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    1. MARIE##

MARIE, MÈRE DE JACQUES ET DE JOSErH — MARINI

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frère de saint Joseph. Saint Épiphane, User. txxYili, 7, t. XLH, col. 708, donne le même renseignement. Marie Cléophas n’aurait donc été que la belle-sœur de Joseph, et par conséquent de Marie, mère de Jésus, bien que quelque autre parenté par consanguinité ait pu également exister entre elles deux. — Marie Cléophas n’est pas nommée parmi les saintes femmes qui accompagnaient le Sauveur dans ses courses apostoliques. Luc, vin, 1-3. Peut-être son mari vivait-il encore et ne pouvait-elle le quitter. Devenue plus libre, elle apparaît au Calvaire auprès de Marie, mère de Jésus. Joa., xix, 25. Elle reste là après la mort du Sauveur, Matth., xxvii, 56 ; Marc, xv, 40 ; elle assiste à la sépulture, Matth., xxvii, 61 ; Marc, XV, 47 ; elle se rend au sépulcre le lendemain du sabbat, Matth., xxviii, 1 ; Marc, xvi, 1, et, au retour, partage avec les autres saintes femmes la faveur de voir le Seigneur ressuscité. Matth., xxviii, 9 ; Luc, xxiv, 10. C’était donc une croyante et une sainte femme, qui sut se montrer digne de la parenté à laquelle elle avait l’honneur d’appartenir. Il n’est plus parlé d’elle en dehors des récits de la passion et de la résurrection.

H. Lesêtre.

6- MARIE, MÈRE DE JEAN MARC. — Quand saint Pierre fut délivré de sa prison par l’ange, il s’en alla à la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, dont une servante, nommée Rhodé, finit par lui ouvrir la porte. Act., XH, 12. Jean Marc était le cousin de Barnabe, Col., iv, 10, dont par conséquent Marie devait être la sœur ou la belle-sœur. De ce que Barnabe était originaire de Chypre, Act., iv, 36, il ne suit pas nécessairement que Marie l’ai été aussi. Elle était probablement veuve à l’époque où elle apparaît dans les Actes, puisque la maison qu’elle habite n’est désignée que par son nom à elle. Elle devait être avec les Apôtres dans les termes d’une assez grande intimité, pour que saint Pierre vînt ainsi directement chez elle au sortir de sa prison. Néanmoins la maison de Marie ne paraît pas avoir été à ce moment le rendez-VO _us habituel des disciples, puisque Jacques et les frères ne sont pas là. Act., xii, 17. Saint Pierre et saint Paul eurent grande amitié pour le fils de cette Marie. Voir Jean Marc, t. iii, col. 1166. — Un certain nombre d’auteurs ont pensé que la villa et le jardin de Gethsémani appartenaient à la mère de Jean Marc ; ils en concluent que le jeune homme qui fut pris au sortir du jardin et s’enluit en abandonnant le vêtement qui le couvrait n’était autre que Jean Marc. Marc, xiv, 51, 52. La supposition est plausible, mais non démontrée. Cf. Knabenbauer, Evang. sec. Marc, Paris, 1894, p. 393. D’autres, poussant plus loin les conjectures, croient que la maison dans laquelle se célébra la dernière Cène était la maison même de Marie, mère de Jean Marc. Voir Cénacle, t. ii, col. 400. Cette maison serait ensuite devenue le premier lieu de réunion des chrétiens de Jérusalem. Au VIe siècle, le moine Alexandre, t. xciii, col. 4092, suppose en conséquence que le jeune homme qui portait la cruche d’eau, Luc, xxii, 10, était Jean Marc Vers 530, Théodosius dit de l’église de Sion, mère de toutes les églises, que ce fut la maison de saint Marc éyangéliste. Cf. Tobler, Itiner. Terrée Sanctee, Genève, 1877, p. 65. Cette maison était connue. Un texte arabe la mentionne au nombre des endroits mémorables de Jérusalem, au moment de la prise de la ville par les Perses en 614. Cf. Bévue biblique, Paris, 1897, p. 461. Les identifications tentées au sujet de cette maison de Marie sont plus ou moins sujettes à caution. On pourrait y placer, à la rigueur, le lieu de la dernière Cène, que saint Marc, xiv, 15, appelle âv(6160v, et saint Luc, XXII, 12, àvâyatov, deux mots qui signifient « étage supérieur ». Mais si rien ne s’y oppose, rien non plus n’y oblige. Cet étage supérieur est-il le même local que le OTtepûov, « chambre haute, » Act., i, 13, dans laquelle se réunissent les disciples après l’Ascension ? Ces mots ont le même sens et saint Jérôme les traduit tous par cœnaculum, comme pour faire une

même salle du lieu de la dernière Cène et du lieu de réunion des disciples. Mais pourquoi saint Luc emploiet-il deux mots distincts pour désigner un même local ? Ne semble-t-il pas indiquer par là que l’àvct-yaiov de la Cène diffère du ÛTtepSov de la Pentecôte ? On ne peut affirmer que l’un ou l’autre ait fait partie de la maison de Marie, mère de Jean Marc, et l’on peut nier avec Une plus grande probabilité que les deux à la fois n’ont pas appartenu à la même maison. Quant à faire de la maison de Marie le lieu habituel des réunions liturgiques, le texte des Actes, xii, 4, 5, 12, 17, n’y autorise pas, puisque dans les jours mêmes de la Pàque, alors que toute l’Église prie sans relâche pour saint Pierre prisonnier, Jacques et les frères, c’est-à-dire les Apôtres, sont réunis ailleurs, bien que beaucoup se trouvent cette nuit-là dans la maison de Marie. Si Pierre, au sortir de la prison, se demande où il ira, < ?uv18° v, considérant, Act., XII, 12, et choisit la maison en question, ce n’est pas qu’elle soit nécessairement un lieu de réunions liturgiques, c’est tout simplement parce qu’elle était voisine de la prison. À partir du vu » siècle, la tradition confondit peu à peu dans le même emplacement la maison de Marie, mère de Jean Marc, le Cénacle, le lieu de la. descente du Saint-Esprit, celui de la dormition de la Sainte Vierge et celui de la première église établie par les Apôtres à Jérusalem. Voir col. 802-803 ; Lagrange, La dormition de la Sainte Vierge et la maison de Jean Marc, dans la Revue biblique, 1899, p. 589-600.

H. Lesêtre.

7. MARIE, chrétienne de Rome, à laquelle saint Paul envoie un salut, et qui paraît avoir tenu un rang distingué parmi les chrétiens de la capitale, car l’Apôtre, sur près de trente personnes qu’il fait saluer nommément, place Marie au quatrième rang et signale toute la peine qu’elle s’est donnée pour le bien de ses frères. Rom., xvi, 6.

H. Lesêtre.
    1. MARIMUTH##

MARIMUTH (hébreu : Merêmôf), nom, dans le texte hébreu, de trois Israélites, dont le premier est appelé dans la Vulgate tantôt Mérémoth, tantôt Mérimuth, tantôt Marimuth ; le nom du second est écrit Marimuth et celui du troisième Mérimuth.

1. MARIMUTH (Septante : Mepi|iûe, I Esd., viii, 33 ; ’Pajjwie, II Esd., iii, 3 ; Mepa[it16, II Esd., iii, 21), prêtre, fils d’Urie, descendant d’Accus, le chef de la septième classe sacerdotale instituée par David. II Esd., iii, 21. Il revint de la captivité à Jérusalem avec Esdras et, le quatrième jour, il pesa l’argent, For et les vases de la maison de Dieu. I Esd., viii, 33. Plus tard, lors de la reconstruction des murs de Jérusalem sous Néhémie, Marimuth travailla à leur réédification avec les autres descendants d’Accus, entre les fils d’Asnaa qui rebâtirent la porte des Poissons et Mosollam, fils de Barachias. II Esd., iii, 3-4. Il refit aussi la portion du mur comprise entre la porte de la maison du grand-prêtre Éliasib et l’extrémité de la même maison. II Esd., iii, 21. La Vulgate écrit son nom Mérémoth, I Esd., viii, 33 ; Marimuth, II Esd., iii, 3, et Mérimuth, II Esd., iii, 21.

2. MARIMUTH (Septante : Mapt|iû>0), fils de Bani, qui avait épousé une femme étrangère et qui la renvoya sur l’ordre d’Esdras. I Esd., x, 36.

    1. MARINI Marco##

MARINI Marco, hébraïsant italien, né à Brescia vers 1541, mort dans cette Ville en 1594. Il entra chei les chanoines du Saint-Sauveur et, s’étant fait connaître par ses écrits, fut appelé à Rome par Grégoire XIII qui lui offrit, mais en vain, plusieurs évêchés. Parmi ses ouvrages on remarque : Annotationes literales in Psalmos nova versione illustratos, 2 in-4°, 1748-1750, publié par Mingarelli avec une Vie de l’auteur. Marini avait fait paraître : Arca Noe t seu thésaurus lingute sanctse novus, 2 in-f>, 1593 ; Grammatica Xinguse sacrée, in-4° r

Baie, 1580.

B. Heurtebize.