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MATHUSAEL — MATSOR

indiquant le génitif, et S », « Dieu : » « homme de Dieu. » F. Mùhlau et W. Volck, Gesenius’Handwôrterbuch, 8e édit., 1878, préfèrent dériver sâ’êl de sâ l al, « homme de prière » ou « de demande ».

    1. MATHUSALA##

MATHUSALA, MATHUSALÉ, MATHUSALEM

(hébreu : MetûHêlah, « homme du trait, du dard » [ ?] ; Septante : Ma90-jci>, « ), fils d’Hénoch et père de Lamech, le huitième des patriarches antédiluviens de la branche de Seth. Son père Hénoch l’engendra à 65 ans ; il eut lui-même son fils Lamech à 187 ans ; après quoi il vécut encore 782 ans et mourut, après avoir engendré des fils et des filles, à l’âge de 969 ans : c’est la vie la plus longue dont il soit parlé dans l’Écriture, d’où l’expression proverbiale : « vieux comme Mathusalem. » Gen., v, 21-27. A’oir Longévité, col. 355. — Des critiques modernes prétendent que Mathusala et Mathusaël dont le nom se ressemble et qui ont l’un et l’autre un fils appelé Lamech sont une seule et même personne, mais les noms de Mathusala et de Mathusaël ne sont pas identiques et les deux Lamech sont différents. Voir Lamech 2, col. 42.

    1. MATIN##

MATIN (hébreu : bôqér ; Septante : Ttpuf, npwsa ; Vulgate : marie, dîluculo), partie de la journée qui en comprend les premières heures, et spécialement le temps qui succède immédiatement à l’aurore. A’oir Aurore, 1. 1, col. 1265. Ce qui appartient au matin s’appelle dans les versions : £w91v<S< ; , irptotviSç, matutinus. — 1° Dans le récit de la création, il est répété plusieurs fois que « il y eut soir, il y eut matin, ce fut un jour ». Gen., i, 5, 8, 13, 19, 23, 31. Les Hébreux comptaient les jours d’un coucher de soleil à un autre, sans doute parce qu’ayant des mois lunaires, dont ils déterminaient le commencement par une méthode tout empirique, ils trouvaient naturel que le jour commençât comme le mois, le soir, à l’apparition de la lune. Mais cette manière de limiter le jour n’était pas générale ; les Égyptiens et les Babyloniens le faisaient commencer au matin. Dans le texte de la Genèse, les mots « soir » et « matin » doivent donc être considérés comme les limites d’une durée déterminée : il y eut soir, après la journée écoulée, il y eut matin, après la nuit écoulée, et ce fut un jour. Dans Daniel, viii, 14, 26, au contraire, l’expression « soir matin », désigne un jour tout entier, comme le vu^TiiiEpov des Grecs, II Cor., xi, 25, compté à la manière des Hébreux. Le prophète se sert sans doute de cette expression composée parce que, dans ce passage, il est question du sacrifice perpétuel, et que les mots’éréb, « soir, » bôqér, « matin, » rappellent le sacrifice qui se faisait à ces deux moments de la journée. Cf. Rosenmûller, Daniel, Leipzig, 1832, p. 267 ; Fabre d’Envieu, Le livre duprophète Daniel, Paris, 1891, t. H, 2° part., p. 817. Il est à remarquer cependant que, quand il s’agissait de manger l’agneau pascal, la manne, les victimes des sacrifices, Exod., ii, 10 ; xvi, 19 ; Lev., vii, 15, la journée s’étendait « jusqu’au matin », parce que ces actes se faisaient plus communément le jour que la nuit, et qu’il fallait laisser une certaine latitude pour les terminer. — 2° Le matin était consacré par l’offrande de sacrifices dans le Temple, chaque jour, Exod., xxix, 38, 39 ; Num., xxviii, 4, et spécialement pendant les fêtes de la Pâque, Num., xxviii, 23, et durant les grandes solennités. Voir Sacrifices. C’est aussi le matin que l’on offrait l’encens, que l’on préparait les lampes du sanctuaire, Exod., xxx, 7, que l’on mettait du bois sur l’autel des holocaustes, Lev., vi, 5, etc. Le matin était considéré comme le temps propice pour la prière. Ps. v, 4, 5 ; lxxxviii (lxxxvii), 14 ; cxlih (cxui), 8 ; exix (cxvin), 148 ; Is., xxvi, 9 ; Eccli., xxxix, 6 ; Sap., xvi, 28, etc. Chaque matin, - les Juifs récitaient le schéma, prière composée de trois passages de la Bible : Deut : , vi, 4-9 ; xi, 13-21 ; Num., xv, 3741. Cette prière devait se

dire dès le lever du jour, dès qu’on pouvait distinguer entre le bleu et le blanc. Berachoth, I, 1, 2. — 3° On n’avait pas coutume de manger ni de boire dès le matin, ou du moins on ne le faisait que très légèrement. La matinée appartenait au travail et à l’accomplissement des différents devoirs d’état. C’était, pour le prince, l’heure de rendre la justice. Jer., xxi, 12. Aussi des princes mangeant le matin, et consacrant ainsi à de grossières jouissances les moments les plus précieux" de la journée, faisaient le malheur de leur pays. Eccle., x, 16. Boire et s’enivrer le matin était une marque de décadence morale. Is., v, 11. Les Juifs ne prenaient rien avant l’heure de la prière publique, qui était la troisième heure ou neuf heures du matin. Berachoth, ꝟ. 28, 2. C’est pourquoi quand, à la Pentecôte, on accuse les disciples d’être ivres, saint Pierre se contente, pour les défendre, de dire qu’on n’est encore qu’à la troisième heure. Act., ii, 15. — 4° Ce fut le matin, dès la pointe du jour, que Notre-Seigneur fut jugé officiellement et condamné par le sanhédrin, Matth., xxvii, 1 ; Marc, xv, 1, et que, deux jours après, il ressuscita. Marc, xvi, 2, 9 ; Luc, xxiv, l ; Joa., xx, 1. — 5° L’étoile du matin est la planète Vénus, la plus brillante de toutes et qui est surtout remarquable lorsqu’elle précède le lever du soleil. Eccli., l, 6 ; Apoc, ii, 28 ; xxii, 16. La nuée du matin est, en Orient, une nuée qui disparaît vite à la chaleur des rayons solaires. Ose., vi, 4 ; xiii, 3 ; Am., iv, 13. Sur la pluie du matin, Joël., ii, 23, qui est dans l’hébreu la pluie « de la première saison », voir Pluie. — 6° L’expression « du matin au soir » marque tantôt la continuité d’une action qui se prolonge toute une journée, Exod., xviir, 13, 14 ; Ps. cxxx (cxxix), 6 ;

I Mach., ix, 13 ; x, 80 ; Act., xxviii, 23, etc., tantôt, au contraire, la rapidité de ce qui ne dure qu’un jour. Job, iv, 20 ; Is., xxxviii, 12 ; Eccli., xviii, 26, etc. Le mot hiSkîrn, « se lever matin, » très souvent employé dans l’Ancien Testament, marque, suivant les cas, l’empressement avec lequel on fait une chose, dès le point du jour, la considérant comme la première à mériter l’attention, Gen., xix, 27 ; xxi, 14 ; Exod., viii, 20 ; Num., xiv, 40 ; Deut., xvi, 7 ; Jos., vii, 16 ; II Reg., xv, 2 ; Job, xxiv, 14 ; Prov., i, 28 ; viii, 17 ; Jer., vii, 25, etc., ou la diligence particulière qu’on apporte à exécuter un acte important. HPar., xxxvi, 15 ; Jer., vii, 13 ; Soph., iii, 7, etc. Pendant les jours qui précédèrent sa mort, le. Sauveur enseignait dans le Temple, et le peuple s’empressait dès le matin, wpôptÇev, manicabat, pour venir l’écouter. Luc, xxi, 38. Le verbe ôp8pîÇe[v correspond à l’hébreu hïSkîm, se lever matin, s’empresser. Quant au verbe manicare, qui vient de mane, « matin, » il n’existe pas dans le latin classique et étonnait saint Augustin, qui le trouvait dans une ancienne traduction de Jud., IX, 32, et lui préférait maturare. Quœst. in Heptat., vii, 46, t. xxxiv, col. 808. Il se lit dans saint Pierre Chrysologue, Serm., 82, t. lii, col. 431, et ensuite assez souvent dans le latin du moyen âge. H. Les être.

    1. MATRED##

MATRED (hébreu : Matrêd, « poussant en avant[ ?], » Septante : Matpa’ft), MaTpâS), fille de Mézaab et mère de Méétabel, laquelle devint la femme d’Adar ou Adad, roi d’Édom. Gen., xxxvi, 39 ; I Par., i, 50. Voir Adad 2, 1. 1, col. 165.

    1. MATSOR##

MATSOR (hébreu : Mâfôr), nom de l’Egypte, d’après un grand nombre de commentateurs modernes, dans IV Reg., Xix, 24 ; Is., xix, 6 ; xxxvii, 25 ; Mich., vii, 12. Les anciennes versions ont pris à tort ilâçôr pour un nom commun dans ces passages et lui ont donné le sens de « forteresse, fortification » (Septante itepioxti ; Vulgate : [civitas] munita), signification qu’a, en effet, ce mot, Ps. xxxi (xxx), 22 (in civitate munita) ; lx (lix),

II ; Hab., -11, 1 ; H Par., viii, 5, ou bien elles l’ont traduit d’une façon plus ou moins analogue. Ainsi la Vul-