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MAUNOURY — MAURER

Commentaire sur les Épîtres de saint Paul à Timothée à Tite, à Philémon, aux Hébreux ; en 1888, Commentaire sur les Epîtres catholiques de saint Jacques, saint Pierre, saint Jean et saint Jude. Chacun de ces volumes est in-8° et publié à Paris. C’est à saint Jean Chrysostome et à Théodoret que Maunoury demande le plus souvent ses explications. Sa doctrine exacte, profonde, pieuse, est fixée en des expressions d’une clarté et d’une concision caractéristique où se marque la personnalité de l’auteur. Connu jusque-là comme helléniste, Maunoury se révélait théologien, et montrait comment la grammaire peut servir la science sacrée. Ces travaux reçurent un excellent accueil. On peut encore signaler des articles publiés dans des revues : Examen du texte de saint Paul : in quo omnes peccaverunl, dans la Revue des Sciences ecclésiastiques, mai et juin 1877, p. 442-458, 519-538, articles insérés plus tard, en 1879, à la suite de son Commentaire de l’Épitre aux Romains. Ces deux articles eurent un contradicteur dans M. A. Leboucher, professeur de théologie au grand séminaire de Séez, qui publia sur la question deux fascicules : Élude critique sur le texte de saint Paul : in qvt> omnes peccaverunt, in-8°, Bar-le-Duc, 1877 et 1878. Plus tard, Maunoury voulut répondre aux articles de Paulin Martin contre l’authenticité du verset des trois témoins, I Joa., v, 7, dans un article intitulé : Le verset des trois témoins célestes : réponse à M. l’abbé Martin, dans la même revue, avril 1889, p. 289-297.

— L’auteur couronna son œuvre en 1894 par le Commentarius in Psalmos, 2 in-8°, Paris. Dans ce dernier ouvrage, le commentaire, écrit en un latin simple et élégant, suit la Vulgate et les Septante, sans demander au texte hébreu autre chose que des éclaircissements aux endroits les plus difficiles. — Entouré de la vénération de tous ses anciens élèves, Maunoury s’éteignit au petit séminaire de Séez, où il avait passé plus de soixante-dix ans. V. Prunier.

MAUR (RABAN), Magnentius Hrabanus Maurus, écrivain ecclésiastique, né à Mayence, d’où son prénom de Magnentius, en 776, mort à Winfeld sur Rhin le 4 février 856. Il fut élevé à l’abbaye de Fulde où il devint moine bénédictin et où il reçut le diaconat en 801. Peu après il fut envoyé à Tours où il suivit les leçons d’Alcuin. Ce fut Alcuin qui lui donna le surnom de Maurus, en souvenir du disciple de saint Benoît de ce nom. De retour à Fulde, il devint l’âme de l’école de l’abbaye et donna un grand éclat à son enseignement. Il fut ordonné prêtre en 814 et devint abbé en 822, dignité qu’il garda jusqu’en 842, époque où il donna sa démission. Le 26 juin 847, il fut sacré archevêque de Mayence. Pendant son pontificat, il tint trois conciles provinciaux. Sa vie fut très remplie et il fut un des hommes les plus remarquables de son temps. Il commença à écrire à l’âge de trente ans et continua pendant environ 41 ans. L’abondance de ses œuvres témoigne de son activité infatigable. Quoiqu’elles soient surtout une compilation, elles n’en rendirent pas moins de grands services, surtout dans les écoles. Ses œuvres complètes n’ont pas encore été publiées. G. Colvener en a édité la majeure partie, 6 in-f », Cologne, 1627. Migne a reproduit cette édition, avec des additions diverses, dans sa Patrologie latine, t. cvii-cxh, col. 1851 -1852.Nous n’avons à mentionner ici que les écrits exégétiques de Raban Maur, mais ils constituent de beaucoup la partie principale de son œuvre. Les voici avec les dates qui leur sont attribuées dans l’édition de Migne : 1° Commentariorum in Genesim libri quatuor, en 819 (t. CVH, col. 459-670) ; 2° Commentariorum in Matthmum libri oclo, en 822-826 (entre 814 et 822, d’après d’autres) (t. cvii, col. 727-1156) ; 3° Commentariorum in Exodum libri quatuor, en 834 (t. cviii, col. 9-246) ; 4° Expositionum in Leviticum libri septem, en 834 (t. cviii,

DICT. DE LA. BIBLE.

col. 245-586) ; 5° Enarrationum in lïbrum Numérorum libri quatuor, en 834 (t. cvjii, col. 587-858) ; 6° Enarrationis super Deuteronomium libri quatuor, en 834 (t. cviii, col. 857-998) ; 7° In lïbrum Josue libri très, en 834 (t. cviii, col. 999-1108) ; 8° Cammentaria in librum Judicum et Ruth, en 834 (t. cviii, col. 11071224) ; 9° Commentaria in libros quatuor Regum, en 834 (t. cix, col. 9-280) ; 10° Commentaria in libres II Paralipomenon, en 834 (t. cix, col. 279-540) ; 11° Expositio in librum Judith, en 834 (t. cix, col. 539592) ; 12° Expositio in librum Esther, en 836 (t. cix, col. 655-670) ; 13° Commentariorum in librum Sapientiœ libri ires, en 840 (t. cix, col. 671-762) ; 14° Commentariorum in librum Ecclesiasticum librideeem, en 840 (t. cix, col. 763-1126) ; 15° Commentaria in libros Machabeeorum, vers 840 (t. cix, col. 1125-1256) ; 16° Commentariorum in Ezechielem libri viginti, en 842 (t. ex, col. 495-1084) ; 17° Exposilio in Proverbia Salomonis (t. exi, col. 679-792) ; 18° Expositionis super Jerennam prophetam libri viginti (t. exi, col. 793-1272) ; 19° Enarrationum in Epistolas Beati Pauli libri triginta (viginti noveni) (t. exi, col. 1273-1616, et t. cxii, col. 9-834) ; 20° Allegorise in universam Sacram Scripturam (t. cxii, col. 849-1088), sorte de dictionnaire dans lequel un bon nombre de mots de l’Écriture sont expliqués d’une manière allégorique ; 21° Commentaria in Cantica quse ad viatutinas Laudes dicuntur (t. cxii, col. 1088-1166). Le commentaire d’Isaïe date de l’époque où Raban Maur était abbé de Fulde ; celui de Jérémie fut achevé pendant son épiscopat ; il fut suivi de celui d’Ézéchiel et de Daniel. C’est à la même époque qu’il commenta saint Paul et saint Jean. Son travail s’étendit à tout l’Ancien et à tout le Nouveau Testament (t. cvii, col. 103), mais les commentaires sur Daniel et sur saint Jean n’ont pas été publiés, non plus que ses commentaires sur Esdras, Néhémie, Tobie, Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des ^antiques, Isaïe, les douze petits prophètes, saint Luc, saint Marc, ies Actes des Apôtres, les Épîtres canoniques et l’Apocalypse. Sa vie a été écrite par un de ses disciples appelé Rodolphe ; elle est en tête de ses œuvres, t. cvii, col. 41106. Voir aussi Dahl, Leben und Schriften des Rabanus Maurus, Fulde, 1828 ; Histoire littéraire de la, France, t. v, 1711, p. 151-203 ; Kunstmann, Hrabanus Magnentius Maurus, Mayence, 1841 ; Nik. Bach, Hrabanus Maurus der Schbpfer des deutschen Schulwesens, dans Zimmermann, Zeitschrift fur Alterthumswissenschaft, t. ii, 1835, p. 636 ; Th. Spengler, Leben des heiligen Rhabanus Maurus, in-8°, Ratisbonne, 1856 ; Kôhler, Hrabanus Maurus. Ein Beitrag zur Geschichte der Pâdagogik im Mittlalter, Chemnitz, 1870 ; Dietrich Tùrnau, Rabanus Maurus, Munich, 1900.

    1. MAURER Franz Valentin Dominik##

MAURER Franz Valentin Dominik, exégéte protestant allemand, né à Rothweil (Wurtemberg) le 14 février 1795, mort à Birlingen (Wurtemberg) le 13 janvier 1874. Il était né catholique. Après ses études au lycée de sa ville natale, il étudia la théologie à l’université de Tubingue et fut ordonné prêtre à Rottenburg en 1820. L’année suivante il apostasia pour devenir protestant. De 1826a 1833 il fut professeur à l’école Saint-Thomas, Thomasschule, de Leipzig. Il vécut plus tard tantôt à Stuttgart, tantôt à Cannstadt, et de 1843 à 1863 il exerça les fonctions de pasteur en plusieurs localités du Wurtemberg. Il prit sa retraite en 1867. — Les travaux de Maurer sont, pour la plupart, consacrés à l’exégèse. On a de lui : Commentar ûber dos Buch Josua, 2 in-8°, Stuttgart, 1831 ; Commentarius criticus in Vêtus Testamentum, 4 in-8°, Leipzig, 1832-1848 (le t. iv fut édité par Auguste Heiligstedt), ouvrage destiné aux étudiants en théologie, mais très superficiel ; Observationes in Hoseam, publiées dans les Scholia in Vêtus Testante », tum de Rosenmùller, 2e partie, 3e édit., Leipzig, 1824.

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