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MAMBRÉ


et le puits qu’il y ménagea. » H. E., ii, 4, t. lxvii, col. 941-946. Dans la description de Theodosius (vers 530), « le Térébinthe qui est [encore] appelé le Chêne vert (ilex) de Mambré » est indiqué à deux milles de « la fontaine où Philippe baptisa l’eunuque », c’est-à-dire à deux milles au sud de Bethsur, et à quatre milles de la Caverne double où sont ensevelis les patriarches, située elle-même, d’après l’estimation exagérée du pèlerin, à deux milles d’Hébron. De Terra Sancta, dans les Itinera latina édités par Tobler et Molinier, Genève, 1877-1880, t. i, p. 70. « La colline de Mambré, d’après le récit d’ArcuIfe, est distante de mille pas, au nord des monuments décrits plus haut (les sépulcres des Patriarches) ; elle est couverte d’herbe et de fleurs, en face d’Hébron « l’ami intime t (de Dieu), est le nom, on le sait, par lequel les Arabes se plaisent à désigner ordinairement le patriarche Abraham. Tous ces noms sont autant d’attestations s’unissant aux témoignages des anciens pour nous montrer en cet endroit l’antique Mambré, Les Juifs d’Hébron sont d’accord avec les musulmans pour l’y reconnaître et les palestinologues modernes sont presque unanimes à placer Mambré en cet endroit.

III. Description. — En venant de Jérusalem à Hébron, à 31 kilomètres de la ville sainte et à 3 kilomètres de’aïn-Dîruéh, la fontaine qui coule au pied du bordj-Sûr, l’antique Bethsûr ; avant d’atteindre Hébron, à 3 kilomètres au nord, on arrive à un petit platp.au pn

192. — Le Haram iîêmet el-Khalil, près d’Hébron. À l’angle à gauche, Bir el-Khalil (puits d’Abraham). D’après une photographie de M. L. Heidet.

situé au midi. À la partie supérieure du monticule appelé Mambré se développe une campagne unie (planifies campestris), du côté septentrional de laquelle a été bâtie une grande église de pierre. Du côté droit, entre deux murs de cette grande basilique, on voit, chose étonnants ! le chêne (quercus) de Mambré dont la souche est encore en terre… s Adamnan, De loris sanctis, 1. II, c. viii-ix, t. Lxxxviii, col. 797-798. — Malgré quelques variantes insignifiantes résultant soit de la différence d’appréciation, soit du point de départ et quelquefois de l’inexactitude des copistes, ces indications, auxquelles on pourrait en ajouter plusieurs autres semblables, nous conduisent toutes sans hésitation à l’endroit appelé aujourd’hui Remet el-Khalîl, « la hauteur ou le haut lieu d’el-Khalîl ; » ou fyarâm Remet el-Khalîl, « le sanctuaire du haut lieu à.’el-Khalil, ou encore beit el-Khalîl, a. la maison dî el-Khalîl. » Au même endroit on trouve le puits appelé bir el-Kfialîl. La région voisine de Remet el-Khalil est nommée liallet él-Bofméh, « le quartier ou l’emplacement du Térébinthe. » El-Khalîl,

contre-haut des deux localités dont nous venons de parler. Ce plateau, qui n’a pas 1 kilomètre dans sa plus grande largeur, est entouré de plusieurs hauteurs. — Toute la surface du plateau, complètement dépouillée, il y a une quinzaine d’années, s’est couverte depuis de belles vignes parmi lesquelles s’élèvent quelques figuiers. Au centre, à 300 mètres à la gauche de la route carrossable, on aperçoit une construction, ressemblant de loin à un mur ruiné : c’est elle qui est connue sous le nom de havâm Remet el-Khâlil (fig. 191). Le monument devait être une enceinte rectangulaire dont deux faces seulement sont encore visibles, celle du nord et celle de l’ouest ; les deux autres murs ont disparu, recouverts de terre et de décombres ou détruits. Le mur méridional a 65 mètres de longueur et le mur occidental 50 mètres. Ils sont formés de deux ou de trois assises de grands blocs, parfaitement aplanis, sans bossage ni refend, placés de champ et sans ciment. Les blocs ont de 3 à 5 mètres de longueur, le plus grand mesure 5 m’25 ; leur largeur est de m 75. L’épaisseur du mur est partout de l m 80 ;