux ou à la fontaine que Moïse fit jaillir miraculeusement dans le désert de Sin, en frappant deux fois le rocher avec sa verge. Num., xx, 13. La Vulgate a traduit Mê-Merîbâh par « Eaux de contradiction ». Voir Eaux de contradiction, t. ii, col. 1523.

    1. MERIBBAAL##

MERIBBAAL (hébreu : Merib Ba’al, I Par., viii, 34 ; Merî Ba’al, I Par., ix, 40, « qui lutte avec Baal ; » Septante : MépcêaiX), fils de Jonathas et petit-fils de Saùl ; il fut père de Micha. I Par., viii, 34 ; ix, 40. Dans les livres

; des Rois, il est appeléMiphiboseth. Voir Miphiboseth 2.
; MÉRIMUTH, prêtre, fils d’Urie. II Esd., iii, 21 ; x, 5 ; 
; xii, 3. Il est appelé ailleurs Marimuth et Mérémoth.

Voir Marimuth 1, col. 820.