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MELON — MEMBRES


p. 208, ne croit pas prouvée la culture du melon chez les anciens Égyptiens, et ne juge pas certaine l’identification prétendue. Cependant FI. Pétrie a découvert dans les tombes gréco-romaines de Haouara ou Fayoum quelques spécimens du Cucumis Melo. Et sur les tables d’offrandes de la Ve dynastie, il paraît être plusieurs fois représenté (fig. 217). Fr. Wœnig, Die Pflanzen im alten Aegypten, in-8°, Leipzig, 1886, p. 201, 205.

Quoi qu’il en soit du melon ordinaire, celui qui était surtout connu en Egypte était le melon d’eau, Citrullus vulgaris. C’est lui surtout qui paraît devoir être compris sous le terme hébreu’âbattihim connu sous le nom arabe biftihh, d’où vient notre mot pastèque. Dans les tombes égyptiennes ont été fréquemment trouvées des graines et des feuilles du Citrullus vulgaris ; on en voit aussi sur des tables d’offrande delà Ve dynastie (fig. 247).

    1. MELQART##

MELQART, le dieu principal de Tyr. Voir Hercule, t. iii, col. 602.

    1. MELTIAS##

MELTIAS (hébreu : Melatyâh, « Yâh est libérateur ; » Septante : MaXrt’aç), Gabaonite qui vivait du temps de Néhémie. Il travailla, avec Jadon de Méronath (t. iii, col. 1104) et les gens de Gabaon et de [Maspha, à la restauration de la partie septentrionale des murs dé Jérusalem. II Esd., iii, 7. Meltias était probablement le chef des Gabaonites qui travaillaient avec lui, comme Jadon l’était peut-être des hommes de Maspha. Le texte ajoute un membre de phrase qui est ainsi traduit par la Vulgate : « Ils bâtirent… pour le chef qui était dans la contrée au delà du fleuve. » Les Septante traduisent : « …jusqu’au trône du chef d’au delà du fleuve. » Le texte hébreu est fort obscur et diversement interprété par

247. — Melons et pastèques sûr les tables d’offrandes. D’après Lepsius, Denkm&ler, Abtb. ii, Bl. 64, 68, 70.

Le nom égyptien J „ " Lî "B| i i, beduqqa, bouttouka, est la forme antique du copte ftevyKe, fte-rrjçe, betuke, belikhe, apparenté au bitfikh arabe, et paraît être la pastèque. La version copte rend le hItiwv des Septante, Num., xi, 5, par nevenenwn, pelepepôn.. Or ce mot se retrouve dans les Scalx, dit V. Loret, La flore pharaonique, 2e édit., Paris, 1892, p. 73, sous les deux formes nevnenEKiigoTq, pelpepen-n-houf, pastèque jaune, et nevneneitu.Ju.i<.oii, pelpepen-m-milon, pastèque verte. Les pastèques sont excellentes en Egypte et y sont meilleures que les melons.

La Bible ne nous parle pas des melons ou pastèques de Palestine : ils devaient y être cultivés. Aujourd’hui la plaine de Saron et la Sephéla sont riches en ce genre de culture. Des jardins qui environnent Jaffa on exporte annuellement d’énormes quantités de melons, surtout de pastèques. J. Wimmer, Palâstina’s Boden mit seiner Pflanzen (Gôrres-Geseïlschaft, 1902, n), in-8°, Cologne, 1902, p. 58. — Voir 0. Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. i, p. 356-382 ; Abd-Allatif, Relation de l’Egypte, trad. Silvestre de Sacy, in-4°, Paris, 1810, p. 34-35, 125-128 ; H. B. Tristram, The Natural Hislory of the Bible, 8e édit., in-8°, Londres, 1889, p. 468.

E. Levesque.

    1. MÉLOTHI##

MÉLOTHI, ville d’Asie Mineure nommée seulement dans la Vulgate. Judith, ii, 13. C’est probablement la ville de Cappadoce appelée Mélitène (MeXinivi, ). Elle était la capitale du district du même nom et située dans la partie la plus orientale de la Cappadoce. Pline, H. N., yi, 3, en attribue la fondation à Sémiramis, reine d’Assyrie, ce qui nous reporte peut-être au règne d’Assurbanipal. Voir t. i, col. 1144. Cette ville était située sur un petit affluent de l’Euphrate, dans une région très salubre. Ses ruines portent aujourd’hui le nom de Malatia. La Vulgate dit que c’était une ville célèbre, opinatissima. Elle le fut surtout pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne. Le texte grec ne la nomme pas. Comme elle était peu éloignée de l’Euphrate, Holoferne a pu s’emparer de cette ville dans sa première campagne. Voir Cal met, Commentaire littéral, Judith, 1722, p. 382.

les commentateurs modernes : les uns l’entendent en ce sens que les Gabaonites et les Masphites qui travaillaient en cet endroit dépendaient du gouverneur d’au delà du fleuve, et ils expliquent ainsi comment les gens de Maspha figurent en plusieurs endroits, Il Esd., iii, 7, 15, 19, parmi les constructeurs des murailles ; d’autres pensent que c’est une indication locale ; Meltias et Jadon bâtirent vers l’endroit où était le trône, c’est-à-dire le siège ou bien la résidence du gouverneur d’en deçà du fleuve, quand il se rendait à Jérusalem. La concision et le vague du texte laisse le champ ouvert à toute sorte de conjectures.

MEM, e, et o à la fin des mots, treizième lettre de l’alphabet hébreu. Son nom signifie probablement « eau », comme le mot hébreu o>d, maïm = d>d. Dans l’ancienne écriture phénicienne, cette lettre paraît représenter l’eau courante vv ».La lettre grecque y. d’où

vient la nôtre, qui lui est à peu près semblable, M, iii, n’est que la forme phénicienne retournée. Les anciens Grecs, en se servant de l’écriture dite boustrophédon qui, comme le bœuf, lorsqu’il laboure, allait alternativement de droite à gauche et, en retournant les lettres, de gauche à droite, changèrent finalement la direction de l’écriture et marchèrent toujours de gauche a droite, tandis que les Phéniciens et les Hébreux marchaient invariablement de droite à gauche.

    1. MEMBRES##

MEMBRES (hébreu : yeçurim, baddîm ; chaldéen : haddâm ; Septante : (liXoç, (j.éXr) ; Vulgate : membrum, membra), appendices longs et articulés, disposés par paires, de chaque côté du corps, pour l’exécution des principaux mouvements. Voir Bras, 1. 1, col. 1909 ; Jambe, t. iii, col. 1113 ; Main, col. 580 ; Pied.

1° Au sens propre. — Job, xvii, 7 ; xviii, 13, constate que, par l’effet de sa terrible maladie, ses membres sont devenus comme une ombre, et dévorés par le premierné de la mort : , c’est-à-dire par le mal précurseur de la mort. — La mère des Machabées ne sait comment les membres de son enfant se sont formés dans son sein.