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La grande Médie avait pour bornes : au nord, l’Hyrcanie ; à l’est, la Parthyène ; au sud, la Gabiane et le pays des Cosséens ; à l’ouest, les monts Zagros et l’Assyrie.. Strabon, XI, xiii, 5-6. La majeure partie de la grande Médie se compose de plateaux élevés et froids. Du côté des portes Caspiennes on rencontre au contraire des vallons. riants et propres à toutes les cultures. Cette contrée est très favorable à l’élevage des chevaux, elle produisait une herbe que les anciens appellent herba medica. C’est là que se fournissaient les haras des rois perses. On appelait ces chevaux niséens (fig. 238) du nom de la plaine (Nisœi campi) où ils étaient élevés. Hérodote, vu, 40 ; Diodore de Sicile, xvii, 100 ; Élien, Hist. anim., m, 2 ; Strabon, XI, xiii, 7. Ils figurent dans le tribut payé par les Mèdes aux Assyriens. G. Maspero, Histoire

xi, 2, est également signalée par les’historiens de l’antiquité. Hérodote, vii, 62, dit qu’ils se nommaient primitivement Ariens et qu’ils prirent le nom de Mèdes à la suite de l’expédition de Jason et de Médée. Il n’y a pas à tenir compte de cette légende grecque et il faut seulement retenir le témoignage qui les rattache à la race aryenne. C’est là du reste un fait confirmé par la langue qui est du groupe aryen. Cf. J. Oppert, Le peuple et la langue des Mèdes, in-8°, Paris, 1879. Les Mèdes vécurent longtemps en tribus séparées. Hérodote, i, 96. Ces tribus eurent des guerres fréquentes avec les Assyriens, en particulier sous Théglathphalasar III, p. 49, 51. Fr. Lenormant, Lettres assyriologiques, 1. 1, in-8°, Paris, 1871, p. 49-51. G. Maspero, Hist. ancienne, t. iii, p. 142, 153. À l’époque de Sargon, c’est-à-dire vers 710 avant

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238. — Char perse attelé de chevaux niséens. Palais de Persépolis.

ancienne, 1899, t. iii, p. 454. À côté des espèces les plus redoutables de bêtes féroces, le lion, le tigre, le léopard, l’ours, on rencontrait beaucoup d’animaux domestiques : l’âne, le buffle, le mouton, la chèvre, le chien, le dromadaire, le chameau à deux bosses. La flore n’était pas moins remarquable. Le pays produit des fruits variés, entre autres le citron que les anciens appelaient malum medicum. Virgile, Georg., II, v, 126-135 ; Pline, H. N : f xii, 3. Strabon, XI, xiii, 7, mentionne aussi parmi les produits du pays le silphium, mais il était, dit-il, inférieur à celui de la Cyrénaïque. Cf. G. Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 453-454. Nombreuses aussi étaient les pierres précieuses, en particulier le lapis-lazzuli. Pline, H. N., xxxvii, 5, 8, 10, 11. Cf. G. Maspero, ibid.

Les principales villes de la grande Médie étaient Ecbatane, Rages, Bagistana, aujourd’hui Behistoun. Voir Ecbatane 1, t. ii, col. 1520 ; Bagès. Près de Rages ou sur le même emplacement que cette ville s’éleva la colonie grecque d’Europos qui devint la capitale des Parthes sous le nom d’Arsacée. Strabon, XI, xiii, .6-Cf. H. Kiepert, Manuel de Géographie ancienne, trad. franc., in-S », Paris, 1887, p. 40-44.

II. Histoire des Mèdes. — L’origine aryenne ou japhétique des Mèdes, qui est indiquée dans la Genèse,

J.-C. un certain nombre de tribus se réunirent autour d’un prince qu’Hérodote, 1, 96-98, appelle Déjocès et dont on retrouve le nom sous la forme Dayaoukkou ou Dahyaukâ dans les inscriptions assyriennes, Annales de Sargon, lig. 75-77. Cf. J. Oppert, Records of the past, t. viii, p. 33 ; H. Winckler, Die Keilschrifttexte Sargon’s, in-8°, Leipzig, 1889, p. 20 Cf. G. Maspero, Hist. ancienne, t. iii, p. 326. Ce Déjocès, d’abord allié aux Assyriens, avait été plus tard, à la suite d’une campagne de Sargon contre la Médie, en 715, déporté à Hamath en Syrie, Fr. Lenormant, Lettres assyriologiques, t. i, p. 59. Dans la suite il se rendit indépendant et fut ie véritable fondateur du royaume mède. Il profita pour cela des embarras de Sargon occupé à des guerres contre Babylone et la Commagène et par le siège d’Azot. Fr. Lenormant, Ibid. Cf. F. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 566. C’est à l’époque de sa victoire sur les Mèdes que Sargon avait déporté un certain nombre d’Israélites en Médie. Sennachérib remporta quelques victoires sur ce pays, mais ce ne furent que des succès passagers et elles n’empêchèrent pas les Mèdes d’achever l’oeuvre de son indépendance. Déjocès avait fondé la ville d’Ecbatane, qui, selon H. Rawlinson, doit être distinguée de ]’Ecbatane du sud ou Hamadân (voir Ecbatake 1,