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MAÇON — MACPÊLAH


Temple, les pierres furent taillées par les gens (bené, vioi, « les fils » ) de Salomon et les gens d’Hiram ; la Vulgate les appelle cxmentarii. Puis les Giblim, Giblii, préparèrent les bois et les pierres pour bâtir. III Reg., v, 18 (32). Les Gibliens étaient les habitants de Gébal, ville de Phénicie. Voir Gébal, t. iii, col. 138. Les hommes de Gébal avaient une grande habileté pour élever des constructions importantes, ainsi qu’en font foi les monuments qu’ils ont laissés après eux. Cf. t. iii, fig. 27, 28, col. 141, 142. Ils dirigèrent la maçonnerie des édifices de Salomon. Sous Joas, des maçons, gôdrîm, ter/tirai, csementarii, travaillent à la réparation du Temple.

m.

i ^.tov.,

Mise en place d’un obélisque.

D’après Choisy, L’art de bâtir, fig. 95, p. 124.

IV Reg., xil, 11 (13). D’autres gôdrîm sont appliqués au même travail sous Josias. IV Reg., xxii, 6 ; II Par., xxxiv, 11. Au retour de la captivité, les ftoj&tm, tércoveç, cxmentarii, maçons qui taillent la pierre et qui la posent, refirent les fondements du Temple. I Esd., iii, 7, 10.

2. Dans leurs constructions, les maçons employaient le mortier. Voir Mortier. Pour Jes édifices importants, ils se servaient de pierres équarries et bien appareillées, Is., ix, 10 ; Lara., iii, 9 ; Am., v, 11, parmi lesquelles les pierres d’angles étaient choisies avec soin. Job, i, 19 ; Ps. cxviii (cxvii), 22 ; Matth., xxi, 42 ; Marc, xii, 10 ; Luc, xx, 17 ; I Pet., ii, 7. Ils disposaient les poutres de bois en même temps que s’élevait la maçonnerie. III Reg., v, 18 (32) ; Hab., Il, 11. Les maisons de la campagne n’avaient souvent que des murailles de torchis, qu’il était facile de percer. Matth., xxiv, 43. Dans les plaines de la Séphéla et de Saron, sur le bord de la mer, la pierre fait défaut et l’on y construit encore aujourd’hui les maisons des villages en briques crues ou en pisé. Les maçons habiles veillaient à établir leurs constructions solidement, Matth., vii, 24, 26 ; Luc, vi, 48, mais sans y réussir toujours. Luc, xiii, 4. Les mêmes ouvriers faisaient les réparations, particulièrement dans les maisons où l’on constatait la lèpre des pierres. Lev., xtv, 40-42. Ils relevaient les ruines, Is., lviii, 12, et rétablissaient les murs écroulés. Nah., iii, 14. — Sur les outils employés par les maçons, voir Corde, qdv, t. ii, col. 966, et col. 967, fig. 344 ; Équerre, col. 1902 ; Fil a plomb, col. 2244 (le mot csementarius dans Amos, vii, 7, 8, est une addition de la Vulgate) ; Hache, t. iii, col. 389 ;

Marteau, Scie, Truelle.

H. Lesêtre.
    1. MACPÊLAH##

MACPÊLAH (hébreu : Makpêlâh, a chose double, » de la racine kâfal, « doubler » ), nom hébreu de la caverne qu’Abraham acheta d’Éphron l’Héthéen, pour y ensevelir Sara, son épouse, et où il fut lui-même plus tard enterré, ainsi qu’Isaac et Rébecca, Jacob et Lia.

I. Nom. — Le nom de Macpêlah se lit au livre de la Genèse seulement où il est cité cinq fois : une fois seul comme nom de lieu, bam-Makpêlâh, « à Macpêlah, » xxiii, 17 ; deux fois comme nom de la caverne, me’drdf ham-Makpêlâh, « la caverne de Macpêlah, » xxiii, 9, et xxv, 9 ; deux autres fois comme nom du champ où se trouvait la caverne, sâdéh ham-Makpêlâh, « le champ de Macpêlah, » xlix, 30, et l, 13. Dans les trois cas, les Septante traduisent constamment par « la caverne double », to <T7nr, Xaiov to 51ttXo*jv, ou, xxiii, 17, êv tw Snr).â> « rarjXaiû. La Vulgate a adopté la traduction identique spelunca duplex. La version samaritaine reproduit ce nom même dans sa forme araméenne Makfêltah, tandis que le targum d’Onkélos lui conserve sa forme hébraïque. Les autres versions anciennes suivent généralement l’exemple des Septante et de la Vulgate. Dans les versions modernes le nom est encore transcrit Macpêlah et Machpêlah. — Dans le texte hébreu, Macpêlah semblerait avoir été le nom primitif de la région, donné ensuite au champ d’Éphron, puis à la caverne qui s’y trouvait, si l’étymologie ne paraissait pas mieux convenir à la caverne, ainsi que l’ont pensé la plupart des interprètes et comme semble l’indiquer l’état de la grotte sépulcrale elle-même.

II. Situation et identité. — Macpêlah se trouvait, selon l’expression de l’Écriture, HfnêMamrê’, Qen., xxii], 17, 20, ou’al-penè Mamrê, xxv, 9 ; xlix, 30 ; L, 13, xoctix irp<<7wirov ou àirévavTï ou xatévavu Ma[16prj, « en face, vis-à-vis, devant Mambré » d’après les Septante et d’après la Vulgate qui traduit par respiciens Mambre, xxm, 17 ; quse respiciebat Mambre, ibid., 19 ; e régions Mambre, xxv, 9 ; contra Mambre, xlix, 30 ; contra, faciem Mambre, ii, 13. Le sens de ces diverses locutions, ne peut pas être plus strict que celui de. l’expression originale lipnê dont la signification est souvent simplement, « en avant de, à une certaine distance de, » c’est celle qui lui attribue ici l’antique tradition indiquant les. tombeaux de Macpêlah, à 3 kilomètres et demi envi^ ron, au sud du hdram ramêt el-Khdlîl, l’ancien Mambré, et dans la vallée où est bâtie la ville actuelle d’Hébron. Tous les anciens documents sont en effet unanimes à indiquer à cette place le monument sépulcral du patriarche vénéré de tous. — L’historien Josèphe, parlant du chêne ou térébinthe près duquel avait habité Abraham, c’est-à-dire de Mambré, l’indique non loin, où irôppu, de la ville d’Hébron. Ant. jud., i, x, 4. Nommant ailleurs cette ville où résidèrent ce patriarche et les ancêtres des Juifs et « où se voient encore leurs monuments sépulcraux », il place « le térébinthe à six stades de la ville ». Bell, jud., IV, ix, 7 ; cf. Ant. jud., i, xiv. Il faut lire, croit-on, « seize stades. » Voir Mambré. Cette dernière est la distance qui, d’après les écrivains postérieurs à Josèphe, sépare réellement Hébron, où sont les sépulcres des patriarches, de Mambré. « Il y a 2 milles (= 16 stades ou 2 292 mètres) du térébinthe à Hébron ; c’est là qu’est le monument commémoratif où ont été déposés Abraham, Isaac, Jacob, Sara, Rébecca et Lia, » dit le pèlerin de Bordeaux, venant du nord. ltinerarium, t. viii, col. 792. Eusèbe de Césarée, plaçant « le village de Bethanim à 2 milles du térébinthe (c’est-à-dire, ajoute saint Jérôme dans sa traduction, du tabernacle d’Abraham [ou de Mambré]) et à 4 milles d’Hébron », indique par là la même distance de 2 milles de Mambré à Hébron « où l’on montre son mausolée ». Onomasticon, aux mots’Api et Aie, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 58, 59 ; t. xxiii, col. 870, et aux mots’Apgû et Arboc, Onomasticon, ibid., p. 54, 55 ; t. xxiii, col. 862. Voir aussi le pèlerin Théodose, De