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MENI — MENNITII


3e édit., t. ix, p. 82 ; Frz. Delitzsch, Jesaias, 3e édit., 1879, p. 660-663 ; G. Siegfried, Gad-Meni, dans les Jahrbûcher fur protestantische Théologie, 1875, p. 356-367. D’autres, avec moins de vraisemblance, ont identifié ce dieu avec Mi)v ou Mrivri, le dieu ou la déesse Lune. Voir P. Scholz, Gbtzendienst und Zauberwesen bei den alten Hebrâer, in-8°, Ratisbonne, 1877, p, 411.

3° D’après le texte d’Isaïe, on offrait à Meni, des libations, mais comme méséh, « le vin aromatisé » qu’on offrait comme libation à ce dieu est en parallélisme avec Sulhân, « la table » garnie de mets qu’on offrait à Gad, il est probable qu’on présente à la fois aux deux divinités des mets et du viii, suivant une coutume commune dans le paganisme. Cf. S. Jérôme, In Is., lxv, 11, t. xxiv, col. 639. — Voir W. Gesenius, Commentar ûber den Jesaia, 3 in-8°, Leipzig, 1820, t. iii, p. 283285 ; Frd. Bæthgen, Beitràge zur semitischen Religionsgeschichte, in-8°, Berlin, 1888, p. 79 ; Fr. Duhm, Dos Buch Jesaia, in-8°, Gœttingue, 1892, p. 446.

F. Vigodboux.

    1. MENNA##

MENNA (grec : Moci’vdv), fils de Mathatha et père de Méléa, un des ancêtres de Notre-Seigneur, dans la généalogie de saint Luc, iii, 31.

    1. MENNI##

MENNI (hébreu : Minni, les Septante ont pris ce nom pour une préposition suivie d’un pronom suffixe, et ont traduit irap’éjioO, [tollite] a me, Jer., xxviii, 27), peuple mentionné par Jérémie, li, 27, comme devant prendre part à la destruction de Babylone avec les royaumes d’Ararat et d’Ascenez, et les rois des Mèdes.

1° Ce peuple est souvent mentionné dans les inscriptions cunéiformes assyriennes et dans les inscriptions arméniennes de Van sous les formes Man-nai, Mun-nai, Min-nai, en vannique : Ma-a-na. C’est le pays nommé Mivvui ; par Nicolas de Damas, cité dans Josèphe, Ant. jud., i, iii, 6. Les inscriptions cunéiformes établissent que ces Menni occupaient un pays situé au nord de l’Assyrie entre U-rar-tu, l’Arménie proprement dite, et le Par-su-a, district voisin de la Médie, renfermé par conséquent dans les limites de l’Arménie actuelle. Voir Arménie, t. i, col. 1002. Il faut noter cependant que les Menni formaient une nation distincte, ayant ses rois particuliers et souvent aussi une attitude politique contraire à celle de YUrartu proprement dit. Les inscriptions assyriennes permettent de préciser la situation des Menni et de reconstituer une partie de leur histoire. Les annales d’Assurbanipal désignent comme capitale lzirtu, ailleurs Zirtu, et comme villes principales Atrana, Usbia et Urmiate : cette dernière ville paraît être l’Ourmiah moderne. Ils occupaient donc le sud-ouest du lac de même nom, et non pas le pays de Van, comme on l’a cru longtemps, d’après une fausse assimilation de Mannai et de Van, le V étant rendu par M en assyrien : Van, alors Dhuspas, était la capitale de l’Arménie proprement dite.

2° Leur histoire nous est fragmentairement conservée dans les textes assyriens et les textes vanniques : sous le premier grand conquérant assyrien Théglathphalasar, au XIIe siècle, ils ne sont pas encore mentionnés : mais l’envahisseur trouve à la place qu’ils occuperont plus tard un grand nombre de populations diverses. /Assurnasirhabal (883-858) évita de même le conflit, tandis que Salmanaser (858-823) envahit leur pays dans sa trentième et sa trente et unième année, Udaki leur roi abandonna sa capitale lzirtu, mais tout se borna à quelques villes ravagées et au payement d’un léger tribut. — Plus tard Samsi-Ramman, à l’occasion d’une campagne dans le Naïri ou Mésopotamie septentrionale, reçoit encore le même tribut : son successeur Ramraan-nirari (en 808 et 807) mentionne aussi sans plus deux expéditions contre les Menni. Durant toute cette période, ils souffrirent bien davantage de la part des rois Arméniens. Menouas et son fils Argistis y firent plusieurs apparitions,

dans le but de leur imposer la suprématie de YUrartu : Sardouris y établit même sa résidence pour les maintenir dans la soumission. Mais l’inflence assyrienne ne tarda pas à devenir prédominante. Iranzou, roi des Menni, rejeta les offres de Rousas l’arménien et resta fidèle à Sargon d’Assyrie (722-705) : Aza, son fils, fut mis à mort par ses sujets pour prix de sa fidélité à Sargon et remplacé par Oullousun, qui fit alliance avec Rousas d’Ar-~ ménie. Mais Sargon arriva aussitôt ravageant et brûlant tout sur son passage. Oullousun fit sa soumission et fut maintenu sur le trône. Quant à VUratu, une invasion de Sargon le réduisit pour toujours à l’impuissance, et obligea Rousas à se donner la mort. — La suzeraineté assyrienne leur donna la paix, pendant le règne de Sennachérib (705-681) lorsque de nouveaux ennemis, les Cimmèriens et les Scythes, descendirent du Caucase, vers la fin du huitième siècle. Ces derniers s’établirent sur leur frontière septentrionale et envahirent même une portion de leur pays, puis après une vingtaine d’années reprirent leur marche vers le sud, entraînant avec eux lés Menni contre l’Assyrie sous le roi scythe Ispakai. Mais Àsarhaddon (681-668) parvint à les arrêter et à maintenir son autorité. Dès la quatrième ou la cinquième année d’Assurbanipal son fils (668-626), le roi des Menni, Ahseri, envahit de nouveau la frontière septentrionale de l’Assyrie, sans plus de succès : son pays fut ravagé par les Assyriens, ses villes détruites, et lui-même mis à mort par ses sujets révoltés. Son fils Oualli fit sa soumission à Assurbanipal, donna des otages, et fut maintenu sur le trône de son père. Malgré ses victoires continuelles, l’Assyrie était à bout de forces ; et les Scythes et les Mèdes par leurs attaques réitérées devaient bientôt amener sa chute. Comme Thubal et Mosoch, Ezech., xxxii, 26, il est probable que les Menni disparurent dans la tourmente, absorbés par l’un ou l’autre des envahisseurs. L’Arménie, en y comprenant le pays des Menni, dépendit de la Médie depuis la chute de Ninive, puis de la Perse, après la prise de Babylone par Cyrus ; elle est souvent mentionnée dans les inscriptions trilingues de Darius sans allusion aux anciens royaumes entre lesquels elle était partagée.

3° Le texte où Jérémie les mentionne comme devan détruire Babylone avec l’aide d’Ararat et d’Ascenez (ou peut-être Askouz, « les Scythes, » suivant une correction proposée par Sayce) peut signifier simplement que les peuples du nord en général viendront la renverser sous la conduite de Cyrus. Leur présence dans l’oracle de Jérémie prouve bien son antériorité notable par rapport aux événements annoncés.

VoirEb. Schrader, Keilinschriften und Geschichts-forschung, 1878, p. 160-164, 519-520 ; Frd. Delitzsch, Wo lag das Parodies, p. 245-247 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, les Empires, p. 55 ; Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, p. 462, 463 ; Sayce, The Cuneiform inscriptions of Van, dans Journal of the Royal Asiatic Society, t. xiv, 3, p. 571-623 et dans les Records of the Past, new séries, t. iv, p. 114rl35 (Argistis ) et t. i, p. 163 (Menouas) ; Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, 1. 1, 146-149, 178-189 ; t. ii, p. 56-59 ; 240-243, Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 103, 104, 121,

129, 182-183, 162-167, 279-281.

E. Pannier.
    1. MENNITH##

MENNITH (hébreu : Minnîf ; Vaticanus : ’Apvûv ; Alexandrinus : Se^uet’ô), ville du pays à l’est du Jourdain.

1° Situation. — Le nom de Mennith, au témoignage d’Eusèbe, Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 286, se retrouvait encore au iv « siècle, sous la forme MaaviO, Manith selon saint Jérôme, non loin de Philadelphie, c’est-à-dire de l’ancienne capitale des Ammonites, Rabbath-Ammon, aujourd’hui’Amman, mais le nom de Manith paraît avoir disparu depuis le rv" siècle et l’insuffisance des données bibliques laisse les géographes dans la perplexité pour la localisation de