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LAIT — LAMBRIS


xxxm, 13 ; I Reg., vi, 7, 10 ; Is., XL, 11, et les cétacés. Lam., iv, 3. Voir Cachalot, t. ii, col. 6.

II. Lk lait dans les comparaisons bibliques. — 1° A raison de ses riches qualités nutritives, le lait est, conjointement avec le miel, la caractéristique d’un pays fertile. Telle était la terre de Gessen, paç opposition au désert. Num., xvi, 13, 14. Une vingtaine de fois, les auteurs sacrés donnent au pays de Chanaan le’nom de « terre où coulent le lait et le miel ». Exod., iii, 8, 17 ; xiii, 5 ; xxxiii, 3 ; Lev., xx, 24 ; Num., xiii, 28 ; xiv, 8 ; Deut., vi, 3 ; xi, 9 ; xxvi, 9, 15 ; xxvii ; 3 ; xxxi, 20 ; Jos., v, 6 ; Eccli., xlvi, 10 ; Jer., XI, 5 ; xxxii, 22 ; Bar., i, 20 ; Ezech., xx, 6, 15. Le lait et le miel étaient des produits naturels qu’on se procurait sans peine ; ainsi la terre de Chanaan produisait comme d’elle-même ce qui était nécessaire aux Israélites. Le lait et le miel étaient des aliments agréables. Voir Miel. Les Arabes les prennent même à l’état de mélange. « Un des principaux régals qu’ils aient pour leur déjeuner, c’est de la crème ou du beurre Irais, mêlé dans un plat de miel. Cela ne parait pas s’accommoder fort bien ensemble ; mais l’expérience apprend que ce mélange n’est pas mauvais, ni d’un goût désagréable, pour peu qu’on y soit accoutumé. » De la Roque, Voyage dans laPalestine, 1718, p. 197. Juda « a les dents blanches de lait » (d’après l’hébreu), Gen., xlix, 12, parce que son sol aura de riches pâturages où abonderont les troupeaux et le lait. « Les fils de l’Orient mangeront le lait des Ammonites, » Ezech., xxv, 4, c’est-à-dire s’empareront de toutes leurs richesses. — 2° La couleur du lait donne lieu à deux comparaisons. Les yeux de l’Épouse sont « comme des colombes se baignant dans le lait », Cant., v, 12, et les princes de Jérusalem sont « plus blancs que le lait ». Lam., iv, 7. Ces expressions se rapportent au teint clair des personnes qui ne vivent pas habituellement en plein air, comme les travailleurs des champs, et qui n’ont pas la figure hâléc par le soleil.

— 3° Le lait désigne encore certains biens d’un ordre supérieur" : les charmes de l’Épouse, Cant., iv, ll ; v, 1, , et les biens spirituels promis à tous les peuples par le Messie : « Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer. » Is., lv, 1. Dans un autre passage, le même prophète invite les nations à accourir auprès de Jérusalem régénérée et à se rassasier à « là mamelle de ses consolations ». Le mot zîz, employé dans ce seul passage, Is., lxvi, 11, désigne en effet l’extrémité de la mamelle, Septante : |iaar<Sç ; Vulgate : ut sugeatis, « afin de traire. » Ce qui sort de cette mamelle, c’est le lait des consolations. — 4° Dans le Nouveau Testament, le lait est le symbole de la doctrine spirituelle, simple et élémentaire, telle qu’on la présente aux néophytes, qui ne sont encore que des enfants dans la loi. I Cor., iii, 2 ;

Heb., v, 12, 13 ; I Pet., ii, 2.

H. Lesêtre.
    1. LAITUE##

LAITUE, plante herbacée de la tribu des chicoracées. La Vulgate rend par lactucse agrestes, « laitues sauvages, » Exod., xii, 8 ; Num., ix, 11, le mot hébreu merôrîm, qui désigne des herbes amères. Voir Herbes amères, t. iii, col. 601-602.

    1. LAMBERT François##

LAMBERT François, connu aussi sous [le nom de Jean Serranus, théologien protestant français, né en 1487 à Avignon, mort à Marbourg, le 18 août 1530. Son père, qui était catholique, était secrétaire de légation du pape. Lui-même fut élevé dans la religion catholique et il se crut même la vocation sacerdotale. Entré de bonne heure chez les cordeliers, il fut ordonné prêtre, mais il ne tarda pas à être dégoûté de la vie monacale. Il prêcha néanmoins pendant quelques années, et non sans succès. Mais, ayant songé à se faire chartreux, il rencontra chez ses supérieurs une opposition et une défiance qui lui inspirèrent du dépit, et bientôt après, en 1522, il abandonna le couvent des cordeliers. Il se rendit alors à Lausanne, puis à

Fribourg, à Berne, à Zurich, à Bâle, à Eisenach, et arriva enfin à Wittenberg au printemps de 1523. Dans le cours de ces voyages, il s’entretint d’abord, à Zurich, avec Zwingle, qui commença à modifier assez profondément ses idées religieuses pour qu’il entreprit dès lors de prêcher la Réforme, sous le pseudonyme de Jean Serranus. À Wittenberg, il vit Luther, qui le gagna tout à fait auxidées nouvelles. Il épousa cette même année la fille d’un boulanger d’Hertzberg. Comme ses leçons sur l’Évangile de saint Luc ne lui fournissaient pas de quoi vivre, il partit pour Metz, qu’il quitta au bout de peu de jours pour se rendre à Strasbourg, où il fit encore des cours de théologie. Il retourna à Wittenberg en 1626 ; mais il quitta bientôt cette ville, appelé à Hombourg par Philippe, landgrave de Hesse, qui avait besoin de son assistance pour introduire, le luthéranisme dans ses États. Ce prince ferma les monastères et s’empara de leurs revenus, avec lesquels il fonda à Marbourg une académie dont Lambert fut le premier professeur de théologie. Il mourut de la peste dans cette ville. Parmi ses ouvrages, qui sont nombreux, nous-nous contenterons de citer : Commentarius in Evangelium Lucx, in-8°, Wittenberg, 1523 ; in-8°, Nuremberg et Strasbourg, 1525 ; in-8°, Francfort, 1693. — In Cantica canticorum Salomonis libellum quidem sensibus altissimis, in quo sublimia sacri conjugii mysteria, quse in Christo et Ecclesia sunt, pertractantur, in-8°, Strasbourg, 1524 ; in-8°, Nuremberg, 1525. — Commentarii in Oseàm, in-8°, Strasbourg, 1525 ; in-8°, Nuremberg, 1525. — In Johelem prophetam commentarii, in-8°, Strasbourg, 1525. — In Amos, Abdiam et Joram prophetas commentarii. Ailegorise in Jonam, in-8°, Strasbourg, 1525 ; in-8°, Nuremberg, 1525. — Commentarii in Micheam, Naum et Abacuc, Strasbourg, 1525 ; Nuremberg, 1525. — Commentarii in Sophoniam, Aggeum, Zachariam et Malachiam, in-8°, Strasbourg, 1526. — Exegeseos in Apocalypsim lïbri vu, in-8°, Marbourg, 1528 ; in-8°, Bâle, 1539. — Commentarii in quatuor libros Regum et in Acta Apostolorwm, in-8°, Strasbourg, 1526 ; in-8°, Francfort, 1539.

    1. LAMBETH##

LAMBETH (LES ÉVANGILES DE), BookofMac-Durnan, manuscrit des Évangiles selon la Vulgate, datant du x » siècle, et appartenant aujourd’hui à la bibliothèque du palais archiépiscopal deLambeth. 216 feuillets ; dimensions : m 16 X O m ll ; colonne unique de 20 à 25 lignes. Jolie écriture irlandaise, peintures grossières. On lit au ꝟ. 3 v° : Mseielbrithus Mac-Dumain istum. textum per triquadrum Deo digne dogmatizat. Ast JEtheUtanus Anglosaxona rex et rector Doruvernensi metropoli dat per eevum. Le roi ou demi-roi (halfking ) Ethelstan mourut en 962. On trouve des fac-similés dans Westwood, Palœogr. sacra, Londres, 1843, pi. xiii-xv, et Anglo-Saxon and IrishManuscr., pi. xii.

F. Prat.

    1. LAMBRIS##

LAMBRIS (hébreu : siffûn ; Septante : <ç Aïvo>i.<x. ; Vulgate : laquear), revêtement des plafonds et des murs intérieurs d’une salle, ordinairement à l’aide de planches plus ou moins ouvragées. La Sainte Écriture mentionne le lambrissage de certains édifices avec des panneaux de cèdre ou de cyprès. Voir Cèdre, t. ii, col. 378 ; Cyprès, col. 1174. — 1° Les murs intérieurs du Temple de Salomon furent lambrissés de cèdre (ixoio<rtâQ).rioi, operuit), de telle sorte que la pierre n’apparaissait nulle part, et ces lambris étaient ornés de sculptures représentant des coloquintes et des fleurs épanouies. III Reg., vi, 15, 18. Cf. Josèphe, Ant. jud., VIII, iii, 2. Il y eut aussi des parties lambrissées en cyprès, avec des ornements d’or et des sculptures. II Par., ii, 57. On employa le bois de cèdre dans la construction du second Temple, I Esd., iii, 7 ; mais le texte sacré ne dit pas si l’on s’en servit pour faire des lambris ; tout au moins, les plafonds devaient être construits en poutres de ce bois.