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MAONITES — MAPSAM


et de razzias et habitent dans des maisons bâties en pisé. J. L. Burckhardt, Travels in Syria, in-4°, Londres, 1822, p. 436-437 ; Fr. Buhl, Geschichte der Edomiter, p. 12, 42 ; Ch. M. Doughty, Travels in Arabia déserta, 2 in-8°, Cambridge, 1888, 1. 1, p. 32-35. Malgré les rochers qui font du pays un désert, il y pousse des herbes sauvages qui sont très goûtées des chameaux, Burckhardt, ïbid., de sorte que les Maonites ont pu être autrefois une tribu pastorale florissante, comme il est dit des Me’anîm, dans le récit de I Par., iv, 4t. — 2° F. Buhl, Geschichte der Edomiter, p. 41-42, relève ce qu’il y a d’incertain dans l’identification des Me’unîm avec les habitants de Ma’an et propose de voir le nom des Me’unîm dans celui du puits appelé Madjen, sur le mont’Araï, ïbid., p. 17, mais cette opinion ne repose que sur une pure ressemblance de nom. — Ed. Glaser, Skizze der Geschichte und Géographie Arabiens, t. ii, 1890, p. 450, assimile les Me’unîm aux Minéens, Strabon, XVI, iv, 2 ; Diodore de Sicile, III, xiii, 5, en s’appuyant sur l’épigraphie. On objecte contre son hypothèse que les Minéens habitaient un pays trop éloigné, au sud-ouest de l’Vémen, pour qu’on puisse les confondre avec les Maonites de la Bible. Voir Gesenius, Thésaurus, p. 1002. Il est vrai que les Septante ont rendu Me’unîm par Minéens, Msivaîoc ou Mtvaïoç, I Par., iv, 41 (Lucien : Kivaiovc) ; II Par., xx, 1 (Lucien : Antiavcsin) ; xxvi, 8 ; Job, ii, 11 ; xi, 1 ; xx, 1 ; xlii, 17e (cf. Hatch et Redpath, Concordance to the Septuagint, Supplément, 1900, p. 111), mais cette traduction est en réalité en contradiction avec l’Écriture elle-même qui indique que les Me’unîm habitaient le pays d’Édom. On voit d’ailleurs par les variantes de la recension de Lucien que la leçon Mtvaîoi est douteuse en quelques endroits. Dans I Esd., H, 50, le nom est aussi transcrit Moovvl’h ou MavMS|ne£v et dans II Esd., vii, 52, Ms’iviiv ou Msoeivtàu. — Sur les Minéens, voir W. Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography, t. ii, 1857, p. 357-359 ; J. II. Mordtmann, Beitrâge zur Minâischen Epigraphie, in-8°, Weimar, 1897 (dans les Semitische Studien de Bezold, Heꝟ. 12) ; Fr. Hommel, Das graphische n im Minâischen und das Aller der minâischen Inschriften, dans les Mitteilungen der vorderasiatischen Gesellschaft, 1897, p. 258-272 ; H. Winckler, Musri, Meluhha, Ma’in, ibid., 1898, i, îv ; Otto Weber, Das Alter der minâischen Reichs, ifeicf., 1901, p. 1-60 ; Fr. Hommel, Sùd-Arabische Chrestomathie… Minàische Inschriften, in-4°, Munich, 1893.

II. IIistoire. — 1° D’après plusieurs commentateurs, il est déjà question des habitants de Maon d’Idumée dans Jud., x, 12, mais le fait est douteux. Voir Maon 3.

— 2° Les Maonites paraissent pour la première fois, d’une manière certaine, sous le règne de Josaphat, roi de Juda. Dans la coalition qui se forma contre ce prince, les Moabites et les Ammonites eurent pour alliés les Maonites. H Par., xx, 1 ; cꝟ. 10, 23 (la Vulgate a par erreur « Ammonites », au ꝟ. 1). Mais la mésintelligence éclata entre eux et tourna les descendants de Lot contre les Maonites et ceux-ci furent exterminés. Voir Josaphat 3, t. iii, col. 1649. — 3° Plus tard, un des successeurs de Josaphat, Ozias, assujettit les Me’unîm, qui lui payèrent tribut. II Par., xxvi, 7-8. Dans cet endroit, comme dans le précédent, la Vulgate confond encore’les Maonites avec les Ammonites. Au ꝟ. 8, le texte hébrejà porte « Ammonites » comme le latin, mais la leçon des Septante et le contexte lui-même montrent qu’il faut lire Me’unîm dans le texte original. — 4° Il est raconté, I Par., iv, 41-42, que sous le règne d’Ézéchias, arrière-petit-fils d’Ozias, des Siméonites battirent les Maonites (la Vulgate a omis leur nom) et s’établirent dans leur pays, abondant en pâturages. Voir le récit de leur expédition au mot Gador, t. iii, col. 34. — 5° Les fils des Me’unim sont mentionnés dans I Esd., ii, 50, et II Esd., vu, 52, parmi les Nathinéens (voir Nathinéens), qui

WÇT. DE LA DIDI-E.

revinrent avec Zorobabel en Palestine de la captivité de Babylone. Ce sont les deux seuls passages de l’Écriture, où la Vulgate ait conservé leur nom, qu’elle écrit Munim. Ils sont énumérés immédiatement avant les Nephusim, tribu ismaélite qui devait résider à l’est de la Palestine et non loin de Ma’an. Comme ils figurent dans la liste des Nathinéens, qui étaient les serviteurs du Temple, on doit en conclure que ces Me’unîm revenus de captivité étaient les descendants de Maonites qui avaient été emmenés captifs à Jérusalem, à la suite d’une des guerres faites contre eux par les rois de Juda. F. Vigouroux,

    1. MAOZIM##

MAOZIM (hébreu : Md’uzzîm ; Septante : MatùÇeîp). Dans une des révélations que reçoit Daniel, XI, 37-39, il est dit d’un roi : « Il n’aura égard ni aux dieux de ses pères, ni à l’objet du désir des femmes ; il n’aura égard à aucun dieu, car il se glorifiera au-dessus de tous ; mais le dieu des md’uzzîm à la place (des autres dieux, et non « sur son piédestal » ), il honorera ; et le dieu que ne connaissaient pas ses pères, il honorera avec de l’or et de l’argent et des pierres précieuses et (tout) ce qu’on peut désirer. » Ce prince est probablement Antiochus IV Épiphane, qui se fit honorer à Jérusalem sous le titre de 8sb ; êmipav^ ; et & se glorifia ainsi au-dessus de tous » lesdieux. Quant au dieu des mâ’uzzîm, les versions en ont donné des leçons très variées. Au lieu de « Mais le dieu des mâ’uzzîm à la place (des autres dieux), il honorera », îes Septante (édit. Swete, t." iii, Cambridge, 1894), donnent : xa moiayratxai <xùtô ïOvy] layypâ, lia tôv tôhov a-ÔToO xivirjæi. Dans l’édition de Sixte-Quint, nous trouvons la transcription matérielle de notre texte hébreu : Osôv McthiÇeÉn. De même dans le Codex Alexandrinus : ^auiÇef. La Vulgate, suivant le même procédé, lit deum Maozim. Enfin la Peschito a traduit’alôho’aStno (Polyglotte de Walton), ce qui suppose un texte hébreu w rthn, « un dieu fort. » Un

assez grand nombre d’exégètes, depuis Gesenius, Thésaurus, p. 1011, jusqu’à Marti, Das Buch Daniel, Leipzig, 1901, p. 88, voient dans ce dieu Jupiter Capitolin dont Antiochus IV introduisit le culte en Syrie et auquel il commença à élever un temple dans Antioche ; cf. Tite-Live, xli, 20 ; et ils traduisent l’hébreu par Deus munimentorum. G. Hoffmann, Ueber einige pho’n. Inschriften, p. 29 (dans les Abhandl. der Ges. der Wissench. zu Gott., 1890), a pensé à Zeûç IIoÀtsû ; . Mais, ainsi que le remarque Marti, ce dieu était le dieu de la famille des Séleucides. S’il s’agissait de lui, l’auleur sacré ne pourrait pas reprocher à Antiochus IV d’avoir abandonné les dieux de ses pères. Bevan, Journ. of Hell. Stud., 20, 26-30 (1900), propose de reconnaître dans le dieu des ma’uzzim Antiochus lui-même divinisé ou le Jupiter Olympien avec lequel le roi se serait identifié ; cf. II Mach., VI, 2, et Schrader, Die Keilinschriften und das alte Testament, Berlin, 1903, p. 303. En réalité, le mot hébreu mâ’uzzîm, dwd, paraît venir de iii, « chercher

un refuge, » plutôt que de ttît, « être fort, » et il signifie « forteresse » dans le sens de lieu de refuge. C’est avec cette signification qu’il est employé en d’autres passages de la Bible, par exemple, dans ce même chapitre, Dan., xi, 7 10, et Is., xvii, 9, etc. — Voir Gesenius-Buh], HebrâischesundvramâischesHandwôrterbuch, Leipàg, 13e édit. ; Cheyne, Encyclopsedia biblica, t. iii, 1902, col. 2988. Le dieu des mâ’uzzîm serait donc le « dieu des forteresses » ou le « dieu des refuges », c’est-à-dire probablement le Jupiter hospes (Vulgate : hospitalis), Zeû ; {évioç (Septante) que le roi voulait faire vénérer par les Juifs, d’après II Mach., vi, 2. Voir Jupiter, t. iii, col. 1867.

P. Martin.

    1. MAPSAM##

MAPSAM (hébreu : Mibsâm ; Septante : Maêaaiy.), fils de Sellum, de la tribu de Siméon. I Par., IV, 25. Il eut pour fils Masma. Cf. Mabsam, col. 471.

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