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    1. MARIE##

MARIE, MÈRE DE DIEU

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Mais supposé que les chrétiens n’aient pas eu dés lors une dévotion spéciale envers la T. S. Vierge, comment expliquer qu’ils aient tant multiplié son image sur les parois des catacombes, où on l’a retrouvée une vingtaine de fois, sur les verres dorés et sur les sarcophages ? Sans doute, il y en aurait un bien plus grand nombre encore, si tant de monuments n’avaient été détruits et si même nous connaissions tous ceux qui subsistent cachés sous les décombres. » H. Marucchi, Élém. d’arehéol. chrét., . i, Paris et Rome, 1899, p. 321. Cf. De Rossi, Imagini scette délia B. V. Maria, traite dalle Cala saint Pierre et saint Paul (fig. 221), comme un personnage supérieur aux deux autres. Les premiers chrétiens ne pouvaient indiquer d’une manière plus claire quelle place ils attribuaient à Marie dans leur vénération. Sur un autre verre, on voit sainte Agnès à côté de la Sainte Vierge. Ces objets, antérieurs au concile d’Éphèse, ainsi que les peintures des catacombes, démontrent que le culte de la Sainte Vierge n’est pas la conséquence de ce concile, mais qu’il est contemporain des origines chrétiennes, au moins sous sa forme la plus élémentaire. Cf. F. A. von Lehner, Die Marienvèrehrung in~

[Image à insérer] .220. — La Vierge et l’enfant Jésus. Peinture du cimetière Ostrien. D’après Wilpert, Die Malereien der Katakomben Roms, pi. 173.

combe Romane, Rome, 1863 ; M. Wolter, Les cata~ combes de Rome, trad. Alter, Paris, 1872, p. 38-52.

2° Des tombeaux des catacombes et de la chaux des « loculi » on a retiré, entre autres objets, des verres dorés composés ordinairement de deux disques soudés au feu, entre lesquels on a gravé ou dessiné sur or différents sujets. Cf. Garrucci, Vetri ornati di figure in oro, Rome, 1858. Ces verres remontent en général au lïi<> on au iv » siècle. La Sainte Vierge y est assez souvent représentée, avec la légende MARIA ou MARA. Un

[Image à insérer] 221. — Marie et les Apôtres Pierre et Paul. Fond de verre. D’après Garrucci, Vetri ornati di figure in oro, 1868, pi. îx, n. 7.

des spécimens les plus significatifs est celui dans lequel Marie apparaît debout, les mains étendues, entre

den ersten Jahrhunderten, Stuttgart, 1886 ; Martigny, Dict. des antig. chrét., p. 788-792.

3° Une autre forme de dévotion des premiers chrétiens pour la Sainte Vierge est le nom de « Marie » qu’ils aiment à porter et qui se rencontre dans les inscriptions, à partir de la fin du ive siècle. Cf. Martigny, Dict. des antiq. chrét., p. 515.

IX. Chez les Juifs.

Quand les disciples du Sauveur se multiplièrent et que l’Évangile se propagea dans le monde, les Juifs s’efforcèrent de jeter le discrédit sur la personne de Notre-Seigneur et sur son œuvre. Saint Justin, Dial. cura Tryph., 17, 108, t. vi, col. 512, 719, atteste qu’ils envoyèrent dans ce but des émissaires dans toutes les synagogues de la dispersion. Afin de déshonorer le Sauveur dans sa naissance, ils lui attribuaient pour père un misérable aventurier, Joseph Pandéra, qui aurait été le séducteur de Marie. Cette allégation se trouve déjà dans Celse. Cf. Origène, Cont. Çels., ii, 32, t. xi, col. 852. Us l’appelaient aussi « fij£ de satda », c’est-à-dire de l’adultère. Ces odieux outrages reviennent fréquemment dans la Gémara. Cf. Sanhédrin, fol. 67, 1 ; Schabbath, fol. 104, 2 ; 1er. Chaghigah, fol. 77, 4 ; Babyl. Chaghigah, fol. 4, 2 ; Midrasch Koheleth, x, 5, etc. Le nom de Pandéra est le même que celui de Panther, qui se trouve introduit dans la généalogie deNotre-Seigneur, on ne sait sur quel fondement, par saint Épiphane, Hxr. lxxviii, t. xui, col. 728, et par saint Jean Damascène, De fide ortho— dox., iv, 14, t. xciv, col. 1157. D’après le premier, Panther serait le grand-père de saint Joseph, et, d’après le second, le père de Barpanther, père lui-même de saint Joachim. Cf. In f est. S. Joachim, lect. vin. C’était probablement le nom d’un ancêtre du Sauveur, qui n’entrait pas dans la généalogie directe. Saint Épiphane et saint Jean Damascène lui donnèrent une place dans la généalogie, et les Juifs en abusèrent en le faisant servir de base à leurs calomnies. D’après le Talmud, le nom de Panther fut celui d’un ami et d’un officier d’Hérode Antipas, qui résidait à Magdala, et auquel Marie-Made-