Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/334

Cette page n’a pas encore été corrigée
637
638
MAMUGHAN — MANAHATH


    1. MAMUCHAN##

MAMUCHAN (hébreu : Menvûkàn ; Septante : MoufaÀoi )-, nom de celui des sept princes de la cour d’Assuérus (Xerxès), qui prit la parole pour engager le roi à déposer la reine Vasthi. Esther, i, 14, 16, 21. Il est écrit plDO, dans le texte hébreu aux ꝟ. 14 et 21 et pDiff

au jꝟ. 16, avec un qeri qui donne la première leçon. La Vulgate l’a rendu par Mamuchan. Les manuscrits grecs en ont donné des transcriptions assez différentes : MOYXAIOC (Vaticamts, Sinaïticus, Alexandrinus), MAMOYXAIOC (corrections du Sinaïticus, du vn « siècle ) et au h 21 eYNOYXOC, MOYXeOC, MAMOY-X £OC (mêmes corrections). On lit même BOYPAIOC dans l’édition de Lag&rde, Librorum Veteris Testamenti canonicorum, pars prior, Gœttingue, 1883. Ce Bovfa’oî es’peut-être la traduction grecque du mot’iian, « l’Aga t- : it

gite, » Esther, iii, 1, 10 ; viii, 3, 5 ; IX, 24, appliqué à Aman. Le premier Targum d’Esther identifiait, en effet, Memûkân avec Aman ; le second l’identifiait au sage Daniel. Cf. Swete, The Old Testament in Greek according to the Septuagint, Cambridge, 1894 ; Cheyne, Encyclopsedia biblica, Londres, t. iii, 1902, col. 3019 ; Marquart, Fundamente lsrælitischer und jùdischer Geschichte, 1896, p. 68. F. Martin,

    1. MAMZER##

MAMZER, mot hébreu (wamzêr), qui se ne rencontre que deux fois dans le texte sacré, et que la Vulgate transcrit et explique, dans Deut., xxiii, 3. — 1° Dans ce passage du Deutéronome, le législateur indique ceux qui ne devront pas être admis dans la société israélite. Ce sont : 1° ceux qui ont subi une mutilation qui les rend impropres au mariage ; 2° le mamzêr, jusqu’à la dixième génération, d’après la Vulgate, et, d’après l’hébreu, même à la dixième génération, c’est-à-dire à perpétuité ; 3° l’Ammonite et le Moabite, également à perpétuité ; 4° enfin l’Édomite et l’Égyptien, qui pourront être reçus à la troisième génération. Deut., xxiii, 1-8. Les Septante traduisent mamzêr par lu. Ttopvï) ?, « issu de la femme de mauvaise vie, » et le Syriaque par « fils de l’adultère ». On lit dans la Vulgate : mamzêr, id est, de scorto natus, « fils de la prostituée. » Aquila et Symmaque ont des traductions analogues. Le mot pourrait venir d’un radical màzar, « être impur. » Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 781 ; Barth, Die Nominalbildung in den semitischen Sprachen, Leipzig, 1889, p. 164. Le mamzêr ne saurait être le fruit de l’union illégitime entre un homme, marié ou non, et une jeune fille. Il était loisible à l’homme marié d’avoir une concubine, ou épouse du second rang, et les enfants nés de cette union étaient légitimes, bien que n’ayant qu’un droit restreint à l’héritage du père. Voir Concubine, t. ii, col. 906-907. Quant à l’homme, marié ou non, qui séduisait une jeune fille, il était obligé de l’épouser ou, sur le refus du père, de lui payer une dot. Exod., xxii, 16. Mais la condition sociale des enfants n’avait pas à en souffrir. Il ne reste donc qu’à admettre î’explication des talmudistes, qui font du mamzêr le fruit de l’inceste ou de l’adultère avec une femme mariée. Yebamoth, iv, 13. L’adultère ainsi entendu et l’inceste étaientdeux crimes punis de mort. Lev., xx, 10-14 ; Deut., xxii, 22. Il n’est donc pas étonnant que Dieu ait’voulu exclure à jamais de son peuple lés enfants issus de telles unions, pour inculquer aux Hébreux le respect du mariage, déjà si menacé par la tolérance de la polygamie et du divorce. Il est bien vrai que la descendance incestueuse de Thamar compta parmi les ancêtres du .Messie. Voir Inceste, t. ii, col. 865. Mais cet exemple était antérieur à la législation mosaïque, qui avait précisément pour but d’en prévenir le retour. Sur l’extension du titre de mamzêr à d’autres enfants illégitimes et sur les conséquences sociales et légales de cette situation, voir Bâtard, t. i, col. 1503-1505.

2° Le prophète Zacharie, ix, 6, dans son oracle contre les Philistins, dit qu’Ascalon sera dans la crainte et Gaza

dans le tremblement, que Gaza n’aura plus de roi et Ascalon plus d’habitants, que le mamzêr habitera dans. Azot et que l’orgueil des Philistins sera abattu. Le mam-. zêr désigne encore ici le rebut d’Israël, l’être honteux qu’il chasse de son sein, l’impur étranger qui remplace dans Azot ce qui faisait l’orgueil des Philistins. Les Septante traduisent ici par âXXoyeveïc, <£ étrangers, » et la Vulgate par separator, « celui qui sépare, » en rattachant mamzêr au verbe nâzar, « séparer. » Le sens du mot peut être ici plus large que dans le texte du Deutéronome ; il n’en désigne pas moins une populace impure aux yeux d’Israël et étrangère aux yeux des Philistins, dont elle prend la place dans Azot.

On a cru pouvoir attribuer un autre sens à mamzêr. Ce mot serait un nom assigné par mépris aux habitants d’Azot et aux Philistins en général, que les Septante appellent presque toujours àXXiçuXot, alienigense, en dehors du Pentateuque, ou même le nom primitif des habitants d’Azot, étendu ensuite à tous les Philistins après leur arrivée dans le pays de Chanaan. Il est à remarquer que, si le Deutéronome, xxiii, 2, 3, exclut à tout jamais le mamzêr, l’Ammonite et le Moabite de la société israélite, la loi ayant été transgressée sur ce point au retour de la captivité, II Esd., xiii, 1-3, Néhémie reprocha à ses compatriotes d’avoir épousé des femmes d’Azot, d’Ammon et de Moab. II Esd., Xin, 23. Azot correspondrait donc au mamzêr du Deutéronome. Sans doute, les Hébreux ne furent en contact avec les gens d’Azot et les Philistins qu’au temps des Juges. Mais on pourrait admettre que l’article concernant le mamzêr n’a été inséré dans la loi qu’à cette époque, et cet article ne devenait pas moins nécessaire alors que celui qui visait les Ammonites et les Moabites. Cf. F. de Hummelauer, Comment, in Deuteron., Paris, 1901, p. 403, 404. — D’assez graves raisons s’opposent à cette identification. Tout d’abord, si le mot mamzêr désignait une race si connue, pourquoi ne le voit-on apparaître que si rarement, deux fois seulement, dans toute la Bible hébraïque ? De plus, que signifie-t-il dans la prophétie de Zacharie ? Si le mamzêr n’est autre que l’habitant d’Azot, comment peut-on dire qu’Ascalon et Gaza étant privés de leur roi et de leurs habitants, l’orgueil des Philistins sera abattu quand le mamzêr, c’est-à-dire le Philistin, habitera dans Azot ? Il est vrai que de Jlummelauer traduit : silens sedebit in Azoto, « il se tiendra coi dans Azot ; » mais il y a dans le texte : yâSab mamzêr be’asdôd, « . le mamzêr habitera dans Azot. » L’hypothèse n’est

donc pas suffisamment justifiée,

H. Lesêtre.

MAN (hébreu : mân ; Septante : (iâv), nom hébreu de la manne. Il a été conservé sous cette forme par saint Jérôme dans Exod., xvi, 31, 33, 35 ; Num., xi, 6, 7, 9, tandis que dans le Deutéronome et dans les autres livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, il l’appelle manna. Voir Manne.

    1. MANAHATH##

MANAHATH (hébreu : Mânahaf ; Septante : Mava-X <18), nom d’un descendant de Séir l’Horréen et d’une localité.

1. MANAHATH, MANAHAT, descendant de Séir l’Horréen, nommé le second parmi les cinq fils de Sobal. La Vulgate écrit son nom Manahat, dans Gen., xxxvi, 23, et Manahath, dans I Par., i, 40. Dans ce dernier passage, l’édition sixtine des Septante écrit Maxavin, ’Alexandrinus : MavoxâO. Voir Sobal.

2. MANAHATH, localité mentionnée I Par., vni, 6. Ce passage est obscur et la traduction douteuse. Il y est dit que des Benjamites, fils d’Ahod (voir Ahod 2, t. i, col. 206), furent transportés de Gabaa (Géba% Djéba), où ils étaient chefs de famille, à Manahath. Les auteurs