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MÉLITON


l’écrit de MéJiton. » Hefele, Conciliengeschichte, 1874, t. i, p. 29 ; Weitzel, Passafeier, 1848, 26, 74 ; Steitz, Studien und Kritiken, année 1856, p. 778, et Thomas, Melito von Sardes, 1893, p. 11-12, pensent que l’écrit de Méliton donna simplement occasion à la composition de celui de Clément d’Alexandrie. Harnack, Texte und Untersuchungen, 1883, t. i, p. 24, admet que le traité de Clément fut dirigé contre celui de Méliton. Le témoignage de Tertullien sur Méliton nou£ a été conservé par saint Jérôme, De viris ilhist., 24, t. xxiii, col. 644, où il dit : Huius elegans et declamatorium ingenium Tertullianus in septem libris quos scripsit adversus ecclesiam pro Montano cavillatur dicens eum a pierisque nostrorum prophetam putari. Il résulte de cette citation que, si d’une part Tertullien tourne en dérision le caractère élégant et déclamatoire de l’esprit de Méliton, de l’autre, il atteste sa fécondité d’écrivain, déclare que l’évêque de Sardes, ne fut pas montaniste et enfin qu’il était, conformément à l’assertion de Polycrate d’Éphèse, un prophète rempli de l’esprit de Dieu. On a essayé d’expliquer les mots a plerisque nostrorum, du texte de saint Jérôme par « les Montanistes ». Voir Schwegler, Montanismus, 1841, p. 171, 223 ; Hilgenfeld, Der Paschastreit der allen Kirche, 1850, p. 273. Cette interprétation ne tient pas debout, comme l’a démontré Harnack, Texte und Untersuchungen, 1883, t. i, p. 241242. L’auteur inconnu, peut-être saint Hippolyte, du « Petit Labyrinthe », cite avec honneur Méliton. Après avoir rappelé que Justin, Miltiade, Tatien, Clément et d’autres sont des témoins de la divinité du Christ ; il ajoute : Ta "ràp Eîpijvafou te xa MeXfxwvo ; xai tûv Xotitôv tiç àyvoeï 61ëXia, @eôv xai avOpamov xaT « YYsXX<ma tbv Xpi<TTov, voir Eusèbe, H. E., IV, XXVI, 5, t. XX, col. 393. Dans deux passages d’Origène, Ad Psalmi m insctiptionem, édit. Lommatzsch, t. xi, p. 411, t. viii, p. 49, Méliton est cité, dans le premier, comme ayant vu en Absalon un type du démon révolté contre le royaume du Christ, et, dans le second, comme ayant laissé des écrits sur Dieu anthropomorphe. C’est à Eusèbe que l’on doit les indications les plus abondantes sur l’œuvre littéraire de Méliton. Il donne une longue liste de traités composés par l’évêque de Sardes. H. E., IV, XXVI, t. XX, col. 393. 1° MeXf-ctavo ; itepi tou KÔ.axa 8ûo. Le début de cet ouvrage transcrit par Eusèbe, ibid., lY, xxvi, 2, col. 393, fournit une donnée pour la chronologie de la vie de Méliton. Il y est parlé de « Servilius (lire Sergius, avec Rufln) Paulus, proconsul d’Asie ». Toutefois on n’est point d’accord sur l’interprétation précise de cette donnée. Waddington, Fastes des provinces asiatiques, p. 226,-place le gouvernement de ce proconsul en l’an 164-165 ; Keim, Aus dem Urchristentum, p. 165, en 166 ; Renan, Marc-Aurèle, 1882, p. 198, en 167 ; Hilgenfeld, Der Paschastreit der allen Kirche, 1850, p. 25-2, en 168. Voir Thomas, Melito von Sardes, 1893, p. 20 ; Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteratur, 1897, t. H, p. 359. Il est vraisemblable que dans ce traité, Méliton soutint la tradition de l’Église d’Asie Mineure, c’est-à-dire la pratique des Quartodécimans. — 2° XltçX itoXtTei’a ; xa Trpoçïirâv. Saint Jérôme, De viris illust., c. xxiv, t. xxiii, col. 644, semble avoir lu nep’i itoXiTEÎac itpoovj-ôv, car il traduit De vita prophetarum. Cet écrit visait probablement le montanisme. Cf. Bonwetsch, Die Geschichte des Montanismus, 1881, p. 20. Pourtant, il n’est pas aisé de déterminer en quel sens Méliton s’est prononcé. Peut-être, comme saint Irénée, a-t-il gardé une attitude expectante. — 3° Utpi èxxXï]oîaç. — 4° IIep Kvpmxîjs. — 5* Iltp nimitûi àvGpwxo’j. D’autres manuscrits, la traduction syriaque et Rufin ont lu itep’t <pû<7so>c àvOpûitou. — 6° Ilepi irXânEuK. Rufin traduit De figmento et saint Jérôme De plasmate. Woog, De Melilone, 1744, p. 23, et Piper, Theologische Studien <und Kritiken, 1838, p. 8J, interprètent ce titre par Creatio mundi. Mais tous les autres auteurs ont pensé

qu’il s’agissait, dans ce traité de Méliton, de la création de l’homme. — 7° l O itepi -àiraxo-ij ; touts » ; . — 8°’0 reepl cùcOïimpe’iov. Les manuscrits grecs d’Eusèbe réunissent ces deux titres dans la formule suivante : . xai ô nsp’i ûiraxoïç nftrrewi ; ala-9ï)Tï]p ! (.>v. Mais Rufln a traduit De obedientia fidei ; de sensibus, et Nicéphore a séparé les deux titres. D’autre part, le traducteur syriaque a rendu seulement les mots xcd à itepi ûtocxoîjî Ttiorew ; , tandis que saint Jérôme ne mentionne que De sensibus librum unum. Il est donc probable qu’il faut, avec la plupart des auteurs, distinguer deux traités. — 9° Ilept i^uX’i ? x<x ^ a(i>u.aTo ; . Quelques manuscrits ajoutent r vaôç. Cureton, SpiciUgium Syriacum, 1855, p. 31-50, et Otto, Corpus apolog. christ., 1872, t. IX, n. xiii, ont publié quelques fragments syriaques de ce traité. G. Krûger, Melito von Sardes oder Alexandcr von Alexandrien, dans la Zeitschr. f’ùr wissensch. Théologie, t. xxx, 1888, p. 434-448 ; cf. Theolog. Litteralurzeitung, 1893, p. 570, a conjecturé que quatre des fragments syriaques publiés par Cureton faisaient partie d’un même traité de Méliton qui aurait été intitulé Ilepl ^vxiii %aï (Tto^LûcToç xai eU to icà60 ; . Cette hypothèse ne sembla pas absolument démontrée. Si Harnack, Geschichte. der altchristlichen Litteratur, t. i, p. 251 ; t. ii, part. i, p. 518, et E. Preuschen, dans la Realencyclopâdie fur pi’ote.stantische Theologie, t. xii, 1903, p. 561, s’y rallient, Thomas, Melito von Sardes, p. 50, ne se montre pas très favorable et Bardenhewer, Geschichte der altkirchlichen Litteratur, t. i, p. 1902, p. 555, se contente de mentionner l’opinion de Krûger. — 10° Hspi XompoO, c’est-à-dire d’après Rufin, de lavacro, et d’après saint Jérôme de baptismate. Un fragment de ce traité a été publié par le cardinal Pitra (Analecta sacra, t. ii, p. 3-5) et Mercati (Symbolm Melitonianse, dans Theologisch Quartalschrift, t. lxxvi, 1896, p. 596-600) a donné, d’après un manuscrit de l’Ambrosienne à Milan, des variantes à ce traité. — 11° nspi àlrfitia : , — 12° Ilept XTÎuewç xaY fevé<îewî XpitrroO. — 13° Htp npoçmTeia ; . Beaucoup de manuscrits ont A6yo ; aireoO itep 7rpo<pï]TeJ<x{. Rufin traduit : De prophetia ejus et saint Jérôme : De prophetia sua. Dans un fragment de papyrus trouvé à Oxyrhynque et publié par Grenfell et Hunt, The Oxyrhynchus Papyri, .part. 1, 1898, p. 8-9, Harnack a cru retrouver un extrait de l’ouvrage de Méliton rapt TtpoçY|-Tei’a ; . Voir Sitzungsberichfe der k. preuss. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1898, p. 517-519. Mais comme l’a très bien fait remarquer Erwin Preuschen, dans la Realencyclopâdie fur protestatitische Théologie, 1903, t. xii, p. 166, cette identification n’est rien moins que certaine. — 14° nep : çtXoÇevfaç, — 15°’H xXei’ç, Clavis. Ce titre évoque le souvenir de l’œuvre qui a été considérée comme Je travail capital de Méliton, le pendant des Formulée spiritalis intelligentise d’Eusèbe. En 1653, Labbe avait signalé dans la bibliothèque des Jésuites du collège de Clermont à Paris un manuscrit latin, Melitonis Clavis sanctee Scripturx.oirDescriploribusecclesiasticis, &j3, t. ii, p. 87. Sirmond connut ce traité. Lequien le copia pour Grabe qui fut empêché par la mort de publier la Clavis dans son Spicilegium. La copie en question est aujourd’hui encore conservée à la Bibliothèque bodléienne à Oxford. Magnus Crusius, cf. Fabricius-Harles, Bibliotheca grxca, t. vii, p. 150, et Woog, De Melitone Dissertaiio secunda, p. 21, transcrivirent également ce traité. Ni Galland (voir Bibliotheca Patrum, t. i, c. xxiv, p. cxx), ni Routh, Reliquiæ sacrse, 1814, 1. 1, p. 133, qui connurent l’ouvrage, ne jugèrent à propos d’en entreprendre la publication. Le cardinal Pitra retrouva le manuscrit du collège de Clermont, à Rome, dans la bibliothèque Barberini, qui est aujourd’hui au Vatican, et il fut assez heureux pour découvrir la Clavis] sanctse Scripturse dans sept autres manuscrits. Le patient érudit publia le texte et consacra tous ses efforts à défendre l’authenticité du document découvert et l’identification de