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MEDABA — MEDECIN

siège difficile. Jos., Ant.jud., XIII, rx, 1. Elle appartenait encore aux Juifs quand mourut Alexandre Jannée (79). Id., ibid., xv, 4 ; Bell, jud., i, ii, 6. — 7° L’inscription nabuthéenne de Médaba nous montre la ville occupée par les Arabes nabuthéens et sous la domination de leur roi Arétas (IV) qui régnait à Pétra, l’an 37 après J.-C. Elle est encore appelée « ville des Nabuthéens de la deuxième Arabie », dans les Actes du concile de Chalcédoine (431), où elle figure comme ville épiscopale de la province de Bosra. Cf. Lequien, Oriens christianus, 1740, t. iii, p. 773. Toutefois, s’jl faut en croire la Mischna, Mikvaoth, vii, 1, aux temps qui suivirent la destruction du Temple, Médaba aurait eu des habitants juifs. Cf. Ad. Neubauer, Géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 252. Les documents se taisent sur l’époque de la ruine de cette ville, mais il faut vraisemblablement en attribuer la destruction aux Perses de Chosroès (614). V. ÉTAT actuel. — Depuis cette époque néfaste, Médaba paraît avoir été complètement oubliée jusqu’aux premières années du xixe siècle. Son nom fut cependant retrouvé vivant dans la mémoire des Arabes de la Transjordane par Seetzen, en 1806, Reisen durch Syrien, Palàstina, Berlin, 1854, t. i, p. 407-408. Ses ruines furent visitées et décrites d’une manière sommaire par Burkhardt, en 1810. Travels in Syria and the Holy Land, Londres, 1822, p. 365-367. Tristram, de Saulcy et plusieurs autres les signalèrent depuis. En 1880, le patriarcat latin de Jérusalem, qui, avec l’appui du consul de France, avait obtenu du gouverneur de Syrie Midhat pacha, les ruines de la ville et de la campagne des alentours, y installa une colonie d’Arabes chrétiens, de la tribu des Azézât, venus du Kérak. D’autres chrétiens et des musulmans sont venus les rejoindre. Bien que souvent menacée et plusieurs fois attaquée par les Bédouins des alentours, la nouvelle Madaba n’a pas cessé de prospérer. Le gouvernement ottoman, peu de temps après l’occupation de Kérak (1884), y a installé sous l’autorité du mutsarref ou préfet de Kérak, dépendant lui-même du ouâly ou gouverneur général de Syrie, un mudir ou « directeur » du cercle, avec divers employés. La population actuelle est d’environ 800 habitants, dont 350 sont catholiques latins, 450 grecs et les autres musulmans. — Pour l’état des ruines et l’histoire de Médaba, outre les ouvrages déjà cités on peut consulter encore : Conder, Madeba, dans The Survey of Eastern Palestine, in-4 « , Londres, 1889, p. 178-183 ; P. Séjourné, Médaba, dans la Revue biblique, i" année, 1892, p. 617644 ; P. Lammens, S. J., Mddaba, la ville des mosaïques, dans les Études religieuses, 1897, p. 721-736, 1898, p. 44-61 et 73-74 ; G. Schumacher, Madaba, dans la Zeitschrift des deutschen. Palâstina-Vereins, t. xviii, 1895, p. 113-125. L. Heiuet.

    1. MÉDAD##

MÉDAD (hébreu : Mêdad, « amour [ ?] ; » Septante : Mw6â8), un des soixante-dix anciens qui furent désignés dans le désert du Sinaï pour aider Moïse dans le gouvernement du peuple. De même qu’Eldad, il ne se rendit point à l’appel de Moïse auprès du tabernacle, mais il n’en reçut pas moins dans le camp même l’esprit de prophétie. Num., xi, 24-29. Voir Eldad, t. ii, col. 1648.

    1. MEDDIN##

MEDDIN (hébreu : Middin ; Vaticanus : Aivwv [’?] ; Alexandrinus : MaSûv ; Lucien : MaSSeîv), ville du désert de Juda, qui fit partie du territoire de la tribu de ce nom. Jos., xv, 61. Le site en est inconnu. Le texte sacré la place entre Betharaba (t. i, col. 1663) et Sachacha, mais la situation de ces deux villes est également ignorée.

MÈDE (hébreu : ham-Mâdi ; Septante : 6 Mr|80<), nabitant de la Médie ou originaire de ce pays. Le nom des Mèdes n’est pas différent en hébreu de celui de la

Médie, Mâddi, excepté dans la désignation de Darius le Mède, Daryâvéi ham-Mâdi. Dan., xi, 1. Mais la Vulgate a rendu Mâdaî, tantôt par Media, voir Médie, tantôt par Medus et Medi. Medusne se lit au singulier que Is., xxi, 2, dans le sens collectif, et Dan., v, 31 ; xi, 1 (Darius Medus). Partout ailleurs, Medi est au pluriel pour signifier les Mèdes en général, Judith, xvi, 12 ; Esther, i, 3, 14, 18, 19 ; x, 2 ; Is., xiii, 17 ; Dan., v, 28 ; vi, 8, 12, 15 ; rx, 1 ; I Mach., viii, 8 (pour la Médie) ; Act., ii, 9 ; pour désigner leurs rois, Judith, i, 1 ; Jer., xxv, 25 ; U, 11 ; Dan., vin, 20 ; IMach., i, 1 ; leurs villes, IV Reg., xvii, 6 ; xviii, 11 ; Tob., i, 16 ; iii, 7 ; iv, 21 ; v, 8 ; vi, 6 ; ix, 3, 6. — Medena provincia, dans I Esd., vi, 2, désigne la Médie.

    1. MEDE Joseph##

MEDE Joseph, théologien anglais, protestant, né à Berden dans le comté d’Essex, en octobre 1586, mort à Cambridge le 1 er octobre 1638. Ses études terminées, il obtint à Cambridge une chaire de professeur de langue grecque et la conserva jusqu’à la fin de sa vie, refusant la charge de président du collège de la Trinité de Dublin qui lui fut offerte en 1627. Parmi ses ouvrages on remarque ; Clavis apocalyplica ex innatis et insitis visionum characteribus eruta et demonslrata, una cum commentario in Apocalypsim, in-4°, Cambridge, 1627, qui a eu plusieurs éditions et a été traduit en anglais sous le titre The key of the révélation searched and démons trated out ofthe natural and proper characlers of the visions, with a conimentary thereupon, in-4° Cambridge, 1633. Les œuvres de J. Mede ont été publiées plusieurs fois : la meilleure édition est celle du D r Wortbington, 2 in-f°, Londres, 1672. On y remarque un grand nombre de dissertations sur divers textes de l’Ecriture. J. Mede est le premier qui ait contesté l’authenticité des prophéties de Zacharie. Epist., xxxi et lxi, dans ses Works. Londres, 1664, p. 786, 884. — Voir la vie de J. Mede, en tête de ses œuvres ; W. Orme, Bibliotk. Biblica, p. 310. B. Heuetebize.

    1. MÉDECIN##

MÉDECIN (hébreu : rôfê’, de râfâ’, « guérir, » et une fois, Is., iii, 7, hobês, de hâbaê, « bander ; » Septante : îaTpiSç : Vulgate : medicus), celui qui exerce la médecine.

1° Chez les Égyptiens. — Il existait dans ce pays de nombreux médecins. Odyss., iv, 230 ; Hérodote, ii, 84 ; m, 121. Les premiers médecins mentionnés dans la Bible sont égyptiens, ceux que Joseph chargea d’embaumer le corps de son père Jacob. Gen., l, 2. Au dire d’Hérodote, ii, 84, les médecins égyptiens étaient surtout spécialistes, soignant les uns la tête, les autres le ventre, etc. Il ressort cependant des monuments que la spécialisation n’allait pas toujours aussi loin. On trouvait en Egypte des médecins sortis des écoles sacerdotales et dont l’instruction se complétait par les livres et l’expérience, puis des rebouteurs qui guérissaient les fractures en invoquant la déesse Sokhit, enfin des magiciens qui agissaient au moyen des amulettes et des pratiques magiques. Cf. Papyrus Ebers, pi. xcix, lig. 2-3 ; Maspero, Notes au jour le jour, 13, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archseology, t. xiii, p. 501503 ; Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1895, t. i, p. 216.

2° Chez les Chaldéens. — Les Chaldéens n’avaient pas de véritables médecins, capables de reconnaître le caractère des maladies et de les soigner rationnellement. Cf., Lagrange, Les prêtres babyloniens, dans la Revue biblique, 1901, p. 396. Cf. A, Damon, Notice sur la profession de médecin, d’après les textes assyro-babyloniens, in-8°, Paris, 1897 (Extrait dur Journal asiatique, marsavril 1897). À l’époque des Achéménides, les Perses étaient encore obligés de s’adresser à l’Egypte pour obtenir des médecins capables. Hérodote, iii, 1, Cepen-> dant, chez les anciens Chaldéens du xxe siècle avant J.-C, la profession médicale était soumise à des règle-