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MÉDITERRANÉE (MER) — MEGILLOTH


duits par l’agglutination du sable et d’un grand nombre de coquillages, au moyen d’un ciment siliceux déposé par les eaux de la mer. Cf. L. Lartet, Géologie, dans le Voyage d’exploration à la mer Morte du duc de Luynes, Paris, t. iii, p. 199 ; Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, dans le Tour du Monde, t. xlii, p. 161, 162.

Les ports ou vestiges de ports que l’on rencontre au sud de Saint-Jean d’Acre, sont : Khaïfa, au-dessous du Carmel ; À thlit, l’ancien Castellum Peregrinorum ; Tantûrah, qui représente la vieille citéj-oyale chananéenne de Dor(oir Dor, t. ii, col : 1487) ; Qaïsariyéh, l’ancienne Césarée (voir Césarée du eord de la mer, t. ii, col. 456) ; Jafta, l’antique Joppé. Voir Joppé, t. iii, col. 1631. Audessous de cette dernière ville, on trouve à peine des traces de port. Un peu au sud du Nahr Rûbtn, se développe une petite baie, qui s’arrondit entre deux promontoires ; elle constituait autrefois l’établissement maritime de Jamnia, aujourd’hui Yebnéh. Voir Jamnia ; t. iii, col. 1115. Plus bas, quatre kilomètres à l’ouest à’Esdûd, l’ancienne Azot des Philistins, on aperçoit les ruines d’un petite ville et d’une forteresse commandant une rade, aujourd’hui solitaire-. C’est Minet Esdûd, VAzot maritime, ’AÇûtoc irapâXio ? de certains auteurs. Il faut descendre jusqu’à Ascalon pour trouver des ruines assez considérables. Voir Ascalon, t. i, col. 1060. Enfin Gaza avait, elle aussi, son comptoir maritime vers le nord-nord-ouest, dans un endroit appelé El-Minéh. Voir Gaza, t. iii, col. 118. En résumé, plus on descend vers le sud, plus le relief de la côte méditerranéenne s’efface, plus elle devient inhospitalière, dépourvue de ports. Si le littoral phénicien a comme poussé l’homme vers la mer, le littoral palestinien a été plutôt pour les Hébreux une barrière. Au lieu d’en faire un peuple marin, Dieu les a longtemps séparés des autres nations, les enfermant dans une triple barrière, les montagnes, le désert, la mer. Le « port » n’existe même pas en hébreu. Voir Port. La Méditerranée cependant, nous allons le voir, a été pour les Apôtres une grande voie de communication pour porter au loin l’Évangile. Cf. A. Legendre, La côte méditerranéenne, dans la Revue des Facultés catholiques de l’Ouest, Angers, février 1900, p. 315-333 ; juin 1900, p. 595-613.

III. La Méditerranée dans l’histoire bielique. — La Méditerranée, dans les premiers livres de là Bible, sert ordinairement à déterminer la limite occidentale du pays de Chanaan. Num., xxxiv, 5, 6, 7 ; xxxv, 5 ; Deut., xi, 24 ; xxxiv, 2 ; Jos., xv, 4, 11, 47 ; xvi, 3, 8 ; xxiii, 4. Ailleurs elle est mentionnée à propos des principales villes qui’sont sur ses bords : Tyr, Êzech., xxvi, 2, 3, 5, etc. ; Jalîa, où étaient amenés les cèdres du Liban envoyés à Salomon, III Reg., v, 9 ; II Par., ii, 16 ; où s’embarqua Jonas, Jon., i, 3, 4, etc. ; Césarée, dont Hérode le Grand avait fait un port remarquable, et d’où saint Paul partit pour Rome. Act., xxvii, 2. C’est de cette mer que le prophète Élie, placé sur le Carmel, vit monter un petit nuage, grand comme le pas d’un homme, qui devint bientôt une nuée immense, couvrant tout le ciel. III Reg., xviii, 43, 44. C’est par elle que la civilisation s’est progressivement avancée de l’Orient vers l’Occident. Elle joue surtout un rôle considérable, vraiment providentiel, dans la première diffusion du christianisme. Les Juifs, dispersés dans le monde grécoromain, avaient établi des colonies sur une foule de points de la côte méditerranéenne, principalement en Asie Mineure et en Grèce. Or, c’est dans ces foyers du judaïsme que saint Paul, en particulier, porta la parole évangélique ; c’est sur « la Mer Intérieure j> qu’il fit ses incessants voyages, qu’il courut tant de dangers. Les villes les pius célèbres mentionnées dans les Actes se trouvent sur les bords de la Méditerranée ou non loin du rivage. Citons simplement : Antioche et Séleucie, Tarse, Attalie, Milet, Éphèse, Smyrne, Philippe, Thessalonique, Athènes, Corinthe. Voir ces noms. Les îles de

Cypre, de Crète, de Rhodes, de Malte, etc., ont leur nom marqué dans ces annales primitives de la religion chrétienne. Énumérer tous ces souvenirs serait faire l’histoire de saint Paul ; il nous suffit de rappeler ici, d’une manière générale, la place qu’occupe la mer dont nous parlons dans les événements qui ont changé la face du monde. Voir Paul (Saint). De même pour la civilisation profane et le commerce, voir Phéniciens. Pour les difficultés de la navigation au temps des Apôtres, voir Navigation.

A. Legendre.
    1. MEÉTABEL##

MEÉTABEL (hébreu : Mehêtab’êl, « celui ou celle dont Dieu est le bienfaiteur [ ?] » ), nom, dans le texte hébreu, d’une femme idnméenne et d’un Israélite. La Vulgate écrit le nom de l’Israélite : Métabéel.

1. MEÉTABEL (Septante : Mereêe^ ; Alexandrinus : MeToêe<î).), fille de Matred et petite-fille de Mézaab. Elle devint la femme d’Adar ou Adad, roi d’Édom, qui régnait à Phaù. Gen., xxxvi, 39 ; I Par., i, 50.

2. MEÉTABEL. Voir MÉTABÉEL.

    1. MEGBIS##

MEGBIS (hébreu : Magbîs, « rassemblement [ ?] ; » Septante ; MaYeëi ?), nom d’homme, selon les uns ; nom de ville, selon les autres. « Les fils de Megbis » revinrent de la captivité de Babylone avec Zorobabel au nombre de cent cinquante-six. I Esd., H, 30. Ils ne figurent pas dans la liste parallèle de Néhémie. II Esd., vii, 3334. Ou a rapproché ce nom de celui du Perse Mégabyze. Hérodote, ii, 70, 160. Ceux qui font de Megbis une localité la placent dans la tribu de Benjamin parce qu’elle est nommée après d’autres villes de cette tribu, Rama, Gabaa, Machmas, Béthel, Haï. Comme la plupart des noms qui figurent dans le catalogue d’Esdras sont certainement des noms de villes, on peut en déduire avec probabilité que Megbis l’est aussi, quoiqu’elle soit d’ailleurs complètement inconnue.

    1. MEGILLOTH##

MEGILLOTH, « rouleaux. » — 1° Nom. — À l’époque du Talmud, on appelle n’Alo tfDn, « les cinq rouleaux, » cinq livres de l’Écriture Sainte qu’on lisait à certaines solennités : le Cantique dés cantiques à Pâques, Ruth à ia Pentecôte, les Lamentations le 9 du mois A’ab (août), anniversaire de la destruction du temple d’Hérode, l’Ecclésiaste à la fête des Tabernacles, Esther à la fête des Purim (14 adar). Bien que tous les livres anciens eussent généralement la forme de rouleau et qu’un volume quelconque, sans excepter le Pentateuque, pût s’appeler ainsi megillaf sêfer, Ps. XL, 8, Ezech., H, 9, ou simplement megillâh, Zach., v, 1 ; Jer., xxxvi, 14, 27, etc., l’usage restreignit peu à peu ce mot à un rouleau de peu d’étendue. La Mischna, par exemple, appelle megillat sôtdh la feuille où le mari jaloux devait écrire les malédictions contre sa femme soupçonnée d’infidélité. Num., v, 23. On nomma megillâh, par antonomase, le rouleau où était écrit le livre d’Esther qui devait se lire tous les ans, le jour commémoratif du supplice d’Aman et de la délivrance des Juifs sous Assuérus. Un traité de la Mischna porte ce nom (10e de la 2° partie). Il y est question, entre autres choses, du jour où doit se lire le livre d’Esther (du Il au 15 adar, suivant les localités) et de la manière dont cette lecture doit s’accomplir. On distinguait au moyen de qualificatifs d’autres rouleaux encore : le Rouleau du jeûne, le Rouleau des hommes pieux (hasîdim), le Rouleau des secrets, surtout le Rouleau des Asmonéens qui nous a été conservé dans un grand nombre de manuscrits. Voir The Scroll of the Hasmonœans Megillath Bene Hàshmunai, dans les Transactions of the 9°> international Congress of Orientalisls, Londres, 1893.J. ii, p.3-35.

2° Collection des cinq Megilloth. — Il n’est pas possible de dire à quelle époque les cinq Megilùiih