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MAGDAL — MAGDALA


septentrionale. C’est une locution correspondant à la phrase égyptienne « depuis les étangs de papyrus iusqu’à Abu (Éléphantine) ».W. Budge, Ristory of Égypt, 1902, t. vii, p. 9. La Magdal de Jérémie et celle d’Ézéchiel sont-elles la même ? C’est vraisemblable. Puisqu’ils étaient contemporains, ils ont dû désigner la même ville par le même nom. Cette Magdal est-elle la même que celle de l’Exode ou une forteresse ainsi appelée et encore plus septentrionale ? Il n’est pas possible de trancher la question avec certitude. Tout ce que l’on peut observer, c’est que l’Itinéraire d’Antonin (Recueil des itinéraires anciens, in-4°, Paris, 1845, p. 46) mentionne un Magdala situé plus au nord que la Magdal proche de Phihahiroth, à dou/.e milles romains au sud de Pclusc, et que sa silua plus particulièrement sur l’autorité du nombre des manuscrits, paraissent généralement favorables à Magedan. Les exégètes, les géographes surtout, frappés de l’existence sur la rive du lac de Génézareth d’une Magdala attestée par les écrivains juifs et par la persistance du nom dans le village actuel d’el-Medjdel, inclinent plutôt pour la leçon Magdala : Quelques-uns, tout en acceptant Magedan pour la leçon authentique, pensent que saint Matthieu a cependant eu en vue la Magdala des Talmuds et de l’histoire, patrie de Madeleine et identique au Medjdel moderne. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Boston, 1841, p. 277-278 ; de Saulcy, Dictionnaire, lopographique abrégé de la Terre-Sainte, Paris, 1877, p. 215 ; V. Guérin, Galilée, t. i,

168. — Magdala. D’après une photographie dû M. L. Heîdet.

tion convient à ce que dit Ézéchiel. F. L. Griffîth, dans Ilastings, Dictionary of the Bible, t. iii, p. 367.

F. Vigouroux.

    1. MAGDALA##

MAGDALA (grec : Ma^âXa, forme araméenne correspondant à l’hébreu migdal, oumigdol, « tour » ou « forteresse » ), ville de Galilée, sur la rive occidentale du lac de Tibériade (fig. 168).

I. Magdala dans l’Évangile. — Le nom de Magdala se lit dans un grand nombre de manuscrits grecs des Évangiles onciaux ou minuscules, dans la version syriaque sinaïtique, dans plusieurs des manuscrits des versions syriaque Peschito, arménienne, éthiopienne et copte, à la place de Magedan, Magadan ou autres variantes qui se lisent dans les autres manuscrits. Matth., xv, 39. Magdala et Magdalan se trouvent encore au lieu de Dalmanutha, Marc., viii, 10, dans la version gothique et une multitude de manuscrits de la version copte. Cf. Tischendorf, Novum Teslamenlum grssce, editio 8° critica major, Leipzig, 1872, t. i, p. 92, 295. Magdala ou ses variantes dans saint Marc est universellement considérée comme une correction. Pour saint Matthieu les sentiments sont partagés. Les critiques, se fondant

p. 203-208 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, p. 365, 369 ; Buhl, Géographie des alten Patâstina, 1896, p. 226, etc. La difficulté provenant du site de Dalmanutha n’existe pas pour ceux qui, avec Fùrrer, placent cette localité à la ruine appelée Miniéh, ou pour ceux qui, comme V. Guérin, Galilée, t. i, p. 205, croient pouvoir la chercher dans quelques-unes des ruines voisines d’el-Medjdel. Voir Dalmanutha, t. ii, col. 1209-1211.

II. Situation. — Quoi qu’il en soit, Magdala est une localité implicitement désignée par l’Évangile dans le nom de Marie-Madeleine, Maria Magdalene, qui équivaut à « Marie de Magdala » ou de « Migdal ». Les auteurs qui acceptent la leçon Magdala s’accordent à reconnaître comme identiques la Magdala près de laquelle aborda le Sauveur après la multiplication des sept pains et des deux poissons, et la Magdala, patrie de Madeleine.

— Saint Matthieu, xxvii, 55-56, saint Marc, xv, 40-41, et saint Luc, xxiii, 49, 55, indiquent la pajrie de Madeleine indirectement en Galilée, quand ils nomment Marie-Madeleine parmi les saintes femmes venues de Galilée qui suivaient le Sauveur. Les Évangélistes ne fournissent au-