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MARBRE - MARC (SAINT)


fabriquait tontes sortes d’objets de prix et de statuettes. Apoc, xviii, 12. On ne signale en Palestine aucune exploitation de marbre, ni ancienne, ni moderne. Les dépôts calcaires y avoisinent pourtant les soulèvements volcaniques. Il ne" serait pas impossible qu’on eût parfois traité comme marbre certains calcaires à structure cristalline, tels que ceux qu’on rencontre au sud d’Hébron. Cf. Tristram, The natural Bistory of the Bible, Londres, 1889, p. 19. Par contre, des marbres se trouvent dans le Liban. Voir col. 231. — La Vulgate traduit par marmor des termes hébreux qui désignent des pierres à graver, Exod., xxxi, 5, ou simplement des pierres de construction en général ou d’ornementation.

II Par., ii, 14 ; iii, 6.

H. Lesêtre.

1. MARC (SAINT) (grec : Mip*oç, Màpxoç ; Vulgate : Marcus), auteur du deuxième Évangile (fig. 213).

— 1° Son identification avec Jean Mare. — La biographie

213. — Saint Marc l’évangéliste.

D’après Cahier, Caractéristiques des saints, t. i, p.

395.

du second évangéliste dépend de l’opinion que l’on admet sur son identité ou sa non-identité avec le personnage que les Actes des Apôtres nomment tantôt simplement Jean, xiii, 5, 13, tantôt Jean, surnommé Marc, xii, 12, 25 ; xv, 37, tantôt Marc tout court, xv, 39. Avec Baronius, Tillemont et Cotelier, des exégètes modernes ont distingué l’évangéliste Marc, disciple de saint Pierre, de Jean Marc, disciple de saint Paul. Patrizi, De Evangeliis, 1. I, c. ii, q. i, Fribourg-en-Brisgau, 1853, p. 3336 ; Comment, in Marcum, Rome, 1862, p. 233-244 ; Danko, Historia revelationis divines N. T., Vienne, 1867, p. 274-275 ; T. Lamy, Jntroductio, 5e édit., Louvain, 1893, t. ii, p. 225 ; Drach, Èpîtres de saint Paul, 2e édit., Paris, 1896, p. 603. Mais la plupart des critiques avec toute l’antiquité, qui n’a coduu qu’un seul Marc, voir Victor d’Antioche, dans Cramer, Catenss in Ev. S. Matthasi et S. Marci, Oxford, 1840, p. 263, admettent l’identité de l’évangéliste avec Jean Marc, associé au ministère de Paul et de Barnabe. Nous adopterons ce dernier sentiment, non sans en reconnaître, les difficultés. Voir t. iii, col. 1166-1167. Jean était donc le nom hébreu, voir t. iii, col. 1153, du second évangéliste, et Marc, son surnom

romain, devenu plus tard dans les milieux grecs son cognomen : Le nom de Jean lui avait été donné par sesparents à la circoncision et était employé à Jérusalem. Le surnom de Marc lui a été appliqué plus tard, soit pour le distinguer d’autres Jean, soit plutôt en raison de l’usage répanda alors chez les Juifs d’ajouter à leur nom hébreu un nom grec ou latin. L’auteur des Actesmentionne d’abord ses deux noms, xii, 15, 25, puis successivement l’un ou l’autre des deux suivant les habitudes des lieux, pour bien marquer l’identité. Dans les Épitres, le surnom est employé seul.

2° Marc d’après les Actes des Apôtres. — Sa mère se nommait Marie et possédait à Jérusalem une maison, dans laquelle les disciples étaient réunis de nuit, lorsque saint Pierre, en 42 ou 44, sortit de prison. Act., xii, 12. L’apôtre s’y rendit directement comme au lieu ordinaire des assemblées. On en a conclu que cette maison était vaste, que la famille était opulente, et que le père de Marc, nommé Aristobule dans les apocryphes, était mort, puisque Marie est nommée comme maîtresse de la maison. On a parfois voulu faire de cette maison le Cénacle, et aujourd’hui cette opinion a des tenants, surtout en Allemagne. Voir t. H, col. 400. Paul et Barnabe qui, au temps de la famine survenue en 46, étaient revenus à Jérusalem apporter aux fidèles les aumônes de leurs frères, emmenèrent avec eux Jean Marc, lorsqu’ils retournèrent à Antioche. Act., xii, 25, Comme Marc n’est pas nommé avec les prophètes et les docteurs de l’Église d’Antioche, Act., xiii, 1, on en a conclu qu’il n’était pas alors employé au ministère de la prédication. D’ailleurs, Paul et’Barnabé, dans leurs prédications en Séleucie et en Chypre, avaient Jean comme ûmipéTr] ?, c’est-à-dire, si on ne considère que la simple signification du mot, comme serviteur, chargé spécialement du service matériel, mais si on rattache cette expression à la phrase précédente, dans laquelle les apôtres sont dits prédicateurs de la parole de Dieu, Jean aurait été leur collaborateur dans ce ministère et

zrpé-ns yov. Act., xiii,

5 ; cf. Luc, i, 2. Quand ils passèrent à Pergé en Pamphylie, Jean se sépara d’eux et retourna à Jérusalem chez sa mère. Act., xiii, 13. On ignore les motifs de cette séparation. Était-ce pour ne pas suivre ses compagnons dans des contrées inhospitalières ? Était-ce par dissentiment réel au sujet de l’admission des gentils dans l’Église ? On ne sait au juste et on est réduit à des conjectures. Toutefois, quand plus tard, au début de la seconde mission apostolique de Paul et de Barnabe, celui-ci accueillit Jean Marc qui les avait rejoints à Antioche et qui était décidé à les suivre désormais partout, Paul refusa catégoriquement le concours de celui qui les avait quittés dès la Pamphylie et qui n’était point allé à l’œuvre avec eux. L’apôtre le tenait donc pour pusillanime. Cf. Fouard, Saint Paul, ses missions, Paris, 1892, p. 28-29, 100-102. Il y eut à ce sujet un violent désaccord, nafoi>uii.6t, entre Paul et Barnabe, au point qu’ils se séparèrent et allèrent chacun de leur côté. Barnabe prit Marc avec lui et partit pour Chypre. Act., xv, 37-39. Cf. t. i, col. 1463. Dès lors, les Actes se taisent sur le compte de Marc.

3° Marc d’après les Epitres. — Marc reparaît plus tard auprès de saint Paul. Dans l’Épître aux Colossiens, écrite en 61 ou 62, au début de la captivité de l’apôtre à Rome, voir t. ii, col. 869, Marc est nommé avec les autres, compagnons de saint Paul et ses coadjuteurs qui étaient de la circoncision. Col., iv, 10, 11. Paul, 1. 10, salue de sa part les Colossiens, ainsi que Philémon. Philem., 24. Marc était donc avec l’apôtre à Rome. Celui-ci oubliant. la séparation antérieure, lui avait fait bon accueil et il le recommandait chaudement aux Colossiens : & S’il va chez vous, recevez-le bien. » Dans ce passage, saint Paul indique incidemment l’origine juive de Marc et confirme ainsi les renseignements des Actes sur Jean Marc. Il ajoute un détail nouveau et nous apprend que