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MARA — MARANATHA


Copenhague, 1775, p. lxvi : c’est un petit arbuste épineux qui est commun près des sources, et produit en été une baie rouge, douce au goût. Cf. aussi R. L. Deslontaines, Flora Atlantiea, 2 in-4°, Paris, 1778, t. i, p. 372. Mais H. S. Palmer, Sinai, p. 40, dit que la baie en question n’a aucune propriété pareille, et n’a jamais été supposée la posséder par les Arabes. Burckhardt reconnaît lui-même que les Arabes ne possèdent aucun moyen d’adoucir l’eau saumâtre. Travels in Syria, 1822, p. 473. Partagent la même opinion : Murray, Handbook for travellers in Egypt, 1880, II » part., p. 342 ; Ebers, Durch Gosen zum Sinai, p. 116-118. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. ii, p. 453-455. Cependant Lottin de Laval, Voyage dans a péninsule arabique, p. 215, prétend que les Arabes connaissent un moyen de corriger Pâcreté des eaux ; ils emploient l’arbuste nommé lassaf, qui a quelque ressemblance avec le houx commun ; et aussi des rameaux du câprier. Pour obtenir le même effet, Ferdinand de Lesseps dit que les Arabes se servent d’une espèce d’épine-vinette. Conférence de M. Ferdinand de Lesseps à Nantes sur le canal maritime de Suez, cercle des Beaux-Arts, 8 décembre Î866, in-12, Paris, 1867, p. 12. Il n’est pas improbable que ces deux explorateurs aient été mal informés par les Arabes, toujours extrêmement complaisants avec les étrangers ; mais quand même on serait sûr qu’ils possèdent vraiment un moyen pareil, comment affirmer que c’est de celui-là que Moïse s’est servi ? A. Molini.

    1. MAR ABA##

MAR ABA, patriarche nestorien de 536 à 552, né à IJalé, près du Tigre, dans le pays de Radan, mort à Séleucie-Ctésiphon. D’après sa biographie publiée par le P. Bedjan, le patriarche Mar Aba 1 er appartenait d’abord à la religion de Zoroastre. C’était un homme instruit et puissant qui tourmentait les chrétiens. Converti à la suite d’un prodige, il fut baptisé dans le village d’Akad, s’adonna à l’élude des Saintes Écritures dans l’école de Nisibe, y apprit le psautier en quelques jours et fut chargé enfin d’enseigner au pays d’Arzoun. Plus tard il voulut visiter les saints lieux ; il s’arrêta à Édesse où il apprit le grec, il alla ensuite à Alexandrie où il expliqua en grec les Saints Livres ; il visita la Thébaïde, Athènes et Constantinople. De retour à Nisibe, il voulut se retirer au désert, pour y fuir la vue des discordes de l’Église nestorienne, dotée alors de deux patriarches ennemis. Les évêques l’obligèrent à enseigner à Nisibe, puis le choisirent pour patriarche, l’an 536, d’après Amr et Bar-HébræuSj ou l’an 539, d’après Élie. Cf. Braun, p. 93. Il pacifia l’Église nestorienne. Plus tard, revenu à Séleucie-Ctésiphon, il passait sa journée, jusqu’à la quatrième heure, à interpréter lés Saints Livres et ensuite à rendre la justice entre fidèles et fidèles ou entre fidèles et païens, puis, durant la nuit, il écrivait aux divers diocèses. Les Mages, jaloux de ses succès, l’accusèrent auprès du roi de Perse d’être l’ami des Romains, de convertir des Mages à sa religion, d’empêcher les chrétiens de manger certaines viandes et de plaider devant les Mages et de leur détendre d’épouser la femme de leur père, leur bru ou leur tante. Après de longues discussions, Mar Aba fut exilé en Adorbigan, dans un village nommé Seres de Magousé, où était l’école centrale des Mages. Il y resta sept ans (542-549), après quoi, menacé de mort par les Mages qui avaient envoyé un émissaire pour le tuer secrètement, il s’enfuit à Séleucie-Ctésiphon et demanda au roi de le juger et de le faire mourir au grand jour s’il le méritait. Le roi lui fut favorable, mais les Mages le persécutèrent toujours et il passa les trois dernières années de sa vie (549-552) tantôt libre et tantôt prisonnier et chargé de chaînes.

On voit par sa biographie que la Sainte Écriture fut l’étude de prédilection de Mar Aba. Amr écrit aussi : « Mar Aba interpréta l’Ancien et le Nouveau Testament ; »

de plus Ebedjésus, dans son catalogue, lui attribue une version de l’Ancien Testament faite du grec en syriaque et des commentaires sur plusieurs livres de l’Ancien et du Nouveau Testament. Nous ne savons pas s’il s’agit d’une version proprement dite du grec en syriaque ou seulement de la revision d’une version préexistante, car on ne la trouve citée par aucun des docteurs de l’Église nestorienne ; il est donc possible que l’œuvre de traduction de Mar Aba ait été orale et qu’Ébedjésus se soit trompé en la supposant écrite. Il n’en est pas de même pour les commentaires, qui furent certainement écrits. Ses canons sur les Psaumes sont encore conservés dans les bibliothèques de Jérusalem, de Londres et de Munich.

— Mar Aba écrivit encore des lettres synodales, des canons, des lois ecclésiastiques et une traduction de la liturgie de Nestorius. — Voir sa biographie dans Bedjan, Histoire de Mar Jabalaha, de trois autres patriarches, d’un prêtre et de deux laïques, Paris, 1895, p. 206-274, texte syriaque résumé en allemand par Braun, Dos Buch der Synhados, Stuttgart, 1900, p. 93-97. Une biographieplus courte nous est donnée dans Maris, Amri (Amr) et Slibse de patriarchis nestorianorum commentaria éd. et latine vertit Hénricus Gismondi, Rome, 1896 et 1897, p. 39-41 du texte et p. 23-24 de la traduction. Cf. Bar Hébræus, Chron. eccl., édit. Abbeloos et Lamy, Louvain, 1872-1877, t. ii, col. 89-95 ; Rubens Duval, Lalittérature syriaque, Paris, 1899, p. 67, 83, 218-219. Ses œuvres canoniques ont été traduites en allemand par Braun, loc. cit., puis publiées et traduites en français, par J.-B. Chabot, dans Notices et extraits des mss., t. xxxvii. Voir aussi dans le Canoniste contemporain, 1900, p. 20-27, la traduction par F. Nau de l’ordonnance relative aux empêchements de mariage. F. Nau.

    1. MARAI##

MARAI (hébreu : Mahârai ; Septante : Mei)pi), de la famille de Zaraï, de la tribu de Juda, originaire de-Nétupha, chef de la dixième division de l’armée de David, comprenant vingt-quatre mille hommes et chargéedu service pendant le dixième mois de l’année. I Par., xxvll, 13. C’était un des vaillants soldats de David. II Reg., xxiii, 28 ; I Par., xi, 30. Dans ces deux derniers ; passages, la Vulgate écrit plus correctement son nom Maharaï. Voir Maharaï, col. 577.

    1. MARAIA##

MARAIA (hébreu : Merdyâh ; Septante : ’Ajiapfoc), chef de la famille sacerdotal de Saraïa, du temps du grand-prêtre Joacim, contemporain de Néhémie. Voir-Joacim 1, t. iii, col. 1550.

    1. MARAIOTH##

MARAIOTH (hébreu : Merayôf ; Septante : Mocpsciô), nom de deux prêtres.

1. MARAIOTH, prêtre, descendant d’Éléazar, fils d’Aaron, un des ancêtres d’Esdras. I Esd., vii, 3. La Vulgateécrit ailleurs son nom Méraioth. Voir Méraioth 1.

2. MARAIOTH, chef d’une famille sacerdotale qui, du temps du grand-prêtre Joacim, contemporain de Néhémie, était représentée par Helci. II Esd., xii, 15.

    1. MARANATHA##

MARANATHA ([Aocpàv à9â), mois araméens qu’ont lit dans saint Paul, I Cor., xvi, 22 : s Si quelqu’un, n’aime pas le Seigneur qu’il soit anathème. Maranatha. »

1° Interprétation des modernes. — Les modernes, ont donné de ces mots des explications et des traductions diverses. Tout le monde y reconnaît deux mots araméens, mais on les divise d’une manière différente. La plupart

lisent nrw no, Maran’ôfàTi, et traduisent : « Le Seigneur

r~. - t

vient, » ou « viendra ». Wilke v Clavis Novi Testamenti,

  • édit. Grimm, 1888, 4°. 271. G. Daïman, Grammatih

des jùdisch-palâstinischen Aramâisch, in-8°, Leipzig, . 1894, p. 120, 297, coupe ainsi Maranatha : un Nna,

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