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LAMPE


l’éclat de la lampe placée sur le chandelier sacré. Eccli., xxvi, 22. On ignore quelle forme avaient ces lampes. Elles étaient mobiles, et le chandelier à sept branches de l’arc de Titus représente seulement les cavités dans lesquelles on les plaçait. Voir t. ii, col. 544, fig. 184.

2° Les lampes dans l’usage ordinaire. — 1. On conservait une lampe allumée dans la maison ou sous la tente pendant la nuit, tant pour conserver du feu que pour être en mesure de parer à toute alerte. Cette coutume est encore en vigueur. « S’il arrive au voyageur de traverser de nuit les campagnes de la Palestine ou de la Syrie, il est tout surpris de voir quantité de lumières sur les coteaux et dans les vallées. C’est que l’Oriental, pauvre ou riche, ne dort jamais dans sa maison sans lumière. Dire d’une personne qu’elle dort dans l’obscurité, c’est, en Syrie, une manière d’exprimer qu’elle est dans l’extrême pauvreté. Le domestique syrien ne resterait pas chez un maître qui lui refuserait

laquelle saint Paul parla à Troade, Act., xx, 8, étaient de même nature que les précédentes. — Plusieurs métaphores sont empruntées par les écrivains sacrés à la lampe. — a) La lampe est le symbole de la prospérité. Dieu la fait briller sur les bons, Job, xxix, 3 ; Ps. xvin (xvii), 29 ; cxxxii (cxxxi), 7 ; Prov., xiii, 9, tandis qu’il éteint la lampe des méchants. Job, xviii, 6 ; xxi, 17 ; Prov., xxiv, 20, — b) La lampe désigne le principe qui préside à la vie et à la conduite de l’homme, le souffle de Dieu, Prov., xx, 27 ; la parole de Dieu, Ps. cxlx (cxviii), 105 ; II Pet., i, 19 ; sa loi, Prov., vi, 23 ; le péché, pour » le méchant. Prov., vi, 23. L’œil est la lampe du corps, il en dirige les mouvements, Matth., vi, 22 ; Luc., xi, 31.

22. — Lampes chrétiennes trouvées en Palestine. D’après la Revue biblique, 1898, p. 485.

une lampe de nuit ; ce serait lui refuser le sommeil et l’humilier. Le petit enfant qui s’éveille et voit la lampe prête à s’éteindre, appelle sa mère pour qu’elle renouvelle la flamme. » Jullien, L’Egypte, Lille, 1891, p. 256. Aussi est-il noté, dans l’éloge de la femme forte, que « sa lampe ne s’éteint pas pendant la nuit », Prov., xxxi, 18, parce que cette femme diligente a pris le soin nécessaire pour que cette lampe fût suffisamment alimentée pour la nuit. Si, au contraire, il s’agit du méchant, c’est une malédiction pour lui que sa lampe s’éteigne dans sa tente, Job, xviii, 6, et au milieu des ténèbres. Prov., xx, 20. Pour annoncer la destruction de Babylone et des nations ennemies, les auteurs sacrés disent que la lumière de la lampe cessera d’y briller. Jer., xxv, 10 ; Apoc, xviii, 23. — 2. Le fidèle serviteur avait la lampe allumée à la main pour recevoir son maître, quand celui-ci rentrait tard à la maison. Luc, xii, 35. — 3. Ce sont encore des lampes que les jeunes filles ont avec elles pourattendre l’arrivée de l’époux qu’elles doivent accompagner, bien que saint Matthieu, xxv, 1-8, appelle ces lampes, non plus des Xûxvot, lucernm, mais des luy.T : àbzç, lampades. Il est en effet question de vases dans lesquels on verse de l’huile qui doit alimenter la flamme de là mèche. — 4. Orner les lampes, Matth., xxv, 7, c’était les garnir d’huile et disposer la mèche de manière qu’elle fournît une lumière brillante. — 5. Les lampes nombreuses, Xau.mt8e « , lampades, qui éclairaient la salle dans

23. — Lampe chrétienne.

D’après Bellori, Li antiche lucerne sepolcrali,

in-i’, Rome, 1691, part, iii, pi. 29.

— c) Saint Jean-Baptiste a été la lumière, 6 Xû^voç, ardente et brillante, envoyée par Dieu devant son divin Fils, pour lui préparer la voie. Joa., v, 35. Dans le ciel, c’est le Seigneur qui est lui-même la lampe des élus. Apoc, xxi, 23 ; xxii, 5. — d) La lampe, alors appelée nir, désigne spécialement la descendance royale, semblable à une lampe que Dieu ne peut laisser s’éteindre au sein de son peuple. III Reg., xi, 36 ; xv, 4 ; IV Reg., vin, 19 ; xxi, 17 ; II Par., xxi, 7.

III. La lampe improprement dite. —Elle prend le nom de lapîd, Xaputaç, lampas. C’est plutôt une sorte de flambeau ou de torche, consistant en une matière combustible imbibée d’huile ou de résine. Les Grecs donnaient le nom de Xa^itôtSsç aux flambeaux que les coureurs se passaient les uns aux autres. Hérodote, vi, 105 ; Aristophane, Vesp., 1203, etc. Avec des lampes de ce genre, on allait au-devant d’HoIoferne dans les villes de Syrie. Judith, iii, 10. Ces réceptions aux flambeaux étaient analogues à certaines processions nocturnes qui se taisaient en Egypte. Hérodote, ii, 62. Le mot lapîd sert à désigner, dans la Sainte Écriture, les flammes qui parurent au milieu des, victimes immolées par Abraham, Gen., xv, 17 ; les feux qui brillaient sur le Sinaï, Exod., xx, 18 ; les lampes des soldats de Gédéon,